La Nation Bénin...
Sur la scène du Bamboo numerik de Cotonou pour le rendez-vous mensuel de « Humeurs d’artistes », vendredi 31 mai dernier, trois artistes et pas des moindres. Fo Logozo, Rodoutan et Kenu Xevhiosso ont, à l’initiative de Laboratorio arts contemporains, fait parler leur talent devant un public conquis et admiratif.
Pour
la détente d’une fin de semaine, on ne peut rêver d’avoir mieux. Seul, en
couple ou avec des amis, se prélasser au vent du soir sur la plage, bière et
bouffe à volonté mais surtout en face d’une scène qui offre à déguster de
belles sonorités. Toute une soirée pour bouger et danser aux rythmes des
classiques du reggae jamaïcain et africain. Bob Marley, Lucky Dube, Alpha
Blondy… auxquels il faut ajouter l’inspiration et le talent des artistes. Mais
avant, il a fallu écouter l’un d’eux sur l’engagement artistique et citoyen. Fo
Logozo du mythique groupe ou du moins ex-groupe Ardiess Posse s’est confessé
quelque peu au public. Herman Logozo, de son vrai nom est une figure bien
connue de la musique béninoise. Son engagement, ses prises de position à
travers certaines compositions, font l’unanimité, davantage depuis qu’il évolue
en solo sur les cendres du groupe Ardiess Posse. Aimé du public, adulé par ses
fans, le rappeur à la stature géante doit quelque peu son ascension à ses notes
inspirées mais aussi à sa collaboration avec certains grands noms de la musique
comme Angélique Kidjo. Fo Logozo apporte une « influence significative dans la
musique et a su s'imposer comme une figure importante de la scène musicale ».
Plus de vingt ans qu'il est présent sur la scène musicale. Un engagement dont
les soubassements, l’impact et même les conséquences ont été partagés avec le
public, avant que les lumières n’illuminent la scène du Bamboo numerik pour que
les artistes y fassent leurs shows.
Ils
y sont allés sans retenue. Musique engagée, classiques du hip hop revisités,
composition personnelle révélée, inspiration dévoilée… Le public a chanté et
dansé aux rythmes de nombreuses sonorités. Quand Fo Logozo finit de servir sa
dose de hip hop, c’est Kenu Xevhiosso qui reprend la main. Fortement inspiré
par Bob Marley, le jeune artiste s’est révélé comme un fin fanatique de Reggae
Roots. Il explore en permanence de nouveaux horizons musicaux. Avec son groupe
Xhèviosso, il propose un univers musical où les frontières sont abolies,
combinant divers styles et influences. Son travail avec Xhéviosso se
caractérise par une fusion de mélodies et de rythmes éclectiques, témoignant de
son parcours riche et varié à travers différents pays. Le public a pu se
délecter des fruits de cette fusion musicale que proposent le jeune musicien et
sa bande de passionnés.
Une
telle scène, comme on peut l’imaginer, ne pouvait se révéler complète sans une
troisième touche un peu distinctive. Celle de Rodoutan dont le travail se
distingue par une approche multidisciplinaire. Il « intègre diverses formes
d'art contemporain. Son œuvre est influencée par les traditions culturelles
béninoises tout en explorant des thèmes modernes et universels». Il participe
activement à des expositions et des résidences artistiques, contribuant à des
initiatives visant à promouvoir l'art contemporain au Bénin. Il est impliqué
dans des projets collaboratifs. Explorer l'évolution des traditions à travers
l'art, c’est le cœur de son œuvre. Pour ce rendez-vous de « Humeurs
d’artistes», Laboratorio arts contemporains aura assuré selon Carhel Quenum,
son directeur exécutif adjoint. C’est désormais un rendez-vous à prendre chaque
dernier vendredi du mois pour révéler encore plus de talents, promet-il. Autant
que la teneur de la discussion de la soirée, l’engagement citoyen des artistes
et les longues minutes de scène devant un public insatiable qui voulait se
faire bercer aux rythmes des Roots jusqu’à l’aube, constituent des éléments de
satisfaction pour Laboratorio arts contemporains qui annonce une prochaine
édition plus épicée et plus savoureuse■