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Structuration des industries culturelles et créatives: 15 entrepreneurs se challengent pour de nouveaux horizons

Culture
Favoriser l'accès au financement des entreprises, accompagner des projets  de développement culturel à fort impact Favoriser l'accès au financement des entreprises, accompagner des projets de développement culturel à fort impact

La structuration du secteur des industries culturelles et créatives (Icc) en Afrique peut inverser la tendance actuelle, caractérisée par une faible contribution des entrepreneurs culturels du continent à la part mondiale pourtant non négligeable. Du 17 au 21 mars, Cotonou reçoit la cohorte « Afrique créative » pour un bootcamp. Depuis lundi 17 mars, c’est parti pour une semaine riche en apprentissages, échanges et découvertes culturelles.

 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 19 mars 2025 à 07h13 Durée 3 min.
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Gaëlle Edou, entrepreneure Mode/fashion du Cameroun, Mehdi El Kindi qui fait dans les Podcast et Webradio au Maroc, ou encore Karima qui s’investit dans l’animation et l’éducation au Sénégal, Julien Herbin pour les jeux vidéo au Sénégal, Awura Abena Agyeman pour la mode et le fashion au Ghana, Felix Byaruhanga qui innove dans l’audiovisuel en Ouganda… Sans oublier la Béninoise Pamella N’ze Asseko de Funkè Fashion, une entrepreneure mode en pleine éclosion… Comme on le voit, les profils des participants à la cohorte « Afrique créative », troisième édition, sont diversifiés. Ils s’étalent sur divers domaines qui ceinturent la culture et tendent à donner un visage pluriel aux industries créatives et culturelles sur le continent. S’ils sont à Cotonou, c’est pour réfléchir, se faire former et donc challenger leur niveau actuel de compétences pour s’élargir les horizons. Ils y sont surtout pour une semaine de  formation en gestion d’entreprise et impact, des sessions de préparation à la levée de fonds, des moments d'échanges, de collaboration et d’apprentissage entre pairs, des rencontres avec l’écosystème créatif local, des visites du riche patrimoine culturel béninois…  Les entreprises seront amenées à renforcer leurs capacités en gestion d’entreprise et à réfléchir sur comment maximiser leur impact social. Les dix incubateurs, qui les accompagnent dans leur accélération, participeront également à cette semaine d’immersion afin de favoriser les partages d’expériences et les synergies entre les deux groupes. Les experts Manuela Boma- Atta, Marine Berginiat, Alexandre Tremblay Ponton, Yarri Kamara ont à charge de conduire les travaux de ce bootcamp avec l’appui de dix incubateurs.

Pour l'Agence française de développement (Afd) qui intervient depuis 2018 sur les Icc, ce programme « est très important » et rejoint ses axes d’intervention qui se rapportent au financement des infrastructures culturelles, à l'accompagnement de la formation professionnelle, au soutien aux politiques publiques et à l'entrepreneuriat culturel et créatif. « Pour nous, il est important parce qu'il permet de favoriser l'accès au financement des entreprises, d'accompagner vos projets de développement culturel à impact, mais surtout avec les résultats qui sont produits grâce à vos projets », indique Gaëlle Mareuge. L'idée, rappelle-t-elle, c'est de pouvoir inciter les investisseurs publics et privés à investir dans les industries culturelles et créatives. 

Booster les Icc

Dorine Rurashitse, directrice Africalia, et membre du consortium conduisant l’initiative, se félicite de ce moment important parce que Afrique créative, explique-t-elle, c'est aussi une communauté qui doit se construire et le voisin ou la voisine est peut-être le client ou le fournisseur de demain. «Nous sommes fiers en tant que membres du consortium, d'avoir réussi une troisième cohorte et d'avoir pu intégrer un nouveau partenaire qui se montre à la  hauteur de nos espérances », s’est-elle aussi félicitée.

Expert des Icc dans une vie pas si lointaine, William Codjo, directeur de l'Agence de développement des arts et culture, se réjouit de voir enfin certains pays africains intégrer la dimension culturelle et créative à leur politique publique. Ceci est porteur de cohésion sociale, d'identité et contribue aussi à nourrir l'économie, reconnait-il. « Lorsqu'on est dans des pays comme les nôtres, où on a besoin de ressources pour développer les pays, on ne peut pas se permettre de mettre de côté des secteurs qui peuvent y contribuer de manière significative », souligne-t-il.

L’économie culturelle et créative représente à peu près 2 250 milliards de dollars au niveau mondial, selon les derniers chiffres publiés par la Cnuced et l’Unesco à fin 2023. Malheureusement, précise-t-il, l'Afrique n’en détient qu’à peu près 3 % malgré son important vivier de créateurs. «Nous sommes sur le bon chemin, dans la direction qu'il faut », selon lui. Afrique créative est un programme d’incubation qui vise la structuration des Icc. Initié et financé par l’Agence française de développement (Afd), ce programme est mis en œuvre par un consortium mené par Africalia.