La Nation Bénin...
L’exécution
de la loi de finances à fin juin 2024 présente une progression notable des
recettes budgétaires au Bénin, malgré un contexte économique et géopolitique
complexe. Ces recettes atteignent 1 056,048 milliards F Cfa, soit un taux de
réalisation de près de 51 % des prévisions annuelles.
Le
Bénin enregistre une amélioration significative des recettes budgétaires au
cours du premier semestre 2024, démontrant la résilience de l’économie
nationale face aux chocs exogènes. Ces recettes ont atteint 1 056,048 milliards
F Cfa, représentant 50,9 % des prévisions annuelles, fixées à 2 076 milliards F
Cfa, selon le Rapport d’exécution (Rapex) au 30 juin 2024 de la loi de finances
2024 (Dgb, août 2024). Cette hausse se traduit par un supplément de 105,204
milliards F Cfa, soit un taux de progression de 11,1 % par rapport aux recettes
à fin juin 2023, selon les données publiées par la Direction générale du budget
(Dgb).
Ainsi,
« Les recettes budgétaires ont enregistré une bonne performance sur la période
grâce aux effets positifs induits par les différentes réformes mises en œuvre
par les administrations financières », apprécie Rodrigue S. Chaou, directeur
général du Budget.
Cette
dynamique s’explique par la mise en œuvre de réformes fiscales ambitieuses
visant à élargir l’assiette fiscale. En effet, la taxation du commerce
électronique, la simplification et la digitalisation des procédures fiscales,
l’introduction de la facture normalisée et le renforcement de la qualité du
management au sein des administrations fiscales ont permis d’accroître les
recettes des régies financières (Douanes, Impôts, Trésor).
À
la fin du deuxième trimestre de l’année, l’ensemble des régies financières a
collecté des recettes brutes s’élevant à 988,99 milliards F Cfa, en
augmentation de 105,813 milliards F Cfa par rapport à 2023. Cette hausse
correspond à un taux de progression de 12 % par rapport aux 883,178 milliards F
Cfa collectés au cours de la même période l’année dernière.
Le
rapport indique également que les recettes mobilisées au deuxième trimestre ont
progressé de 111,3 % par rapport au premier trimestre de l’année. Les réformes
engagées ont permis à l’administration fiscale d’améliorer ses performances en
matière de mobilisation des recettes, malgré un contexte économique mondial
encore marqué par les répercussions de la pandémie de Covid-19 et les tensions
géopolitiques dans la sous-région. Le succès des réformes est particulièrement
visible dans l’augmentation de 12 % des recettes des régies par rapport à 2023.
Par exemple, les recettes douanières ont atteint 349,327 milliards F Cfa, soit
une progression de 17,3 % en glissement annuel. Cette hausse est attribuée à un
renforcement des mesures de recouvrement et à une meilleure gestion des flux
commerciaux au Port de Cotonou.
Quant
à l’administration des Impôts (Dgi), elle a collecté 564,329 milliards F Cfa à
fin juin 2024, soit une progression de 11,8 % en glissement annuel par rapport
à une prévision annuelle de 1 112,58 milliards F Cfa, avec un taux de
réalisation de 50,7 %. Cela survient malgré la fermeture des frontières entre
le Bénin et le Niger, qui a impacté les échanges commerciaux.
La
direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), pour sa
part, a collecté 75,334 milliards F Cfa de recettes non fiscales, sur une
prévision annuelle de 99,768 milliards F Cfa, ce qui correspond à un taux de
réalisation de 75,5 %.
Ainsi,
la situation d’exécution du budget de l’Etat fait « ressortir un niveau
satisfaisant de mobilisation des ressources », selon M. Chaou.
Les
recettes de l’Agence nationale du domaine et du foncier (Andf) ont atteint
1,474 milliard F Cfa au premier semestre 2024, représentant 29,5 % des
prévisions annuelles de 5 milliards F Cfa, soit une baisse de 5,1 % par rapport
à fin juin 2023.
En
ce qui concerne les autres recettes budgétaires, comprenant notamment les
appuis budgétaires et les fonds de concours, elles s’élèvent à 32,409 milliards
F Cfa, soit 36,1 % des prévisions annuelles de 89,7 milliards F Cfa. Cette
somme est en baisse de 4,335 milliards F Cfa par rapport à la même période en
2023, où la mobilisation avait atteint 36,744 milliards F Cfa.
Toutefois,
les recettes brutes budgétaires et les ressources de financement mobilisées au
premier semestre sont en baisse de 187,116 milliards F Cfa, soit une régression
de 10,1 % par rapport à la même période en 2023, où elles s’élevaient à
1
856,571 milliards F Cfa, souligne le Rapex. Les recettes et les ressources
mobilisées au 30 juin 2024 totalisent 1 669,454 milliards F Cfa, sur une
prévision annuelle de 3 199,274 milliards F Cfa, soit un taux de réalisation de
52,2 %. Cette diminution des ressources est principalement due à une
mobilisation moindre des tirages sur les prêts projets, des obligations du
Trésor et des bons du Trésor, liée au rythme de recouvrement des financements■