‘’Rugueux cordage’’ de Horace Iko: Un hymne à la transmission de valeurs ancestrales

Passionné de belles lettres, Horace Iko signe une œuvre au rythme haletant qui aura tout autant surpris l’univers littéraire au regard de ses premiers pas. D’un recueil de poèmes consacrant son allant au lyrisme à un roman, le journaliste et évaluateur de formation révèle son aisance éclectique à évoquer des sujets aussi cruciaux que ceux de son époque et de générations antérieures. Loin du modernisme et de son temps, il évoque à travers ‘’Rugueux cordage’’ des problématiques majeures comme celle de l’héritage traditionnel que constituent les premiers métiers comme la chasse et l’agriculture, et des bonnes pratiques qui en découlent en ce qui concerne la transmission du savoir. Répartie en dix chapitres, cette œuvre évoque par ailleurs l’exode rural et des sujets contemporains comme les nouvelles technologies.  

La transmission intergénérationnelle est au cœur de ‘’Rugueux cordage’’. A travers une histoire tout aussi édifiante sur le sujet, Horace Iko s’épanche sur l’héritage, la succession et la transmission culturelle qui sont aujourd’hui des pratiques que rebutent les générations appelées à assumer leur pérennisation, sous l’influence de valeurs occidentales et face à diverses mutations sociales. Si hier, transmettre à sa descendance les coutumes reçues de son ascendance a d’abord une motivation identitaire, il convient de noter qu’aujourd’hui cet élan est quelque peu plombé par divers aléas. Aussi l’auteur aborde cette problématique sous le prisme  de l’acceptation et du respect de la tradition des familles, clans et ethnies. Magnifiant à souhait les rites d’initiation et cérémonies de promotion par lesquels les notables, gardiens de la tradition, procèdent pour transmettre les coutumes aux nouvelles générations.

Par son œuvre, Horace Iko fait vivre au lecteur l’histoire du héros du roman qui a fait l’option de s’acculturer au village, en milieu idaasha, au travers de ses grands-parents paternels et surtout du grand-père. Citadin bon teint n’ayant jamais vécu la dure réalité de la  ruralité béninoise, il se fera initier aux travaux champêtres et aux coutumes du village. Un parcours initiatique qui exalte tout l’intérêt à voir la jeunesse entretenir la flamme vivifiante de ces valeurs que les anciens s’efforcent de pérenniser vaille que vaille, mis à l’épreuve par la modernité et ses changements qui désorganisent leurs sociétés.

Cette œuvre se présente tel un hymne à la conciliation entre les bonnes pratiques harmonieuses du passé et celles du présent pour une évolution pérenne et radieuse.