La Nation Bénin...
L’Ecole
du patrimoine africain (Epa) et le Centre d'études linguistiques et historiques
par tradition orale (Celhto) ont organisé à l’intention d’une quinzaine
d’agents des Forces de défense et de sécurité du Bénin une formation sur la
protection des biens culturels en cas de conflit. L’atelier s’est achevé, jeudi 7 novembre
dernier, après deux jours de travaux au siège de l’Epa à Porto-Novo.
Eviter
que les périodes de conflit armé ne soient des moments de vandalisme, de ravage
et de perte d’éléments essentiels du patrimoine culturel. C’est cette
préoccupation qui a motivé l’Ecole du patrimoine africain (Epa) et le Centre
d'études linguistiques et historiques par tradition orale (Celhto), un bureau
spécialisé de la Commission de l’Union africaine basé à Niamey au Niger, à
organiser une formation sur la protection des biens culturels en cas de conflit,
au profit d’une quinzaine d’éléments des Forces de défense et de sécurité du
Bénin. L’atelier s’est déroulé, les mercredi 6 et jeudi 7 novembre derniers, au
siège de l’Epa à Porto-Novo. Il a permis aux militaires et policiers
participants d’être outillés sur ce défi afin qu’ils soient capables de
préserver/protéger les biens culturels contre les trafics et les vandalismes.
Retenus comme des formateurs, ils ont été aguerris non seulement pour former et
sensibiliser les Forces de défense en phase de regroupement préparatoire aux
missions de maintien de la paix ou d’interposition à l’importance du patrimoine
culturel mais aussi pour apporter aux Forces de sécurité les outils nécessaires
à l’identification des objets et éléments du patrimoine culturel dans le cadre
de leurs fonctions, lors des contrôles de routine.
Cette
formation est une réponse au constat selon lequel le continent africain est le
théâtre de nombreux conflits armés occasionnant des pertes en vie humaine, des
destructions massives d’infrastructures et des dommages causés au patrimoine
culturel. Les missions militaires de maintien de paix envoyées sur ces fronts
n’ont pas toujours les aptitudes requises pour préserver le patrimoine en
péril. Elles n’ont pas souvent connaissance de la multitude d’instruments
juridiques nationaux et internationaux en la matière et des peines prévues en
cas de trafic illicite ou de destruction de biens culturels. Le Celhto, faisant
de la protection du patrimoine culturel des pays africains son cheval de bataille,
a décidé de se joindre à l’Epa pour apporter cette contribution. Les deux
institutions ont mis en place un programme intitulé : «Patrimoine culturel et
maintien de la paix en Afrique ».
La formation organisée à l’intention des Forces de défense et de sécurité du Bénin s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’un des volets de ce programme, a indiqué le coordonnateur de Celhto, Komi Tublu. Selon lui, il s’agit de travailler à avoir une masse critique de corps habillés sensibles à la question de la protection pour que les périodes de conflits ne soient pas des moments de vandalisme, de ravage et de perte d’éléments essentiels du patrimoine culturel. « Quand les conflits arrivent, on pense souvent à sauver des vies, des biens immeubles mais on doit penser également au patrimoine en tant qu’éléments constitutifs, essentiels de notre identité, de ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes. Il faut les préserver », a insisté Komi Tublu qui a lancé les travaux.
Le
directeur de l’Epa, Dr Franck Ogou, précise toutefois qu’il n’est pas question
de faire des éléments des Forces de sécurité et de défense des professionnels
du patrimoine. « Il s’agit juste de vous sensibiliser au patrimoine pour que
vous puissiez comprendre ce qu’est le patrimoine, son importance et pourquoi il
faut le protéger en temps de conflit, surtout avec les guerres et conflits
asymétriques çà et là en Afrique où vous êtes plus que jamais au-devant de la
scène », a détaillé Dr Franck Ogou■