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Chutes de Kota: Un patrimoine touristique à rénover

Culture
Le point de chute de l’eau de la montagne à Kota Le point de chute de l’eau de la montagne à Kota

Le village Kota, situé à quelques kilomètres de la ville de Natitingou, sur le tronçon menant à Kouandé dispose d’un patrimoine touristique au paysage pittoresque qui le distingue. Destination bien appréciée des touristes, les chutes de Kota méritent plus d’attention pour combler pleinement ses visiteurs.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 15 mai 2025 à 07h52 Durée 3 min.
#patrimoine culturel

Les chutes de Kota dans la commune de Natitingou séduisent les visiteurs locaux ou étrangers. Ce patrimoine touristique continue d’émerveiller avec son paysage naturel garni d’arbres, de fleurs, de montagne, d’une cascade d’eau qui chute de la montagne, créant un espace naturel de natation. Mais attention, il faut savoir nager avant de tenter cette aventure, l’eau étant profonde par endroits. Toutes choses que maîtrise bien le guide actif, depuis 2020, sur le site pour orienter les visiteurs dans leur randonnée touristique.

Trois circuits s’offrent pour la visite. La grande chute d’eau de la montagne, sous contrôle pour éviter les accidents par noyade. La cachette de Kaba, grand guerrier reconnu comme un héros national et résistant africain à la colonisation, selon l’histoire. La cachette de Kaba sur le parcours est présentée aux visiteurs. Et l’on découvre aussi la petite chute où les enfants peuvent rester comme sous un robinet naturel. L’eau ne tarit pas, sauf que le débit est très faible à des périodes données à cause des changements climatiques. Le site est magnifique et attire les touristes. Il faut penser à le rénover pour mieux en tirer profit. C’est une mine touristique et une source potentielle de ressource financière pour la commune de Natitingou.

Dans le contexte actuel marqué par l’insécurité au nord-ouest du Bénin, limitant la visite au parc Pendjari, le site des chutes de Kota constitue une alternative pour le tourisme.

Pour ce faire, il convient de redonner à ce lieu son attrait d’antan. Une grande paillote pour accueillir les visiteurs qui pouvaient s’y restaurer et des bungalows pour leur séjour faisaient animer le site au niveau des chutes de Kota. Des infrastructures encore visibles sur le site, mais inutilisables. Les bungalows sont en état d’abandon et la paillote a été consumée par un incendie survenu en décembre 2021.

Jérôme Warakaté, ressortissant du village Kota Monongou, se souvient de la période où ce patrimoine touristique était vraiment animé. « Au début, quand les visiteurs venaient, il y avait l’hébergement. En 2011, lorsque le service de l’hébergement marchait, il y avait la restauration sur place. Les visiteurs avaient la possibilité de dormir, au cours de leur séjour, dans les bungalows. Aujourd’hui, le seul qu’il reste sur le site est celui du gérant, utilisé par le gardien et le cuisinier », fait savoir Jérôme Warakaté. 

Redonner vie à ce patrimoine touristique

Le site de Kota a besoin d’être rénové. C’est le plaidoyer du sieur Warakaté. Il fait office de guide pour renseigner les visiteurs qui défilent, les week-ends, pour découvrir les chutes. « Les visiteurs ne sont plus réguliers. Ils viennent les samedis et dimanches, mais pendant les vacances, le site grouille de monde. Les gens d’ici ne viennent pas comme cela, mais plutôt des étrangers en provenance de l’Europe et des États-Unis viennent découvrir le site », détaille Jérôme Warakaté. Ces derniers l’encouragent à rester afin de mieux promouvoir le site de son village, comme il en a l’habitude sur sa page Facebook, pour redonner vie à ce patrimoine, informe-t-il. Ceux qui m’encouragent, ce sont les visiteurs. Ils me motivent chaque fois que je les guide. Je sais nager et je leur montre par exemple là où c’est profond. Je suis ici depuis 2020. J’en profite pour tailler des pierres sur le site que je propose aux visiteurs comme souvenirs de Kota, raconte le guide. 

Il plaide pour la rénovation du site afin de faciliter l’expansion du tourisme local. Il suggère l’aménagement de la voie d’accès et celle du circuit, la réhabilitation des bungalows, la création d’un service de restauration sur le site et des jeux pour attirer les visiteurs. Les autorités peuvent, poursuit-il, recruter un guide pour travailler en permanence sur le site. « Si les autorités peuvent rénover le site, les gens viendront visiter, car il y en a qui me posent la question de savoir s’ils peuvent y dormir. Mais je leur réponds que le site est momentanément fermé. Il y a la possibilité de redonner vie au site. L’eau coule et le site est magnifique. La rénovation va les attirer davantage », a suggéré Warakaté. La préoccupation actuelle, dit-il, est comment valoriser le site. Selon lui, l’idée a été agitée en février 2021, avec la promesse de faire des aménagements. Tout visiteur qui quitte Kota, propose Jérôme, peut aller apprécier les Tatas à Koussou dans la commune de Boukombé. Il y a de quoi faire un tour dans le département de l’Atacora pour des randonnées touristiques, même si l’accès au parc n’est plus autorisé.