Exposition « Molimo » à l’espace culturel Le Centre: Une exploration de la thématique esprit et muse

L’exposition collective « Molímo » des artistes Achille Adonon du Bénin et Paty Masiapa de la République démocratique du Congo a pris ses quartiers, vendredi 28 juin dernier, à l’espace culturel Le Centre et va durer jusqu’au 21 septembre 2024. C’est l’aboutissement d’un mois de résidence, de recherches et de création au cours duquel les deux artistes ont exploré l'esprit, comme principe immatériel universel, par opposition au corps, à la matière, et la muse, énergie incarnant l'inspiration artistique. Les résultats de cette résidence sont épatants. De quoi satisfaire les amoureux de l’art et l’espace culturel Le Centre.

Pour le Directeur de l’espace culturel Le Centre, Berthold Hinkati, les œuvres en elles-mêmes symbolisent un brassage entre le Bénin et la République démocratique du Congo. « La thématique El-Munlim qui est en lingala, mais écrit en fongbè, est également une manière de signifier ce brassage entre ces deux nations. En outre, les deux artistes ont travaillé ensemble du début à la fin et si vous regardez bien, il y a des œuvres similaires. Ils ont développé la thématique esprit et muse du début jusqu’à la fin de l’exposition. Toutes les œuvres parlent de cette thématique-là, donc il y a une véritable symbiose entre ces deux artistes », va affirmer Berthold Hinkati. « Je suis un écocitoyen et l’espace culturel Le Centre m’a donné la chance de m’exprimer et de communiquer avec le Bénin », confie l’artiste Paty Masiapa de la Rdc, heureux de cette collaboration. Un sentiment réciproque. « Je m’exprime avec la peinture, le dessin, la sculpture et les installations. C’est une belle expérience de travailler avec l’artiste congolais. Nous avons partagé de bons moments d’échange de connaissances, de culture. Cela enrichit tout un chacun de nous », va témoigner Achille Adonon.

Les œuvres de l’artiste Paty Masiapa sont basées sur la récupération. « Il y a trop de déchets et en tant qu’artiste performeur, plasticien, j’ai une démarche qui consiste à utiliser ce que je ramasse pour les transformer en œuvres d’art. Je me base sur ça, pour montrer que les déchets, on peut les recycler et qu’ils sont réutilisables», fait observer Paty Masiapa. L’artiste béninois Achille Adonon décrit : «Les œuvres que j’ai présentées sont des créations. Nous avons travaillé sur l’esprit purement dit "Aziza" et nous avons questionné le temps, ce temps qui est complice avec la muse et les esprits. Tous autant que nous sommes, c’est un maître qui nous conduit. Ce maître réside en nous et c’est la muse qui nous guide. Nous sommes ses esclaves. Après tout, nous irons rendre compte à ces esprits ». C’est ainsi que Achille Adonon conçoit l’existence.