La Nation Bénin...
La
reconnaissance peut être source de stimulation et d’émulation. Ulrich Adjovi le
sait bien. Son festival ne se dédie plus uniquement à la promotion de l’art. Il
le consacre aussi à la célébration du mérite.
Hermas
Gbaguidi pour le théâtre, Edi Sessi pour la mode, Apollinaire Agbazahou en
littérature, Francis Nicaise Tchiakpè, alias Tchif pour les arts
Visuels, Marcel Gbeffa en danse, un prix spécial musique traditionnelle et
gospel pour Félix Didolanvi, alias le pêcheur, Sèna Joy pour la musique et
enfin, pour le cinéma, François Sourou Okioh. Le Festival international des
arts du Bénin, pour sa troisième édition, a décidé de reconnaître le mérite de
ces femmes et hommes des arts et de la culture qui ont fait parler d’eux au fil
du temps pour les uns, qui sont pionniers dans leurs domaines pour les autres,
et pour quelques-uns, des actions d’éclat qu’il sied de rendre publiques et de
distinguer. Au nombre des pionniers, François Sourou Okioh. Le pape du cinéma
béninois comme l’ont surnommé ses apprenants et la jeune génération de
cinéastes continue de faire parler de lui, plus de quarante ans après son film
« Ironu ». Cette superproduction dont les conditions de réalisation
ont été enseignées dans de nombreuses écoles de cinématographie vaut à son
auteur, le prix Cinéma du Finab 2025. La qualité de l’œuvre, sa direction
artistique exceptionnelle, la narration captivante qui l’accompagne, le jeu
d’acteur… La capacité à repousser les limites dont a fait preuve François
Sourou Okioh en pleine période révolutionnaire, les thèmes abordés dans
l’œuvre, les émotions fortes, le succès et les critiques élogieuses qui ont
accompagné « Ironu » au fil du temps sans oublier l’engagement social
ont contribué à décerner ce prix à ce cinéaste, célébrant ainsi son talent et
son impact sur le monde du cinéma.
Plusieurs de ces critères ont milité également en faveur de la distinction de l’auteur et metteur en scène Hermas Gbaguidi. Homme de métier, de scène et des lettres ayant formé et façonné plusieurs générations de l’univers du théâtre, il s’est vu lui aussi honoré pour la pédagogie et la transmission du savoir, le leadership dans le secteur culturel, des projets d’envergure, la capacité à fédérer les acteurs du milieu culturel autour d’objectifs communs, l’impact local et international de son action dans le secteur. Pour l’ensemble, ces acteurs dont le mérite a été salué ont contribué à dynamiser la scène culturelle locale en organisant des événements, en soutenant de jeunes talents, ou en mettant en place des initiatives qui renforcent le rayonnement culturel de leur communauté. Leur talent n’est pas du reste. Leurs œuvres ont eu un effet transformateur sur la société et un impact significatif sur les tendances du temps. Ils ont suscité et accompagné des vocations, de sorte que dans leurs domaines respectifs, ils ont laissé un impact. Autant de choses pour lesquelles il est paru opportun pour Ulrich Adjovi et le Finab de les porter au pinacle.