La Nation Bénin...
Durant les quatre prochaines années, au Sud du
Bénin, va se déployer Delta Mono, un projet d’appui à la gestion de la réserve
de biosphère du Mono et de l’aire marine protégée de la Bouche du Roy. Le
démarrage des activités prévues dans ce cadre sur financement de l’Union
Européenne et de la Coopération luxembourgeoise a été acté, ce jeudi 14
décembre, à l’occasion d’une cérémonie qui a réuni à Grand-Popo, les
partenaires techniques et financiers, les préfets des départements du Mono et
du Couffo, les maires des communes impactées par le projet, le tout sous la
coupole de Françoise Assogba, secrétaire générale du ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
Le projet Delta Mono va prendre corps à travers deux composantes qui ont fait l’objet de cérémonie de lancement, à Grand-Popo, commune côtière située dans le département du Mono. Dénommée appui à la protection et à la gestion de la réserve de biosphère du Mono et de l'aire marine protégée de la bouche du Roy, la première composante financée par l'Union européenne à hauteur de 5 900 000 € est mise en œuvre par l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn). La seconde dont le pilotage est confié à Enabel, l’Agence belge de développement, est intitulée Appui à la transition agroécologique et à la mise en place des systèmes alimentaires durables dans la réserve de biosphère du Mono. Cette composante est conjointement financée par l'Union européenne pour 6 000 000 € et le gouvernement de Luxembourg à hauteur de 3 000 000 €. Ainsi, le financement global des activités prévues dans le cadre des deux composantes du projet Delta Mono est estimé à environ 15 000 000 € sur la période 2023-2026, soit 48 mois.
L’objectif poursuivi à travers chacune des deux
composantes présentées par le binôme Renaud Bailleux et Is Deen Mashoudou et la
délégation d’Enabel, est décliné par Géry Van Nieuwenhuysen, chef du projet
Delta Mono. Selon lui, il est question d’accompagner les communautés riveraines
de la réserve dans le renforcement des pratiques qu’elles ont déjà et celles
qu’elles pourraient acquérir en matière de transition agroécologique. Il
souligne qu’il s’agit des pratiques favorables au développement durable à promouvoir
dans l’exercice des activités économiques notamment le secteur agricole. Delta
Mono, insiste-t-il, vise à ce qu’un maximum de personnes, hommes et femmes,
jeunes comme adultes, qui vivent au niveau de la réserve et dans ses zones
tampons et périphériques adoptent lesdites pratiques.
Régénérescence des ressources et sécurité alimentaire
Le préfet Christophe Mègbédji a salué, au nom des communautés bénéficiaires des départements du Mono et du Couffo, la vision et la démarche qui caractérisent Delta Mono. Il a reconnu qu’il s’agit d’un geste salutaire du gouvernement et des partenaires techniques et financiers pour aider le Bénin à concilier, dans sa partie méridionale, la préservation de l’environnement et la pression démographique qui n’épargne ni le Couffo ni le Mono. Selon le préfet, l’atteinte des objectifs poursuivis tient à cœur au gouvernement luxembourgeois. Ceci, d’autant plus que le pays s’investit à travers Delta Mono dans la préservation de la nature, pour la première fois au Bénin, a relevé Joseph Senninger, chargé d’Affaires à l’ambassade de Luxembourg près le Bénin. Le projet s’inscrit dans un programme plus large financé par l’Union européenne. Un programme qui vise à promouvoir des mesures de gestion efficiente et la valorisation des espaces à haute valeur écologique.
Mais au-delà de cet intérêt, Delta Mono se veut l'un des tout premiers engagements de l'équipe Europe, fait savoir Pavlos Evangelidis, conseiller aux investissements de la Délégation de l’Union européenne, qui souligne que le projet est ambitieux à plus d’un titre. Entre autres, retient-il, Delta Mono vient appuyer les engagements politiques internationaux du Bénin en matière de protection de la nature. Et au plan local, poursuit Pavlos Evangelidis, le projet permet de valoriser un écosystème particulièrement fragile mais essentiel, alliant des milieux marins et la partie terrestre pour former un véritable patrimoine écologique, une manne culturelle et sociale à valoriser pour en faire un outil au service du développement durable.
« En effet, il faut travailler à une
régénérescence des ressources tout en améliorant la sécurité alimentaire et
nutritionnelle de la population », appuie Françoise Assogba, secrétaire
générale du Maep, en procédant au nom du gouvernement, au lancement officiel
des activités de Delta Mono. Occasion pour elle de remercier les partenaires
techniques et financiers qui ont accepté d’accompagner le Bénin dans la
préservation de son rideau végétal face aux effets néfastes de carbone et dans
ses efforts adaptation au changement climatique. Delta Mono impacte les
communes de Grand-Popo, Athiémé, Lokossa, Bopa et Houéyogbé dans le département
du Mono et Djakotomey, dans le Couffo. En direction des autorités des six
communes et des structures étatiques et Organisations non gouvernementales
impliquées dans la mise en œuvre du projet, la secrétaire générale du Maep a
appelé à une synergie d’actions pour que Delta Mono tienne ses promesses.
Au nom du gouvernement, Françoise Assogba engage les acteurs de Delta Mono à travailler pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés concernées