La Nation Bénin...
Un
ouvrage au titre qui en dit long sur son contenu. A travers “Un Africain
révolté“ paru aux éditions Spinelle, Bi-N’Kokou Ferrody Chetan, son auteur, ne
cache pas sa peine de voir un continent potentiellement riche en proie à
diverses impasses et infortunes. Mais loin de se laisser aller au pessimisme,
il scrute l’horizon et porte l'espoir à voir ses peuples surmonter les écueils.
Coups
d’Etat et instabilité politique, l’occurrence de ces travers du continent
africain a tôt fait d’interpeller Bi-N’Kokou Ferrody Chetan, jeune auteur
béninois, doctorant à l’Université Bretagne Sud en France. “Un Africain
révolté“ se veut une lecture des maux auxquels est confrontée l’Afrique. En
dépit des richesses dont regorge son sous-sol, le continent se retrouve en
proie à diverses infortunes. De quoi surprendre l’auteur qui se refuse
toutefois de se lamenter sur son sort tant l’espoir ne semble pas vain, à ses
yeux. C’est un regard certes critique sur la situation sociale, économique et
politique de l’Afrique noire, soixante années après les indépendances, mais
aussi constructif sur la conception traditionnelle de la politique du continent.
Partant des mauvaises passes, l’auteur estime que les peuples africains peuvent
bien les surmonter pour peu que leurs dirigeants portent cette foi à opérer des
changements qualitatifs dans la gouvernance politique et qu’ils fassent les
choix nécessaires pour inverser les tendances. Loin d’être fataliste,
Bi-N’Kokou Ferrody Chetan estime que « Le mal de l'Afrique, c'est notre
incapacité à répondre à l'impératif de nous unir. Et cette division s'observe
jusque dans nos petits quartiers de ville ». A cela, il faut ajouter le
régionalisme, l'ethnicisme, l'ethnocentrisme et ce qu’il qualifie de ‘’racisme
intraracial’’. Sans occulter « les querelles fondées sur la religion ou, plus
franchement, fondées sur les religions importées que les gens ont réussi à nous
vendre comme étant les seules qui offrent une connexion à l’Etre Suprême». Tout
en étant quelque peu déçu que l’Union africaine ne soit pas encore le
modèle-type d’organisme pouvant faire face aux problèmes actuels.
‘’Un
Africain révolté’’, confie l’auteur, n’est pas un amoncellement d’idées toutes
extraordinaires. «Je n'invente rien. J'insiste sur ce que nous savons tous.
Voyez, l'Afrique présente un visage mosaïque de minuscules Etats dits
indépendants. Il nous faut aller vers les grands regroupements », fait-il
observer.
L’Union
africaine (Ua), pense-t-il, était une étape. « Il faut saluer l’effort de ceux
qui l’ont pensée et l’ont créée. Mais soyons honnêtes: ce ne serait pas trop
dire que d’affirmer que l’Ua, dans sa forme actuelle, n’est qu’une organisation
administrative. Je ne fais aucune révélation quand j’évoque les dissonances au
sein de l’Ua. Je ne fais aucun scoop quand je dénonce le fait que la
construction de certains locaux de l’Ua, la logistique et même la rémunération
des fonctionnaires de l’Union passent par le financement de l’Union européenne
et d’autres puissances d’Asie. Quelle respectabilité espérez-vous de la part de
celui qui finance votre logement et assure votre traitement salarial ? »,
s’interroge-t-il.
Un
sérieux diagnostic qu’il convient d’apprécier à l’aune des forces et
potentialités d’un continent dont l’élan de renaissance est à repenser, loin
des lamentations et autres compromissions de ses dirigeants avec l’Occident
dont les intérêts ne revêtent guère un visage de collaboration ou de
partenariat équilibré.