La Nation Bénin...
La
guerre d’influence autrefois appelée ‘’impérialisme’’, associée
traditionnellement à l’expansion coloniale des grandes puissances, s’inscrit
aujourd’hui dans un cadre beaucoup plus complexe, prenant en compte des
dimensions technologiques, au-delà de celles économique, politique et
idéologique qui ont évolué au fil du temps. Elle se manifeste de nos jours par
une forme de domination subtile exercée à travers des mécanismes variés. Ce
phénomène crée un nouvel ordre mondial, sous l’effet conjugué de la transformation
numérique et de l’interconnexion des économies mondiales.
En
effet, la guerre d’influence se caractérise de nos jours par une stratégie
fondée sur l’information et l’influence, tirant parti des réseaux sociaux et
des plateformes numériques pour façonner les opinions publiques où l’on veut. Sont révélatrices de cet état de choses, les
campagnes de désinformation orchestrées par des acteurs étatiques visant à
semer la discorde entre les pays ou à influencer les résultats électoraux,
révélant ainsi une guerre de l’information qui devient un outil essentiel de
domination contemporaine, qui rend
obsolète l’image classique d’un impérialisme fondé sur la conquête
territoriale...
Cette
dynamique met en lumière non seulement la résurgence de la lutte pour la
puissance à l’échelle mondiale, mais également la nécessité d’une analyse
approfondie des nouveaux mécanismes de domination qui façonnent les relations
internationales contemporaines. Ce nouvel impérialisme se nourrit des
interactions incessantes entre les acteurs étatiques et non étatiques,
remettant en question les notions de souveraineté et de territorialité dans un
monde globalisé. Ainsi, le défi réside dans la capacité des États à naviguer
dans cette nouvelle ère, où les anciennes certitudes liées à l’expression des
influences extérieures doivent être réévaluées à la lumière des réalités
d’aujourd’hui.
Les
actions de la Russie poutinienne dans le cyberespace révèlent une facette
contemporaine de ce phénomène. Les interférences électorales, notamment les
accusations d’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, ou
récemment en Roumanie, témoignent de la manière dont les nouvelles technologies
sont utilisées comme outils d’influence politique, représentant une forme
d’expansion de pouvoir qui n’exige pas nécessairement une présence militaire
traditionnelle.
Cette
guerre de l’information, où les mensonges et la manipulation des faits
deviennent des armes efficaces, redéfinit les contours de l’impérialisme du 21e
siècle, où la domination passe également par l’édification d’un récit favorable
à ses propres intérêts.
Ces
opérations cybernétiques exploitent les failles des systèmes politiques et
sociaux des États ciblés, selon les experts. Les campagnes de désinformation,
qui se propagent à travers les réseaux sociaux, constituent une méthode, hélas
efficace, pour semer le doute et polariser le discours politique dans d’autres
pays, comme on l’observe avec la situation sécuritaire au Nord du Bénin, objet
de toutes sortes de manipulations sur les réseaux sociaux.
Ces
cyber-opérations reflètent une compréhension fine des dynamiques de pouvoir
actuelles et des nouvelles formes d’influence, souvent moins visibles mais tout
aussi puissantes. Un nouveau paradigme qui amène à considérer les rapports de
forces non plus seulement en termes de capacités militaires. À travers ces
actions, en effet, leurs instigateurs ne se contentent pas seulement d’aspirer
à une hégémonie traditionnelle, mais redéfinissent les règles du jeu en
intégrant des dimensions technologiques. Ces notions doivent alors être prises
en compte pour comprendre les interactions entre Etats aujourd’hui, où la somme
d’influences, d’alliances et de rivalités est constamment en mutation