La Nation Bénin...
Explorer les possibilités de coopération entre l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et la Plate-forme nationale des Organisations paysannes et de Producteurs agricoles du Bénin (PNOPPA Bénin), afin d’aboutir à la signature d’un mémorandum d’entente dans le but ultime de rendre l’agriculture béninoise performante et rémunératrice pour ses acteurs. C’est l’objectif de l’atelier organisé vendredi 20 février dernier dans les locaux de la FAO à Cotonou.
La PNOPPA Bénin, créée en 2006 sous l’impulsion du Réseau des Organisations paysannes et de Producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), est constituée des organisations paysannes et professionnelles agricoles du Bénin. Elle est un cadre d’échanges, d’actions et de partage d’expériences entre organisations paysannes agricoles, en vue de la promotion du monde rural. En cela, elle intéresse la FAO dont la vision est de créer un monde libéré de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes.
Et qui, au Bénin, se focalise sur les domaines dans lesquels elle dispose d’avantages comparatifs avérés, notamment la coopération technique, le transfert de connaissances, les conseils en politiques et stratégies agricoles et leur évaluation, le renforcement de capacités institutionnelles et organisationnelles, le développement de partenariats, les interventions d’urgence et, plus généralement, l’appui à la mobilisation de ressources financières. C’est donc en raison de leur intérêt commun pour le bien-être du monde agricole que ces deux organisations (FAO et PNOPPA) ont décidé de conjuguer leurs efforts dans le cadre du partenariat qu’elles entendent sceller. Préalablement, elles auront appris à mieux se connaître, chacune devant présenter à l’autre ce qu’elle fait, pour faciliter la définition des bases d’un partenariat durable au profit du monde agricole. Il s’agissait précisément pour la PNOPPA de décliner sa vision, sa mission, ses services aux organisations membres, ses partenaires et perspectives. Ce qui permettra d’inventorier les opportunités de partenariat entre elle et la FAO.
La PNOPPA, une expérience certaine
Justifiant d’ailleurs l’intérêt de son organisation pour la PNOPPA, le Représentant-résident de la FAO, Tiémoko Yo, fait observer qu’elle regroupe en son sein de nombreuses organisations agricoles nationales et constitue, de ce fait, une organisation importante et crédible avec laquelle la FAO doit absolument collaborer si elle veut que son travail ait plus d’impact.
Ce d’autant que, se persuade-t-il, la PNOPPA est mieux placée pour traduire et transmettre les besoins des producteurs agricoles, en jouant particulièrement le rôle d’inspirateurs et de prescripteurs des actions et des projets de développement agricole, du fait de la légitimité que lui procure son expérience dans le domaine. Mieux, Tiémoko Yo relève que la PNOPPA est une organisation bien structurée, qui dispose de capacités de mobilisation et d’exécution et qui, par conséquent, pourrait être bien utile à la FAO dans la mise en œuvre de ses projets.
D’ores et déjà, il suggère que le partenariat à définir permette aux deux organisations non seulement de travailler davantage ensemble, mais aussi de joindre leurs voix pour le plaidoyer en faveur d’un investissement accru dans l’agriculture. Ayant décidé d’être proche des populations pour mieux les servir, la FAO a décidé de placer l’approche participative au centre de ses méthodes et du partenariat à nouer, signale Tiémoko Yo, confiant en l’expérience appréciable de la PNOPPA dont l’initiative des Universités paysannes en association avec le ROPPA, en est une illustration éloquente.
Tant de compliments ne laissent pas indifférent Léopold Lokossou, président de la PNOPPA, qui salue le soutien traditionnel de la FAO aux organisations paysannes.
La libéralisation croissante des marchés dans les pays du Sud avec l’abandon des politiques de soutien à l’agriculture, aggravée par les subventions aux agriculteurs capitalistes du Nord, nuisent aux agricultures paysannes du fait d’une concurrence exagérée ; ce qui rend plus vulnérables les familles paysannes du Sud, et affecte le droit des pays à assurer leur souveraineté alimentaire.
Aussi, dans un tel contexte, l’organisation des producteurs apparaît-il comme le seul moyen d'implication des paysans dans les filières agricoles et agroalimentaires, croit Léopold Lokossou. Et la création de la PNOPPA répond à la logique de mettre en place une organisation représentative des paysans, assure-t-il, déterminée à mettre le partenariat à venir au service de l’agriculture et des producteurs, et précisément des exploitations familiales qui, à son avis, ont la capacité de nourrir le peuple béninois.
Elle se veut, en tout cas, un outil de représentativité du monde paysan et de défense de ses intérêts, par la négociation de politiques plus favorables aux exploitations familiales agricoles et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, promet-il.