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Coopération sino-béninoise dans le domaine du sport: Un précieux partenariat en progression

Sports
Grâce à la coopération sino-béninoise dans le domaine du sport, des athlètes béninois  ont été ordonnés disciples du monastère de Shaolin et ont obtenu avec brio le grade de 3e  Duan de wushu traditionnel au temple Shaolin de Henan Grâce à la coopération sino-béninoise dans le domaine du sport, des athlètes béninois ont été ordonnés disciples du monastère de Shaolin et ont obtenu avec brio le grade de 3e Duan de wushu traditionnel au temple Shaolin de Henan

La coopération bilatérale entre le Bénin et la Chine se consolide dans plusieurs domaines dont celui sportif. En plus de la construction d'infrastructures à l’image du stade de l’Amitié rebaptisé Mathieu Kérékou, des programmes de formation sont mis en place dans des disciplines comme le wushu, le badminton et le tennis de table.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 30 oct. 2024 à 02h27 Durée 3 min.
#Coopération sino-béninoise

Le Bénin et la Chine poursuivent leur fructueuse collaboration, qui s’étend au-delà des échanges commerciaux et diplomatiques. Ces dernières années, le domaine du sport est devenu un axe central de cette coopération bilatérale, avec un accent particulier sur le développement des infrastructures sportives et la formation des talents et techniciens béninois. La Chine, réputée pour son expertise dans plusieurs disciplines sportives, apporte son soutien indéfectible au Bénin à travers la construction et la modernisation d'infrastructures sportives. Parmi les réalisations récentes, la réhabilitation en 2020 du stade de l’Amitié Mathieu Kérékou (construit en 1982), destiné à abriter des compétitions nationales et internationales, témoigne de la volonté des deux nations de hisser le sport béninois à un niveau supérieur.

Cependant, la coopération ne se limite pas à l'aspect matériel. Des programmes de formation sont mis en place pour permettre aux athlètes et aux techniciens béninois d’améliorer leurs compétences en Chine, un pays qui excelle dans plusieurs disciplines. Des entraîneurs, techniciens et athlètes béninois sont ainsi régulièrement envoyés en formation, particulièrement dans les arts martiaux tels que le wushu, le kung-fu, le badminton et le tennis de table. Des sports très enracinés dans la culture chinoise. Ces stages permettent non seulement d’améliorer les performances individuelles, mais aussi de renforcer les capacités des formateurs béninois qui, à leur retour, transmettent leur savoir aux jeunes talents.

Former des athlètes dans l’art martial traditionnel

Pour David Ataï Guédègbé, trésorier général de la Fédération béninoise de wushu (Fbw), la coopération sino-béninoise dans le domaine du wushu, bien que perfectible, témoigne d'une collaboration fructueuse entre les deux pays. « Depuis 2014, ce partenariat a permis au Bénin de former des athlètes dans l’art martial traditionnel chinois, notamment le Shaolin », souligne le trésorier général de la Fbw. A l’en croire, c’est Fabrice Noudofinin qui est le premier représentant béninois à se rendre en Chine en 2014, ouvrant ainsi la voie dans le cadre de cette coopération. «Malgré quelques difficultés initiales, la Fbw a persévéré en envoyant d'autres athlètes dans les années qui ont suivi », poursuit le responsable du Comité exécutif de la Fbw. Il a par ailleurs précisé que la pandémie de Covid-19 a ensuite ralenti considérablement les échanges, mais dès la reprise, en 2023, quatre athlètes béninois ont été envoyés pour une formation intensive de deux mois en Chine. « Cette initiative, couronnée de succès, a permis aux participants de revenir avec une expertise renforcée et un enthousiasme renouvelé », se réjouit-il. Par ailleurs, selon ses propos, malgré quelques difficultés, la coopération sino-béninoise dans le wushu progresse. « La Fbw espère désormais voir cette collaboration s’étendre et se renforcer pour continuer à promouvoir cet art martial au Bénin », suggère-t-il.

Tennis de table : joueurs et entraîneurs béninois en formation en Chine

Dans les disciplines comme le badminton et le tennis de table, où la Chine règne en maître sur la scène internationale, les échanges sont particulièrement productifs. Les jeunes sportifs béninois acquièrent à l'occasion une discipline et une compétence leur permettant de rivaliser à l'échelle africaine, voire mondiale. Ces formations, souvent dispensées par des experts chinois, contribuent à dynamiser le sport au Bénin, et renforcent l'amitié entre les deux peuples.

L’ancien président de la Fédération béninoise de tennis de table (Fbtt), Ferdinand Sounou confirmera que la coopération sino-béninoise dans le domaine du tennis de table est un partenariat ancien qui a contribué à l’essor de ce sport au Bénin. En effet, depuis les années 1970, cette collaboration a permis aux joueurs et entraîneurs béninois de bénéficier d'un encadrement de qualité, en particulier grâce à l'apport des entraîneurs chinois. Mieux, l'apport de la Chine ne s'est pas limité à cette période. Durant les années qui ont suivi, la coopération sino-béninoise s’est matérialisée à travers diverses initiatives, notamment l'organisation de tournois, souvent dotés de prix, à l'occasion des fêtes nationales chinoises. Toutefois, au fil des ans, cette collaboration s'est quelque peu essoufflée, devenant plus symbolique que concrète, avant d'être relancée grâce à l'implication du directeur du Centre culturel chinois. Et, les autorités sportives béninoises ne cachent pas leur satisfaction face à ces avancées. Elles reconnaissent l’importance de ce partenariat stratégique dans l'amélioration des performances sportives nationales. « Grâce à la coopération avec la Chine, nos jeunes athlètes bénéficient d'un encadrement de qualité, ce qui leur permet de progresser rapidement et de se hisser au niveau international », souligne Bonaventure Coffi Codjia, directeur des sports d’élite du ministère des Sports.

Des recommandations

Néanmoins, comme le souligne Ferdinand Sounou, actuel président de la Région ouest-africaine de tennis de table, cette coopération, bien que fructueuse, gagnerait à être mieux organisée et plus transparente. Afin d'optimiser cette coopération, Ferdinand Sounou recommande qu’un cahier des charges clair soit mis à la disposition des fédérations sportives concernées (tennis de table, badminton, wushu, etc), leur permettant de mieux anticiper les opportunités et de planifier efficacement les actions à mener. En outre, il souligne la nécessité de renforcer le suivi et de pérenniser les activités pour assurer un développement continu du tennis de table au Bénin. En dépit de ces défis, il est indéniable que la coopération sino-béninoise a joué un rôle crucial dans la montée en puissance du tennis de table béninois. En témoignent les participations notables à des compétitions internationales comme la Coupe du Monde en 2008 et le championnat du monde en 2015. Au-delà des résultats sportifs, cette coopération contribue à rapprocher davantage le Bénin et la Chine, et illustre comment le sport peut devenir un puissant vecteur de diplomatie. En investissant dans les infrastructures et dans la formation des talents béninois, la Chine renforce non seulement l’avenir sportif du Bénin, mais aussi les liens d’amitié et de coopération entre les deux nations. Ainsi, le sport s’impose comme un pilier stratégique de la coopération bilatérale bénino-chinoise, avec des perspectives prometteuses pour les années à venir■