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Finances publiques au 1er semestre 2024: Les recettes budgétaires progressent malgré un contexte difficile

Economie
Malgré l'inflation et les difficultés économiques des partenaires, la  performance budgétaire du premier semestre 2024 témoigne de la  résilience de l'économie béninoise et du succès des réformes fiscales Malgré l'inflation et les difficultés économiques des partenaires, la performance budgétaire du premier semestre 2024 témoigne de la résilience de l'économie béninoise et du succès des réformes fiscales

L’exécution de la loi de finances à fin juin 2024 présente une progression notable des recettes budgétaires au Bénin, malgré un contexte économique et géopolitique complexe. Ces recettes atteignent 1 056,048 milliards F Cfa, soit un taux de réalisation de près de 51 % des prévisions annuelles.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 18 sept. 2024 à 07h38 Durée 4 min.
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Le Bénin enregistre une amélioration significative des recettes budgétaires au cours du premier semestre 2024, démontrant la résilience de l’économie nationale face aux chocs exogènes. Ces recettes ont atteint 1 056,048 milliards F Cfa, représentant 50,9 % des prévisions annuelles, fixées à 2 076 milliards F Cfa, selon le Rapport d’exécution (Rapex) au 30 juin 2024 de la loi de finances 2024 (Dgb, août 2024). Cette hausse se traduit par un supplément de 105,204 milliards F Cfa, soit un taux de progression de 11,1 % par rapport aux recettes à fin juin 2023, selon les données publiées par la Direction générale du budget (Dgb).

Ainsi, « Les recettes budgétaires ont enregistré une bonne performance sur la période grâce aux effets positifs induits par les différentes réformes mises en œuvre par les administrations financières », apprécie Rodrigue S. Chaou, directeur général du Budget.

Cette dynamique s’explique par la mise en œuvre de réformes fiscales ambitieuses visant à élargir l’assiette fiscale. En effet, la taxation du commerce électronique, la simplification et la digitalisation des procédures fiscales, l’introduction de la facture normalisée et le renforcement de la qualité du management au sein des administrations fiscales ont permis d’accroître les recettes des régies financières (Douanes, Impôts, Trésor).

À la fin du deuxième trimestre de l’année, l’ensemble des régies financières a collecté des recettes brutes s’élevant à 988,99 milliards F Cfa, en augmentation de 105,813 milliards F Cfa par rapport à 2023. Cette hausse correspond à un taux de progression de 12 % par rapport aux 883,178 milliards F Cfa collectés au cours de la même période l’année dernière. 

Fruit des réformes


Le rapport indique également que les recettes mobilisées au deuxième trimestre ont progressé de 111,3 % par rapport au premier trimestre de l’année. Les réformes engagées ont permis à l’administration fiscale d’améliorer ses performances en matière de mobilisation des recettes, malgré un contexte économique mondial encore marqué par les répercussions de la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques dans la sous-région. Le succès des réformes est particulièrement visible dans l’augmentation de 12 % des recettes des régies par rapport à 2023. Par exemple, les recettes douanières ont atteint 349,327 milliards F Cfa, soit une progression de 17,3 % en glissement annuel. Cette hausse est attribuée à un renforcement des mesures de recouvrement et à une meilleure gestion des flux commerciaux au Port de Cotonou.

Quant à l’administration des Impôts (Dgi), elle a collecté 564,329 milliards F Cfa à fin juin 2024, soit une progression de 11,8 % en glissement annuel par rapport à une prévision annuelle de 1 112,58 milliards F Cfa, avec un taux de réalisation de 50,7 %. Cela survient malgré la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger, qui a impacté les échanges commerciaux.

La direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), pour sa part, a collecté 75,334 milliards F Cfa de recettes non fiscales, sur une prévision annuelle de 99,768 milliards F Cfa, ce qui correspond à un taux de réalisation de 75,5 %.

Ainsi, la situation d’exécution du budget de l’Etat fait « ressortir un niveau satisfaisant de mobilisation des ressources », selon M. Chaou. 

Résilience, mais...


Les recettes de l’Agence nationale du domaine et du foncier (Andf) ont atteint 1,474 milliard F Cfa au premier semestre 2024, représentant 29,5 % des prévisions annuelles de 5 milliards F Cfa, soit une baisse de 5,1 % par rapport à fin juin 2023.

En ce qui concerne les autres recettes budgétaires, comprenant notamment les appuis budgétaires et les fonds de concours, elles s’élèvent à 32,409 milliards F Cfa, soit 36,1 % des prévisions annuelles de 89,7 milliards F Cfa. Cette somme est en baisse de 4,335 milliards F Cfa par rapport à la même période en 2023, où la mobilisation avait atteint 36,744 milliards F Cfa.

Toutefois, les recettes brutes budgétaires et les ressources de financement mobilisées au premier semestre sont en baisse de 187,116 milliards F Cfa, soit une régression de 10,1 % par rapport à la même période en 2023, où elles s’élevaient à

1 856,571 milliards F Cfa, souligne le Rapex. Les recettes et les ressources mobilisées au 30 juin 2024 totalisent 1 669,454 milliards F Cfa, sur une prévision annuelle de 3 199,274 milliards F Cfa, soit un taux de réalisation de 52,2 %. Cette diminution des ressources est principalement due à une mobilisation moindre des tirages sur les prêts projets, des obligations du Trésor et des bons du Trésor, liée au rythme de recouvrement des financements■