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Guérir de l’absence du père: ‘‘Surmonter l’absence du père et combler le vide affectif’’

Culture
Edwige Lawson Edwige Lawson

L’ouvrage ‘‘Guérir de l’absence du père’’ met en lumière plusieurs problématiques auxquelles sont confrontés, en majeure partie, les adolescents dont les géniteurs sont absents. Il aborde notamment la crise d’identité, le syndrome de carence d’autorité, les troubles de la personnalité, les actes de violence exercés sur soi ou autrui, l’immoralité et la débauche sexuelle. L’auteure, Edwige Lawson, démontre qu’il existe bien une corrélation indéniable entre ces problématiques et l’absence volontaire ou involontaire du père biologique. 

Par   Lhys DEGLA, le 22 mai 2025 à 09h32 Durée 3 min.
#point de lecture

Paru en 2024 à Sophia Editions, l’ouvrage de 138 pages est subdivisé en dix chapitres. Au chapitre 4, l’auteure énonce quelques conséquences de l’absence du père dans la vie de sa progéniture. Il s’agit notamment des sentiments d’abandon et de rejet, une faible estime de soi et des problèmes de confiance en soi, de l’impact sur la santé mentale, des difficultés liées à l’identité et à la prise de décisions, des difficultés à nouer et à entretenir des relations, la peur de l’abandon et l’incapacité à faire confiance à autrui, la recherche de modèles alternatifs et le désir d’amour paternel.

« Il arrive parfois que nous critiquions sévèrement les jeunes hommes et femmes qui mènent une vie de débauche. Bien que cela ne soit pas excusable, il est également important de comprendre ce qui les pousse à agir ainsi. Pour de nombreuses personnes, l’affection qu’elles n’ont pas reçue au sein de leur famille les pousse à chercher l’amour activement à travers le sexe. » Extrait P.65. Edwige Lawson, elle-même issue d’une famille monoparentale, ayant grandi sans l’affection et la présence de son père, encourage les parents à veiller sur leurs enfants et à les combler d’amour et d’affection. « Ne laissez pas vos propres manquements à leur égard les pousser à rechercher l’amour dans les bras d’autres personnes. ».

De plus, Edwige Lawson met un accent particulier sur comment la relation ou l’absence de relation avec le père influence la relation avec Dieu. A ce propos, elle cite Floyd McClung qui dépeint notre monde comme un chantier en proie à une épidémie de souffrance avec des divorces rampants et les échos des cris des enfants abusés qui occupent la manchette des quotidiens nationaux. Il n’est donc pas du tout étonnant que le concept d’un Dieu qui est Père évoque la colère, le ressentiment et le rejet. La plupart ont une idée déformée de l’Amour du Père Céleste parce que n’ayant pas expérimenté un père terrestre aimable et bienveillant. Pour Gordon Dalbey, citera-t-elle, «Lorsque le père est absent, l’enfant conclut naturellement que Dieu n’existe pas». L’auteure profite de cette comparaison: Père terrestre-Père Céleste pour également relever quelques autres types de père dont le comportement n’est pas si loin du père absent et produisant également des séquelles chez les enfants. Elle dépeint le père autoritaire dont la seule soif est de voir ses enfants lui obéir au détail près pour espérer une quelconque validation ; le père accusateur qui ne manque pas d’aimer sa progéniture mais qui se complaît dans le jugement constant ; le père passif, présent mais absent qui ne s’intéresse pas réellement aux besoins et à la vie de sa descendance. Toutes ces catégories de père produisent des enfants profondément désorientés qui à l’âge adulte verseront dans des formes de tares et de travers dont entre autres : l’insensibilité, les abus, le contrôle excessif, un langage déplacé ou ordurier, un sentiment de colère et/ou une forte tendance à prouver, à paraître.

Edwige Lawson raconte sa propre expérience qui l’a maintenue longtemps dans une forme de dépendance affective, à la recherche constante de validation de la part de son conjoint et d’une estime plutôt faible de sa personne malgré tout l’amour dont sa mère et ses frères et sœurs avaient pu la couvrir. Elle raconte que grâce à sa relation avec Dieu, la patience et la maturité de son mari et ses recherches sur le sujet lui ont permis de trouver la manière de s’en sortir.

Ce vécu personnel ainsi que plusieurs témoignages d’autres filles qu’elle a reçues, écoutées et accompagnées l’ont confortée dans l’idée que cette génération et celles à venir avaient besoin de connaissance, de sagesse et de l’éclairage divin pour ne pas passer à côté de l’essentiel de leur vie à cause des blessures d’abandon et de rejet.

Elle propose aux victimes de suivre plusieurs étapes nécessaires à la guérison dont notamment l’acceptation de la situation (reconnaitre qu’on a besoin de guérison), le recours à Dieu, la confession des émotions négatives, le pardon à soi et à son père, le choix de l’Amour, la capacité à transformer ses faiblesses en forces.