La Nation Bénin...
L’artiste
Claudine Dan organise une exposition au centre Ilé okpê à Togbin, du 12 août au
6 septembre. Entre les tableaux aux mille couleurs et messages, c’est une
thérapie pour les visiteurs.
Ce
ne sont pas seulement les médicaments et autres traitements dans les hôpitaux
qui peuvent redonner la pleine santé et remettre d’aplomb. L’art et la culture
peuvent également jouer ce rôle. Les visiteurs de l’exposition «Eclats et
silences» de l’artiste Claudine Dan qui se tient au centre Ilé Okpê, du 12 août
au 6 septembre, l’ont expérimenté avec satisfaction.
Face
aux tableaux qui présentent la beauté et la profondeur de la nature, la force
et la puissance d’un volcan, l’étendue des vagues de la mer…, chaque visiteur y
allait de sa lecture, selon son vécu et ce qu’il pense libérer de lui-même.
La
soixantaine d’enfants qui a eu le privilège de parcourir ces tableaux, dimanche
25 août dernier, ont aussi eu la chance de peindre, une première pour la
majorité. Pinceaux et encre à leur disposition, ils ont pu faire des toiles
dont ils ont expliqué la signification, en présence de Claudine Dan, leur coach
du moment. « L’art est un canal de communication », fait comprendre l’artiste
au riche et paradoxal parcours. Elle indique à ses apprenants ainsi qu’à leurs
parents, l’importance de l’art en matière de thérapie.
«
Il faut préserver son aura. L’aura est ce qui nous définit, et il doit être
beau. Dessiner permet de retourner son attention vers son intérieur »,
poursuit-elle, le regard toujours vif, avec beaucoup de tendresse mais aussi de
rigueur, signe de son amour inconditionnel pour l’art et la culture. « Ce qui
vous reste, c’est ce qu’il y a en vous. Plus tu t’intériorises, plus tu as ta
force intérieure qui te porte », ajoute l’enseignante d’art en Europe.
L’exposition
se déroule dans un cadre qui facilite d’ailleurs l’imagination. Malgré qu’il
soit nouveau dans le paysage de la promotion culturelle, le centre Ilé Okpê
présente des particularités. Accueillant des activités de loisirs, culture et
sport, il a comme atout majeur sa situation géographique. A Togbin, en face de
la mer, il offre à ses visiteurs le choix de faire de la poterie, de l’art
plastique, de la vannerie, du conte, du billard, tu tennis de table, du tennis,
du basket-ball, etc. « Ce sont des activités qui créent un impact indélébile
dans l’être », estime Wilfried Kanhonou, promoteur du centre. Selon lui, c’est
surtout une manière d’appuyer la nouvelle dynamique instaurée par le
gouvernement. Ce dernier, depuis plusieurs années, a inscrit l’art et la
culture comme des facteurs de développement.
Claudine Dan n’est pas une artiste ordinaire. Enseignante de mathématiques, rien ne la prédestinait à la réalisation de tableaux. Mais il est impossible d’échapper à son destin. Ici, c’est une situation sanitaire qui a conduit Claudine Dan à s’abreuver à la source de l’art, et depuis, elle y est restée avec passion.
Artiste
peintre autodidacte, Claudine travaille avec une technique qui lui est propre.
Originaire du Bénin, ancienne élève du Ceg Gbégamey à Cotonou, après avoir fait
une partie de ses études en Côte d’Ivoire, Claudine Dan pose sa valise à Paris
en 1992 où elle passe les concours de la fonction publique et enseigne les
Mathématiques. Elle est piquée par le virus de la peinture après 20 ans
d’enseignement. Sa carrière démarre en avril 2016, mais Claudine compte déjà à
son actif plusieurs expositions à Paris, Besançon et Cotonou au Bénin. Comme
elle le dit, elle a quitté l’enseignement pour des raisons de santé et sa
première thérapie, celle qu’elle appliqua à elle-même, a été la peinture qui
lui permit de recouvrer une pleine santé. Sa vision de l’art est tout aussi
intéressante. Ses œuvres vont à la rencontre des corps et des âmes. Elles sont
créées avec le désir de repousser les limites de l’imagination, inspirées de
l’harmonie des rapports entre l’énergie des formes et des couleurs et par la
nature. Elle partage sa passion, sa vision et son énergie avec les enfants de 6
à 12 ans en créant un atelier mobile créatif avec ses derniers