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Sécurité routière: En finir avec l’hécatombe

Société
Les contrôles se multiplient pour responsabiliser les conducteurs  et prévenir les comportements à risque Les contrôles se multiplient pour responsabiliser les conducteurs et prévenir les comportements à risque

La sécurité routière est aujourd’hui un impératif de justice sociale et un enjeu de dignité humaine. Face à l’hécatombe sur les routes, l’heure est à la mobilisation, à la responsabilité et à la mise en œuvre urgente de solutions concrètes.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 08 mai 2025 à 07h05 Durée 3 min.
#sécurité routière au Bénin

Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont des enfants qui n’arrivent jamais à l’école, des pères et des mères qu’on n’attend plus à la maison, des rêves qui s’éteignent au détour d’un virage. Ces tragédies quotidiennes sont l’ombre de ce que les routes sont trop souvent synonymes de risques mortels. Chaque année, des milliers de vies sont perdues dans des accidents de la route qui auraient pu être évités. Ces chiffres, ce sont des drames vécus, des familles brisées, des communautés en deuil. Mais au-delà de la douleur, ces pertes humaines soulignent la nécessité urgente d'agir.

La sécurité routière, loin d’être une simple question technique, est une urgence sociale et humanitaire. Dans ce contexte, l’État multiplie les efforts et des initiatives privées aussi existent. Il ne s’agit pas seulement de faire le bilan, mais d’agir concrètement pour changer la donne, protéger les vies et garantir un avenir où chacun pourra circuler en toute sécurité. Le Bénin, comme d’autres pays africains, a pris conscience de cette urgence et met en place des mesures visant à mieux maitriser ce fléau. La mise en œuvre de politiques publiques ambitieuses en matière de sécurité routière montre la volonté du pays d’améliorer la situation.

Parmi les initiatives les plus marquantes, le système de vidéo-verbalisation déployé dans les principales villes représente une avancée significative. Ce dispositif moderne permet de détecter en temps réel les infractions au Code de la route, contribuant à réduire les comportements à risque et à responsabiliser les conducteurs. Le gouvernement a également instauré une réglementation stricte sur la conduite sous l’effet d'alcool, favorisant l’acquisition des alcootests, avec des contrôles qui se sont intensifiés.

Aussi, l’amélioration de l’infrastructure routière, en particulier les routes reliant les zones rurales et les grandes villes, permet une circulation fluide. En plus de ces mesures prises, le Bénin mise sur la sensibilisation et l’éducation. Des campagnes de communication sont souvent assurées par le Centre national de sécurité routière (Cnsr) appuyé par d’autres structures pour éduquer les conducteurs sur les bonnes pratiques, avec des messages forts sur la prévention des accidents, l’importance de la ceinture de sécurité et la lutte contre les excès de vitesse. Cette approche globale permet d’aborder la sécurité routière sous plusieurs angles, tout en impliquant activement la population.

En dépit des résistances, le port de casque entre progressivement dans les habitudes des Béninois. Les contrevenants à cette mesure en payent le prix lorsqu’ils se font prendre par la Police républicaine.

Efforts à poursuivre

Malgré ces avancées, des incidents tragiques continuent de se produire. Récemment dans la commune de Dassa-Zounmè, une collision entre un camion et un véhicule poids léger a occasionné six morts et des blessés. Inutile de rappeler le drame survenu dans la même ville le dimanche 29 janvier 2023 dans lequel plus de 22 personnes ont perdu la vie. Sans oublier le drame qui a emporté trop tôt Yves Kouaro Chabi, alors ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, illustrant les défis qui restent à relever. Ces tragédies rappellent que le chemin vers une sécurité routière totale est encore long. Jean Todt, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière a souligné lors de la troisième édition du Prix Kofi Annan pour la sécurité routière qui a eu lieu le 15 avril dernier en Eswatini, que ce sont des vies humaines qui sont décimées et que tout le monde a un rôle à jouer pour changer la situation. Les efforts du Bénin en matière de sécurité routière témoignent d’une volonté politique forte et d’une détermination à réduire les pertes en vie humaine sur les routes.

Cependant, ces actions doivent être renforcées par un engagement continu de tous les acteurs de la société, et ce, dans une démarche collective. Le Prix Kofi Annan pour la sécurité routière offre une tribune importante pour mettre en lumière ces efforts et célébrer les initiatives réussies. Il rappelle à chacun que la sécurité routière ne peut être améliorée qu’à travers une collaboration renforcée entre gouvernements, entreprises et citoyens. Dans cet esprit, l’avenir de la sécurité routière au Bénin, comme ailleurs, dépendra de l’engagement et de la persévérance collective. Il est impératif de poursuivre les efforts pour que chaque victime de la route ne soit pas une simple statistique, mais un rappel des vies précieuses que nous devons protéger. Le Bénin a fait des progrès, mais le combat pour des routes plus sûres reste une priorité. Cela prend également en compte l’extension de l’électrification sur nos routes.