La Nation Bénin...
Fierté du cinéma béninois, l’acteur et réalisateur Sylvestre Amoussou revient bientôt à l’écran avec son nouveau film dénommé «L’orage africain», son troisième long métrage après «Africa Paradis» et «Un pas en avant (Les dessous de la corruption)» qui ont connu du succès dans nombre de pays. Il nous parle ici de ce projet dont il ambitionne de faire «une œuvre artistiquement la plus aboutie».
La Nation : De quoi retourne «L’orage africain», votre 3e long métrage en préparation ?
Sylvestre Amoussou : C’est l’histoire du président de la République d’un pays africain imaginaire qui souffre de voir les richesses naturelles de son pays uniquement exploitées par des entreprises occidentales et qui décide de nationaliser tous les moyens de production installés sur son territoire par des étrangers : puits de pétrole, mines d’or, de diamants, etc. Évidemment, les Occidentaux apprécient peu et disent : «C’est nous qui avons foré ces puits, nous qui avons creusé ces mines» ! Les Africains répondent : «Exact, mais c’est notre sous-sol» ! Un combat féroce s’engage alors, où tous les coups sont permis. Surtout ceux qui sont interdits. Qui va gagner ? Cette histoire, bien sûr, c’est une fiction. Pour l’instant. Mais allez savoir…
Toujours des films sur les relations Occident-Afrique ! Pourquoi cela ?
Je me bats et je me battrai pour une certaine égalité, une certaine justice et une certaine africanité dans toutes mes œuvres. Mes films évoquent le panafricanisme, l’unité africaine et surtout une autre vision de l’Africain et de l’Afrique dans sa splendeur. Ça fait plus de 35 ans que je vis en France. Donc le fait de vivre en Europe et de voir la manière dont les Africains sont traités, ça m’intrigue. Nous avons un continent qui regorge de richesses, mais ces richesses sont pillées. C’est révoltant et ça, je le trouve inadmissible… Comme je le dis souvent, pour que le continent africain progresse, il faut que les mentalités changent, que les habitants prennent leur destin en mains en n’acceptant plus d’être des assistés ; et, surtout, il faut qu’ils aillent, peu à peu, vers la démocratie La réalité africaine n’en est pas encore là, bien sûr, mais c’est le chemin qu’il faut sans cesse indiquer pour que, chacun de nous, ait envie de s’y engager.
Quel est l’objectif visé ?
Le sujet abordé est un sujet actuel et qui touche les populations. L’œuvre cinématographique offrant, aujourd’hui, une énorme possibilité de divertissement autant que de réflexion, l’objectif premier de ce film est d’être, par son intrigue, destiné à un large public, mais, par le fond, d’amener chaque spectateur à réfléchir sur la part qu’il peut prendre lui-même dans l’évolution sociale, politique et humaine, de l’Afrique. Mon but est bien sûr de réaliser une œuvre artistiquement la plus aboutie possible mais, également, et ceci compte autant pour moi que cela d’être le partenaire actif du renouveau du cinéma africain. Je veux tenter grâce au 7e art d’apporter une pierre à l’édification de l’Afrique en montrant en images ce que je ressens profondément.
Quelle sera la particularité de ce film par rapport aux précédents ?
Dans «L’orage africain», il y aura bien sûr le message mais ce sera également un film de détente et d'action. Pour intéresser certains groupes cibles comme le grand public, le sujet seul ne suffit pas. En effet, pour intéresser aussi bien le public africain qu’occidental des sujets comme celui-ci doivent être traités de manière moderne, rythmée et attrayante.
Les comédiens qui serviront le film sont tous des professionnels qui ont plusieurs films à leur actif dont certains ont tenu des rôles principaux et étaient déjà dans «Africa Paradis» et «Un pas en avant». En effet, dans ce troisième long métrage nous pourrons retrouver des comédiens comme Sandra Adjaho, Sandrine Bulteau, Eriq Ebouaney, Philippe Caroit. La surprise sera la vedette de la chanson béninoise Zeynab Abib et d’autres comédiens béninois et togolais qui compléteront le casting. Mon but est donc également de créer des vedettes à l'écran pour que le public se déplace dans les salles et créer un engouement pour un cinéma "made in Afrique". La production de ce film doit contribuer au développement du cinéma en Afrique et de l’industrie cinématographique au Bénin, ce qui passe aussi par la formation des acteurs et des techniciens. Un travail déjà entamé sur «Un pas en avant (Les dessous de la corruption)».
Avez-vous déjà mobilisé le financement pour ce film ?
Non justement, je cherche toujours l'argent, d'où la grande complexité de ce genre de tournage. Il y a eu beaucoup de promesses non tenues par certaines personnalités politiques. Mais j'espère toujours un sursaut. En effet, il faut que nos hommes politiques comprennent l'importance et la place de la culture en général et du cinéma en particulier pour le rayonnement d'un pays. Choisir son image, l'image que nous voulons donner à notre peuple est essentiel. Ils peuvent toujours me contacter au 67 54 50 03 ou encore à sylvestreamoussou@gmail.com. Vous qui vous dîtes panafricain, c’est là l'occasion de le démontrer en soutenant ce genre de cinéma.
Quand est-ce que le film sera sur à l’écran ?
Terminons d'abord le tournage. Chaque chose en son temps.