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Protection des biens culturels en cas de conflit armé: Des agents des Forces de défense et de sécurité outillés

Culture
Tout comme les vies humaines et biens immeubles, les éléments constitutifs du patrimoine culturel doivent bénéficier d'une grande attention en cas de conflit armé Tout comme les vies humaines et biens immeubles, les éléments constitutifs du patrimoine culturel doivent bénéficier d'une grande attention en cas de conflit armé

L’Ecole du patrimoine africain (Epa) et le Centre d'études linguistiques et historiques par tradition orale (Celhto) ont organisé à l’intention d’une quinzaine d’agents des Forces de défense et de sécurité du Bénin une formation sur la protection des biens culturels en cas de conflit.  L’atelier s’est achevé, jeudi 7 novembre dernier, après deux jours de travaux au siège de l’Epa à Porto-Novo. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 12 nov. 2024 à 07h28 Durée 3 min.
#Ecole du patrimoine africain

Eviter que les périodes de conflit armé ne soient des moments de vandalisme, de ravage et de perte d’éléments essentiels du patrimoine culturel. C’est cette préoccupation qui a motivé l’Ecole du patrimoine africain (Epa) et le Centre d'études linguistiques et historiques par tradition orale (Celhto), un bureau spécialisé de la Commission de l’Union africaine basé à Niamey au Niger, à organiser une formation sur la protection des biens culturels en cas de conflit, au profit d’une quinzaine d’éléments des Forces de défense et de sécurité du Bénin. L’atelier s’est déroulé, les mercredi 6 et jeudi 7 novembre derniers, au siège de l’Epa à Porto-Novo. Il a permis aux militaires et policiers participants d’être outillés sur ce défi afin qu’ils soient capables de préserver/protéger les biens culturels contre les trafics et les vandalismes. Retenus comme des formateurs, ils ont été aguerris non seulement pour former et sensibiliser les Forces de défense en phase de regroupement préparatoire aux missions de maintien de la paix ou d’interposition à l’importance du patrimoine culturel mais aussi pour apporter aux Forces de sécurité les outils nécessaires à l’identification des objets et éléments du patrimoine culturel dans le cadre de leurs fonctions, lors des contrôles de routine.

Cette formation est une réponse au constat selon lequel le continent africain est le théâtre de nombreux conflits armés occasionnant des pertes en vie humaine, des destructions massives d’infrastructures et des dommages causés au patrimoine culturel. Les missions militaires de maintien de paix envoyées sur ces fronts n’ont pas toujours les aptitudes requises pour préserver le patrimoine en péril. Elles n’ont pas souvent connaissance de la multitude d’instruments juridiques nationaux et internationaux en la matière et des peines prévues en cas de trafic illicite ou de destruction de biens culturels. Le Celhto, faisant de la protection du patrimoine culturel des pays africains son cheval de bataille, a décidé de se joindre à l’Epa pour apporter cette contribution. Les deux institutions ont mis en place un programme intitulé : «Patrimoine culturel et maintien de la paix en Afrique ».

Sensibiliser au patrimoine

La formation organisée à l’intention des Forces de défense et de sécurité du Bénin s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’un des volets de ce programme, a indiqué le coordonnateur de Celhto, Komi Tublu. Selon lui, il s’agit de travailler à avoir une masse critique de corps habillés sensibles à la question de la protection pour que les périodes de conflits ne soient pas des moments de vandalisme, de ravage et de perte d’éléments essentiels du patrimoine culturel. « Quand les conflits arrivent, on pense souvent à sauver des vies, des biens immeubles mais on doit penser également au patrimoine en tant qu’éléments constitutifs, essentiels de notre identité, de ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes. Il faut les préserver », a insisté Komi Tublu qui a lancé les travaux.  

Le directeur de l’Epa, Dr Franck Ogou, précise toutefois qu’il n’est pas question de faire des éléments des Forces de sécurité et de défense des professionnels du patrimoine. « Il s’agit juste de vous sensibiliser au patrimoine pour que vous puissiez comprendre ce qu’est le patrimoine, son importance et pourquoi il faut le protéger en temps de conflit, surtout avec les guerres et conflits asymétriques çà et là en Afrique où vous êtes plus que jamais au-devant de la scène », a détaillé Dr Franck Ogou■