La Nation Bénin...
Depuis le 8 août dernier, l’artiste franco-béninois Emo de Medeiros présente au public, au centre Vallois de Cocotomey, l’exposition « Vodunaut », qui prend fin ce jour et dont le commissaire est Didier Houénoudé.
« La marche vers ce futur est semblable à la conquête spatiale des premiers cosmonautes. L’avant-garde de cette migration de l’humanité vers ce monde neuf est, on s’en doute, assurée par les pionniers que sont les artistes. Emo de Medeiros est de ceux-là». Derrière ces mots, Didier Houénoudé commente l’exposition «Vodunaut» qui s’est ouverte au public depuis le 8 août dernier et dont il est par ailleurs le commissaire. «Cet homme des temps nouveaux se lance résolument et sans peur aucune, à la conquête du futur, d’un futur qui est déjà à portée de main», poursuit-il, pour permettre de mieux appréhender l’état d’esprit de l’artiste géniteur de l’exposition « Vodunaut», mais aussi le contexte qui a conduit à ladite exposition qui se veut par ailleurs, une rencontre de l’art africain et de la technologie.
Un mélange à première vue hétérogène, mais qui, façonné par Emo de Medeiros, s’est mué en une autre facette de l’art africain, sinon béninois, que le public approche avec étonnement, stupéfaction et pourquoi pas satisfaction. Cet artiste dont le travail sort de l’ordinaire, explore les champs de l’art physique et du numérique. Il mélange musique, dessin, graphisme, photographie, peinture… pour en faire des œuvres et/ou des installations. «J’ai tendance à mélanger, croiser, tisser et métisser les choses et à entremêler le physique et le naturel», s’amuse-t-il à dire. Et lorsqu’on va à la découverte de «Vodunaut», on se rend bien à l’évidence qu’Emo joue effectivement sur plusieurs champs et son mélange qui devrait paraître rébarbatif se laisse plutôt apprécier. Cette manie de jouer sur les tableaux locaux, sinon de l’art authentique africain et du numérique, donc de la modernité, l’artiste le doit sans doute à la dualité de sa personnalité. Franco-béninois vivant à Paris, travaillant à Cotonou au contact du public dont les conducteurs de taxi-moto «Zémidjan» et les enfants, entre autres, Emo de Medeiros symbolise déjà lui-même la modernité et l’africanité.
Pas étonnant alors que son travail se résume à cela. Avec comme mérite, non pas d’opposer les deux facteurs, mais plutôt de les allier. Et c’est sans doute pourquoi « Vodunaut » est offerte au public d’ici avant celui de Paris qui devra patienter jusqu’au mois prochain pour l’apprécier. «Je sais d’où je viens… On a l’habitude d’enfermer l’artiste africain dans une case, celle d’un art limité à la peinture et à la sculpture», fait observer l’artiste qui dit avoir puisé cette exposition d’une double source. Primo, «Vodoun», mot béninois puis «Cosmonaute» pour engendrer «Vodunaut». La finalité ici étant de montrer qu’on peut célébrer des noces entre l'art africain et la technologie. Et cela se voit bien à travers l’œuvre fétiche de l’exposition qui, lorsqu’on l’approche avec son android, permet de recevoir un message.