La Nation Bénin...
L’ouvrage
‘‘Guérir de l’absence du père’’ met en lumière plusieurs problématiques
auxquelles sont confrontés, en majeure partie, les adolescents dont les
géniteurs sont absents. Il aborde notamment la crise d’identité, le syndrome de
carence d’autorité, les troubles de la personnalité, les actes de violence
exercés sur soi ou autrui, l’immoralité et la débauche sexuelle. L’auteure,
Edwige Lawson, démontre qu’il existe bien une corrélation indéniable entre ces
problématiques et l’absence volontaire ou involontaire du père biologique.
Paru
en 2024 à Sophia Editions, l’ouvrage de 138 pages est subdivisé en dix
chapitres. Au chapitre 4, l’auteure énonce quelques conséquences de l’absence
du père dans la vie de sa progéniture. Il s’agit notamment des sentiments
d’abandon et de rejet, une faible estime de soi et des problèmes de confiance
en soi, de l’impact sur la santé mentale, des difficultés liées à l’identité et
à la prise de décisions, des difficultés à nouer et à entretenir des relations,
la peur de l’abandon et l’incapacité à faire confiance à autrui, la recherche
de modèles alternatifs et le désir d’amour paternel.
«
Il arrive parfois que nous critiquions sévèrement les jeunes hommes et femmes
qui mènent une vie de débauche. Bien que cela ne soit pas excusable, il est
également important de comprendre ce qui les pousse à agir ainsi. Pour de
nombreuses personnes, l’affection qu’elles n’ont pas reçue au sein de leur
famille les pousse à chercher l’amour activement à travers le sexe. » Extrait
P.65. Edwige Lawson, elle-même issue d’une famille monoparentale, ayant grandi
sans l’affection et la présence de son père, encourage les parents à veiller sur
leurs enfants et à les combler d’amour et d’affection. « Ne laissez pas vos
propres manquements à leur égard les pousser à rechercher l’amour dans les bras
d’autres personnes. ».
De
plus, Edwige Lawson met un accent particulier sur comment la relation ou
l’absence de relation avec le père influence la relation avec Dieu. A ce
propos, elle cite Floyd McClung qui dépeint notre monde comme un chantier en
proie à une épidémie de souffrance avec des divorces rampants et les échos des
cris des enfants abusés qui occupent la manchette des quotidiens nationaux. Il
n’est donc pas du tout étonnant que le concept d’un Dieu qui est Père évoque la
colère, le ressentiment et le rejet. La plupart ont une idée déformée de
l’Amour du Père Céleste parce que n’ayant pas expérimenté un père terrestre
aimable et bienveillant. Pour Gordon Dalbey, citera-t-elle, «Lorsque le père
est absent, l’enfant conclut naturellement que Dieu n’existe pas». L’auteure
profite de cette comparaison: Père terrestre-Père Céleste pour également relever
quelques autres types de père dont le comportement n’est pas si loin du père
absent et produisant également des séquelles chez les enfants. Elle dépeint le
père autoritaire dont la seule soif est de voir ses enfants lui obéir au détail
près pour espérer une quelconque validation ; le père accusateur qui ne manque
pas d’aimer sa progéniture mais qui se complaît dans le jugement constant ; le
père passif, présent mais absent qui ne s’intéresse pas réellement aux besoins
et à la vie de sa descendance. Toutes ces catégories de père produisent des
enfants profondément désorientés qui à l’âge adulte verseront dans des formes
de tares et de travers dont entre autres : l’insensibilité, les abus, le
contrôle excessif, un langage déplacé ou ordurier, un sentiment de colère et/ou
une forte tendance à prouver, à paraître.
Edwige
Lawson raconte sa propre expérience qui l’a maintenue longtemps dans une forme
de dépendance affective, à la recherche constante de validation de la part de
son conjoint et d’une estime plutôt faible de sa personne malgré tout l’amour
dont sa mère et ses frères et sœurs avaient pu la couvrir. Elle raconte que
grâce à sa relation avec Dieu, la patience et la maturité de son mari et ses
recherches sur le sujet lui ont permis de trouver la manière de s’en sortir.
Ce
vécu personnel ainsi que plusieurs témoignages d’autres filles qu’elle a
reçues, écoutées et accompagnées l’ont confortée dans l’idée que cette
génération et celles à venir avaient besoin de connaissance, de sagesse et de
l’éclairage divin pour ne pas passer à côté de l’essentiel de leur vie à cause
des blessures d’abandon et de rejet.
Elle propose aux victimes de suivre plusieurs étapes nécessaires à la guérison dont notamment l’acceptation de la situation (reconnaitre qu’on a besoin de guérison), le recours à Dieu, la confession des émotions négatives, le pardon à soi et à son père, le choix de l’Amour, la capacité à transformer ses faiblesses en forces.