Jour 5 du procès Dangnivo: Controverse autour du produit ‘’Ayokpè’’
Actualités
Dangnivo
Le procès de Codjo Alofa et Donatien Amoussou, accusés dans l’affaire de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, a connu de nouveaux rebondissements ce mardi 8 avril 2025. Julien Akpaki, l’ex-directeur général de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), a témoigné, et des expertises ont été fournies sur le produit « Ayokpè », mentionné dans l’affaire. L’audience a ensuite été suspendue pour reprendre demain.
Par
Isidore GOZO, le 08 avr. 2025
à
17h47
Durée 3 min.
#Dangnivo
Après plusieurs jours de suspension, le procès Dangnivo a repris ce mardi. À 12h05, le président de céans a annoncé que les mesures d’instruction complémentaires demandées avaient été réalisées et a ordonné la remise des pièces supplémentaires aux avocats des deux parties. Cependant, ces nouvelles pièces ne seront pas prises en compte dans les débats de la journée. Le président a ensuite indiqué que deux témoins seraient entendus, dont Julien Akpaki, l’ex-directeur général de l’Ortb.
À la barre, Julien Akpaki a chargé Donatien Amoussou. Il a expliqué qu’Auguste Amoussou, le frère de Donatien, l’avait contacté à propos d’un communiqué diffusé par l’Ortb concernant un véhicule. Auguste lui aurait expliqué qu’il détenait des informations qu’il souhaitait transmettre à la présidence. Akpaki a précisé qu’il avait pris l’initiative de le mettre en relation avec le colonel Koumassègbo à la présidence, bien qu’il ait insisté sur le fait qu’il ne l’avait pas envoyé lui-même. Au fil de l’interrogatoire, Akpaki a affirmé qu’il n’avait pas établi de lien entre le véhicule mentionné et la disparition de Dangnivo, dont il avait appris la nouvelle en tant que directeur général de l’Ortb. Il a aussi souligné qu’il ne connaissait pas personnellement Auguste Amoussou avant cet échange, contrairement à ce qu’avait affirmé ce dernier. La partie civile a soulevé des incohérences dans le témoignage d’Akpaki, en particulier sur la manière dont Auguste Amoussou aurait obtenu les informations en question.
Zone publicitaire
Une version contradictoire
Après le témoignage d’Akpaki, Donatien Amoussou, l’un des accusés, a pris la parole pour contester les déclarations de l’ex-Dg. Il a expliqué que son frère Auguste lui avait raconté avoir eu une conversation avec Akpaki. Selon lui, il n’était pas surprenant qu’Akpaki et son frère se connaissent. Il a également précisé qu’Akpaki aurait orienté Auguste vers lui et le nommé Prizo pour obtenir davantage d’informations, et qu’ils seraient allés voir le Dg deux jours plus tard. Cependant, Akpaki a fermement rejeté cette version, insistant sur le fait qu’Auguste avait été le seul à le contacter. L’audience a été suspendue à 13h 05.
Zone publicitaire
Un élément clé
À 13h18, l’audience a repris avec l’audition, par visioconférence, du Dr Akabassi Ghislain, expert en biodiversité et spécialiste de l’espèce « Ayokpè » (Picralima nitida), un produit mentionné dans les dépositions. Le président de céans avait relevé l’importance de comprendre le rôle de ce produit dans la mort de Pierre Urbain Dangnivo, selon les déclarations de Codjo Alofa. Le Dr Akabassi a expliqué que cette plante, utilisée dans certaines régions du Bénin, pouvait être dangereuse à haute dose, accélérant la fréquence cardiaque et pouvant entraîner la mort. Il a ajouté que les marabouts de la région sud du Bénin l’utilisaient fréquemment dans le cadre de pratiques traditionnelles.
Le principal accusé, Codjo Alofa, a ensuite pris la parole. Contrairement à ses déclarations précédentes, il a insisté sur le fait qu’il n’avait jamais mentionné le produit « Ayokpè », mais plutôt « sokpakpè ». Il a réaffirmé qu’il ne connaissait pas Pierre Urbain Dangnivo et qu’il n’avait aucun lien avec sa disparition. Selon lui, ses premières déclarations avaient été dictées par les autorités, et il a une nouvelle fois affirmé son innocence, niant toute implication dans l’affaire. L’audience a été suspendue à 14h 20 et reprendra demain à 10h.