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Grande libation: Hommage aux ancêtres pour la paix et la prospérité

Culture
Communion entre les vivants et les esprits des défunts, pour la cohésion sociale et la prospérité au Bénin Communion entre les vivants et les esprits des défunts, pour la cohésion sociale et la prospérité au Bénin

Sous l’égide de David Koffi Aza, Abomey-Calavi a accueilli, samedi 2 novembre, la première édition de la grande libation du Bénin. Cette cérémonie a rassemblé dignitaires et adeptes du culte vodun pour invoquer les ancêtres et purifier le pays des vibrations négatives à l’orée de la nouvelle année.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 12 nov. 2024 à 07h22 Durée 2 min.
#culte vodun

Un hommage solennel pour unir le peuple autour des valeurs de paix et de concorde. Le Bénin a une nouvelle fois témoigné son attachement profond à la tradition comme vecteur de paix et de concorde, avec la première édition de la grande libation. Sous l’égide de David Koffi Aza, des dignitaires et adeptes du culte vodun se sont réunis pour honorer les esprits, confirmant ainsi la place primordiale des rites et croyances traditionnels dans la vie spirituelle et culturelle du pays. Il s’agit en effet d’une séance de recueillement, de prière et de libation pour la paix et la prospérité au Bénin. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreux dignitaires et adeptes du culte vodun, et des personnalités et citoyens venus témoigner leur respect aux esprits des défunts. En invoquant les âmes de tous ceux qui ont marqué l’histoire du pays et qui ne sont plus de ce monde, les participants ont cherché à implorer la bienveillance des ancêtres sur le pays au regard des défis à venir. Cette démarche vise à renouer avec une tradition ancestrale souvent oubliée, mais qui autrefois apportait paix et harmonie dans les foyers. Selon Mahougnon Kakpo, président du Comité des rites vodun, la cérémonie de libation collective n’est pas seulement un hommage, mais une nécessité. «Le culte des ancêtres est la première religion des humains», explique-t-il. A l’en croire, cette tradition existait bien avant l’arrivée des religions modernes. Les ancêtres, bien que partis, continuent d’habiter la mémoire collective et leurs esprits veillent encore sur les vivants. « Dans chaque famille, il y a un égrégore familial et cette cérémonie sollicite cet égrégore national pour que les esprits de ceux qui ne sont plus, mais qui vivent toujours avec nous, puissent nous conduire vers la prospérité et la paix », a-t-il souligné.

Rituels

La Grande libation a été marquée par une série de rituels. Les esprits des rois et anciens présidents décédés, ainsi que ceux de tous les Béninois n’ayant pas reçu de rituels funéraires, ont été invoqués pour purifier le pays de toutes les énergies négatives. Dans cette démarche œcuménique, tous les participants ont formulé des vœux de paix et de bénédictions pour la nation et pour les Béninois à travers le monde. David Koffi Aza, initiateur de cette grande libation, voit dans cet événement une réponse aux temps difficiles pour les Béninois. Selon lui, renouer avec les rituels ancestraux, c’est aussi préserver l’identité culturelle du Bénin et rappeler l’importance des valeurs de solidarité et de respect pour les anciens. Ce moment solennel, qui symbolise la communion entre les vivants et les esprits des défunts, est un appel à la cohésion sociale et un souhait ardent de prospérité pour la nation. La grande libation se présente donc comme un pont entre le passé et le futur, un hommage vibrant à ceux qui ont marqué l’histoire du pays et un moyen de se préparer spirituellement pour la nouvelle année. D’aucuns souhaitent que cet événement devienne une tradition annuelle, un moment fort pour invoquer la protection et l’accompagnement des ancêtres afin que chaque Béninois puisse avancer en paix et en harmonie■