La Nation Bénin...
Initié
depuis 2022, le Salon national du livre, à travers sa troisième édition dédiée
à la littérature de jeunesse, ambitionne de dynamiser l’économie du livre et de
promouvoir la lecture chez les plus jeunes. « Le monde des petits
dévoreurs de mots », c’est autour de cette thématique que graviteront
toutes les activités prévues du 20 au 23 novembre prochain au Palais des
Congrès dans le cadre du Salon.
Le
Salon national du livre revient cette année pour sa troisième édition, avec une
ambition renouvelée : faire de cet événement un pilier de la culture littéraire
et un moteur pour l’économie du livre au Bénin. Organisé par l’Agence nationale
de Développement des Arts et de la Culture et la Bibliothèque nationale sous la
tutelle du ministère du Tourisme, des Arts et de la Culture (Adac), le salon se
tiendra du 20 au 23 novembre au Palais des Congrès. Cette édition est placée
sous le thème ‘’Littérature de jeunesse : Le monde des petits dévoreurs de
mots’’. Un choix qui reflète le souci des organisateurs de toucher un public
clé pour l’avenir de la lecture et de la création littéraire.
Florent
Couao-Zotti, délégué général du salon, le présente comme un rendez-vous
littéraire qui s’impose aujourd’hui. C’est un lieu de convergence pour les
amateurs de livres et les professionnels du secteur. En effet, le Salon
national du livre aspire à dynamiser le marché du livre au Bénin en créant un
espace d’échanges où auteurs, éditeurs, libraires et lecteurs peuvent se
rencontrer et collaborer. “Le livre n’est pas un bien comme les autres,”
explique-t-il. “Il repose sur un écosystème qui doit être soutenu et structuré,
depuis la création jusqu’à la vente.”
La
thématique de la littérature de jeunesse a été choisie pour répondre aux
mutations des habitudes de lecture chez les jeunes, attirés de plus en plus par
les supports numériques. En se focalisant sur ce thème, le salon entend
promouvoir les productions littéraires destinées aux enfants et adolescents,
mais aussi sensibiliser les parents à l’importance de l’initiation à la lecture
dès le plus jeune âge. Les organisateurs espèrent ainsi renforcer la demande
pour le livre et encourager une nouvelle génération de lecteurs.
Pour
William Codjo, directeur général de l’Agence nationale de Développement des
Arts et de la Culture (Adac), sa structure, dans sa mission de structuration de
l’économie du livre, voit dans cette jeunesse non seulement un public en
devenir, mais aussi de potentiels futurs acteurs de l’industrie. Dans ce
contexte, l’enjeu est de sensibiliser les enfants et leurs parents à la
lecture, afin de pérenniser et de renouveler la demande.
Le
secteur du livre est en pleine mutation, notamment avec la montée des supports
numériques. La chaîne de production et de diffusion des livres, qui implique de
nombreux acteurs (auteurs, éditeurs, imprimeurs, diffuseurs et libraires),
connaît des changements majeurs. Les modèles traditionnels d’édition et de vente
évoluent, laissant place à de nouvelles formes de distribution et de
consommation du livre. Le Salon national du livre souhaite être un catalyseur
de ces changements, en invitant professionnels et experts à anticiper ces
évolutions et à explorer des solutions adaptées aux besoins du marché béninois.
Par
ailleurs, le phénomène de l’intégration verticale se profile dans l’industrie,
avec l’émergence de “nouveaux intégrateurs” capables de gérer l’ensemble des
étapes, de la création du contenu jusqu’à sa distribution. Ces évolutions
constituent un défi pour les acteurs traditionnels, mais ouvrent aussi des
opportunités pour la modernisation de l’industrie du livre dans le pays.
L’Adac, qui joue un rôle de soutien dans ce secteur, souhaite que le salon soit
un lieu de réflexion sur ces tendances internationales, afin de préparer les
professionnels locaux à relever les défis de demain.
Une
lucarne sur le monde
Pour cette édition, le Salon national du livre accueille des auteurs, éditeurs et libraires venus du monde entier, notamment de France, du Cameroun, du Congo et d’Haïti. Ces invités apporteront leurs expériences et partageront leurs perspectives avec leurs homologues béninois, dans l’espoir d’enrichir les pratiques locales et de stimuler la créativité des auteurs du pays. Des débats, conférences et tables rondes sont au programme, avec l’objectif de nourrir des échanges sur les enjeux et opportunités de l’industrie du livre.
Outre
les discussions professionnelles, des animations destinées au jeune public
seront également organisées, notamment autour de la bande dessinée “Bio Guéra,
un cavalier inaltérable”, réalisée pendant la crise sanitaire du Covid-19. Cet
ouvrage, conçu pour sensibiliser les enfants à la résilience et à la
solidarité, sera exposé sur des panneaux géants et permettra aux plus jeunes de
s’immerger dans l’univers de la BD.
Le salon prévoit également de rendre hommage aux figures emblématiques de la littérature béninoise et africaine, à travers une cérémonie de clôture dédiée aux auteurs disparus. Au programme : lectures de textes, chants et danses pour célébrer l’héritage culturel laissé par ces pionniers de la pensée et de l’écriture. “Ces personnalités ont façonné notre imaginaire et notre réflexion. Leur contribution à la littérature et à la culture béninoises mérite d’être honorée,” a déclaré le délégué général.