Exposition ‘’Monzonla’’ à l’Institut français: Art et talents de Sika da Silveira à découvrir

S’il y a un élément qui retient très vite l’attention chez la plasticienne Sika da Silveira, c’est sa diversité. Elle touche, selon ses envies et son inspiration, à différentes matières. Le spectateur peut ainsi se pâmer d’admiration autant pour ses toiles que pour ses installations et ses photographies. Sa polyvalence apporte une touche singulière à son art. Elle se démarque dans sa démarche artistique et le fruit de son inspiration porte une touche singulière qui se laisse apprécier. 

Jusqu’au 30 septembre prochain, son exposition «Monzonla» est à découvrir à l’Institut français de Cotonou. Elle donne à découvrir des dizaines d’œuvres aux multiples facettes qu’elle a accouchées autour de thématiques comme la nature, l’homme, l’univers, les esprits… Il faut dire que l’être humain prend une place importante dans l’œuvre de la plasticienne trentenaire. 

« Monzonla », qui signifie pèlerin en langue Ewé, ne vient en effet que pour confirmer le pèlerinage auquel elle se livre depuis quelques années dans l’univers artistique de son pays. Pèlerinage qu’elle invite son public à vivre à travers cette exposition qui sonne un peu comme la confirmation, si on s’en tient aux multiples témoignages de ses pairs à l’occasion du vernissage et des visites qui ont suivi.

« Le pèlerin, c’est vous et moi. C’est nous tous qui marchons sur terre. Au-delà de tout ce qui se joue, il y a un but, celui de nous retrouver, de nous reconnecter à notre source, de savoir qui nous sommes réellement et de marcher ici en tant que tel », expose l’artiste. Suivre l’artiste dans cette marche ne serait que bénéfique, puisqu’elle donne à l’humain, une place de choix, mais aussi un temps de réflexion à travers ses réalisations. De l’homme d’hier à celui d’aujourd’hui en quête de lui-même, d’identité, de repère, de reconnexion avec la nature… Sika da Silveira quête une conscience cosmique qui se trouve être l’essence de son art. En avance sur son temps, l’artiste va jusqu’à penser le monde de demain et son homme. Elle les laisse découvrir à travers cette exposition multifacette qui va de l’installation à la photographie, et de la performance aux toiles. « Je suis une exploratrice de médiums dans l’art », révèle-t-elle. En tout cas, son travail n’est pas standard, admet son aîné de pinceau Dominique Zinkpè. « Elle a aussi une écriture particulière. Je suis très heureux qu’elle ait trouvé une voie merveilleuse », soutient-il. C’est le temps des réalisations matures pour elle, viendra ajouter, présent au vernissage, Jean Michel Abimbola, ministre en charge de la Culture. « Elle a pris le temps de travailler sa technique et ses inspirations… Ce sont des messages très forts qu’elle exprime à travers une technique et des médiums qui lui sont propres… Elle est la preuve de la percée des femmes dans le secteur des arts », admet-il. 

« Monzonla » ouvre ainsi de nouvelles pages dans la fraiche carrière de la jeune plasticienne dont les talents de danseuse et de styliste se sont maintes fois révélés au public au travers de ses précédentes activités. Tout porte à croire que c’est à la peinture qu’elle veut donner plus de place dorénavant, en poursuivant son idéal, celui de mettre l’homme au cœur de la nature. Ce qui est certain, Sika da Silveira n’a pas fini de faire parler d’elle. En pleine ascension, elle se révélera encore mieux.