La Nation Bénin...
La
sécurité routière est aujourd’hui un impératif de justice sociale et un enjeu
de dignité humaine. Face à l’hécatombe sur les routes, l’heure est à la
mobilisation, à la responsabilité et à la mise en œuvre urgente de solutions
concrètes.
Ce
ne sont pas que des chiffres. Ce sont des enfants qui n’arrivent jamais à
l’école, des pères et des mères qu’on n’attend plus à la maison, des rêves qui
s’éteignent au détour d’un virage. Ces tragédies quotidiennes sont l’ombre de
ce que les routes sont trop souvent synonymes de risques mortels. Chaque année,
des milliers de vies sont perdues dans des accidents de la route qui auraient
pu être évités. Ces chiffres, ce sont des drames vécus, des familles brisées,
des communautés en deuil. Mais au-delà de la douleur, ces pertes humaines
soulignent la nécessité urgente d'agir.
La
sécurité routière, loin d’être une simple question technique, est une urgence
sociale et humanitaire. Dans ce contexte, l’État multiplie les efforts et des
initiatives privées aussi existent. Il ne s’agit pas seulement de faire le
bilan, mais d’agir concrètement pour changer la donne, protéger les vies et
garantir un avenir où chacun pourra circuler en toute sécurité. Le Bénin, comme
d’autres pays africains, a pris conscience de cette urgence et met en place des
mesures visant à mieux maitriser ce fléau. La mise en œuvre de politiques
publiques ambitieuses en matière de sécurité routière montre la volonté du pays
d’améliorer la situation.
Parmi
les initiatives les plus marquantes, le système de vidéo-verbalisation déployé
dans les principales villes représente une avancée significative. Ce dispositif
moderne permet de détecter en temps réel les infractions au Code de la route,
contribuant à réduire les comportements à risque et à responsabiliser les
conducteurs. Le gouvernement a également instauré une réglementation stricte
sur la conduite sous l’effet d'alcool, favorisant l’acquisition des alcootests,
avec des contrôles qui se sont intensifiés.
Aussi,
l’amélioration de l’infrastructure routière, en particulier les routes reliant
les zones rurales et les grandes villes, permet une circulation fluide. En plus
de ces mesures prises, le Bénin mise sur la sensibilisation et l’éducation. Des
campagnes de communication sont souvent assurées par le Centre national de
sécurité routière (Cnsr) appuyé par d’autres structures pour éduquer les
conducteurs sur les bonnes pratiques, avec des messages forts sur la prévention
des accidents, l’importance de la ceinture de sécurité et la lutte contre les
excès de vitesse. Cette approche globale permet d’aborder la sécurité routière
sous plusieurs angles, tout en impliquant activement la population.
En
dépit des résistances, le port de casque entre progressivement dans les
habitudes des Béninois. Les contrevenants à cette mesure en payent le prix
lorsqu’ils se font prendre par la Police républicaine.
Efforts à poursuivre
Malgré
ces avancées, des incidents tragiques continuent de se produire. Récemment dans
la commune de Dassa-Zounmè, une collision entre un camion et un véhicule poids
léger a occasionné six morts et des blessés. Inutile de rappeler le drame
survenu dans la même ville le dimanche 29 janvier 2023 dans lequel plus de 22 personnes
ont perdu la vie. Sans oublier le drame qui a emporté trop tôt Yves Kouaro
Chabi, alors ministre des Enseignements secondaire, technique et de la
Formation professionnelle, illustrant les défis qui restent à relever. Ces
tragédies rappellent que le chemin vers une sécurité routière totale est encore
long. Jean Todt, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la
sécurité routière a souligné lors de la troisième édition du Prix Kofi Annan
pour la sécurité routière qui a eu lieu le 15 avril dernier en Eswatini, que ce
sont des vies humaines qui sont décimées et que tout le monde a un rôle à jouer
pour changer la situation. Les efforts du Bénin en matière de sécurité routière
témoignent d’une volonté politique forte et d’une détermination à réduire les
pertes en vie humaine sur les routes.
Cependant, ces actions doivent être renforcées par un engagement continu de tous les acteurs de la société, et ce, dans une démarche collective. Le Prix Kofi Annan pour la sécurité routière offre une tribune importante pour mettre en lumière ces efforts et célébrer les initiatives réussies. Il rappelle à chacun que la sécurité routière ne peut être améliorée qu’à travers une collaboration renforcée entre gouvernements, entreprises et citoyens. Dans cet esprit, l’avenir de la sécurité routière au Bénin, comme ailleurs, dépendra de l’engagement et de la persévérance collective. Il est impératif de poursuivre les efforts pour que chaque victime de la route ne soit pas une simple statistique, mais un rappel des vies précieuses que nous devons protéger. Le Bénin a fait des progrès, mais le combat pour des routes plus sûres reste une priorité. Cela prend également en compte l’extension de l’électrification sur nos routes.