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Soirée politique à la Fondation Friedrich Ebert:Des attentes exprimées en direction de la 7e législature

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Par   zounars, le 23 févr. 2015 à 04h33

Les panélistes de la sixième soirée politique organisée par la Fondation Friedrich Ebert (FES) à son siège, vendredi 20 février dernier, se sont évertués à retracer le profil du député modèle, gage d’un Parlement au service du peuple béninois. Même si les arguments s’entrechoquaient, le souci de préservation des acquis démocratiques est resté constant dans les propos des débateurs et de la brochette d’invités composés de constitutionnalistes, politologues, universitaires et bien d’autres.

«Quel Parlement pour préserver les acquis démocratiques au Bénin », c’est le thème de la soirée politique organisée, vendredi dernier, par la Fondation Friedrich Ebert à son siège. La sixième du genre, cette séance a mis au prise Amissétou Affo Djobo de l’Opposition, le député Nouhoum Bida de la Mouvance, le journaliste et analyste politique, Wilfried Léandre Houngbédji et Elfried Dossavi-Messy de la Société civile.
Avant d’ouvrir le débat, le Représentant résident au Bénin de la FES, Constantin Grund a fait constater que la 6e législature qui s’achève a été marquée par deux temps forts : une période où tout observateur avait du mal à établir une démarcation nette entre l’Exécutif et le Législatif et une autre caractérisée par une recomposition des forces politiques au sein du Parlement.

«Ce qui a renforcé le Parlement dans son rôle de contrôle de l’action gouvernementale», a souligné Constantin Grund, pour qui, en cette veille d’élection, il est important d’aspirer à une 7e législature au service du peuple.
Au sujet des prestations du Parlement actuel comparativement à la première législature, trois panélistes pensent que la qualité s’est liquéfiée quoique la première législature ait bénéficié de l’aura de nouveauté dans un Bénin nouvellement démocratique. La disparition des symboles de la démocratie en est une autre cause, selon les débateurs. L’honorable Nouhoum Bida apporte une nuance pour soutenir qu’on peut avoir de mauvais députés mais un bon Parlement. Il argumente sa position sur la base du nombre d’accords de ratifications et de lois votés par la 6e législature à laquelle il appartient. Mieux, il soulignera que le député a un cabinet qui l’aide à accomplir sa mission.

Et pour cela, il ne saurait faillir aussi grossièrement. Toute chose récusée par les autres panélistes qui croient savoir que la pertinence des lois et l’opportunité des accords de ratification doivent être de mise dans le rôle du législateur. L’ancienne député, Amissétou Affo Djobo révèlera que la forme actuelle du cabinet d’un député béninois ne saurait lui permettre de mieux travailler. Prenant exemple sur d’autres parlements qu’elle a visités, elle préconise que le député béninois ait un assistant reconnu par la loi. Invité dans le débat, Me Robert Dossou, constitutionnaliste se dit convaincu qu’il y a encore de l’espoir pour faire asseoir les règles républicaines.

«On ne construit pas une République en 25, 50 ans», a-t-il argumenté en se basant sur le modèle français. Pour lui, il convient de laisser libre cours au multipartisme et l’avenir va régler la problématique de la multitude de partis.
Prenant le contre-pied du constitutionnaliste, Wilfried Léandre Houngbédji dénonce l’architecture institutionnelle calquée sur le modèle occidental. Aussi, invitera-t-il les députés de la 7e législature à relever un défi majeur en évitant le ‘’piège’’ de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990.
En réponse Bida Nouhoun a déploré que tout le monde soit braqué lorsque le régime actuel envisage des réformes pour l’émergence du Bénin et que toutes les dispositions juridiques sont prises afin que la révision de la Constitution soit consensuelle.
En somme, panélistes et invités ont recommandé l’éducation du peuple, la sensibilisation de l’électorat sur la pratique électorale actuelle et ont invité, non seulement les Organisations de la Société civile et partis politiques à former la jeunesse au militantisme mais en même temps, freiner l’influence de l’argent sur les populations en garantissant le minimum social à la base.
En termes de réformes politiques, d’autres sont allés plus loin pour proposer que les députés soient élus sur la base d’un programme de société. A défaut d’exclure des analphabètes du Parlement, Amissétou Affo Djobo recommande l’instauration de la traduction des débats à l'hémicycle.