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Nouveau mécanisme de tarification des produits pétroliers: Une réforme pour mieux réguler les prix à la pompe

Economie
Le mécanisme d’ajustement des prix des produits pétroliers s’inscrit dans une vision à long  terme de gestion durable du secteur énergétique Le mécanisme d’ajustement des prix des produits pétroliers s’inscrit dans une vision à long terme de gestion durable du secteur énergétique

Le gouvernement a défini un nouveau mécanisme de tarification des produits pétroliers pour réguler les fluctuations en fonction des cours mondiaux. Ce système repose sur des révisions mensuelles des prix des carburants, prenant en compte les coûts d’achat, de transport, d’assurance et les taxes applicables.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 12 déc. 2024 à 09h14 Durée 3 min.

Face aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole, le Bénin a mis en place un nouveau mécanisme d’ajustement des prix des produits pétroliers. Ce système est détaillé dans l’arrêté interministériel n° 3243 Mic/Mfe/Masm du 4 décembre 2024 portant définition des paramètres du mécanisme de tarification et fixation des dispositions transitoires, signé des ministres Alimatou Shadiya Assouman de l’Industrie et du Commerce, Romuald Wadagni de l’Economie et des Finances et Véronique Tognifodé des Affaires sociales et de la Microfinance.

Le dispositif entrera en vigueur dès janvier prochain et s’applique aux principaux produits consommés au Bénin : gas-oil, essence et gaz. Il repose sur des révisions mensuelles visant à garantir à la fois une prévisibilité des prix pour les consommateurs et une gestion adaptative des fluctuations du marché international. Ainsi, les prix seront ajustés chaque mois en fonction des indices mondiaux ainsi que des coûts liés à l’achat, au transport, aux assurances et aux taxes.

Le principe de ce mécanisme est d’effectuer une révision des prix des produits en fonction de l’évolution des prix internationaux du pétrole. Afin de protéger les consommateurs contre des hausses excessives, le dispositif plafonne les augmentations à 10 % par rapport au prix de référence de l’année en cours. Les hausses supérieures à 4 % par rapport au mois précédent entraîneront une révision limitée à 10 % maximum. En revanche, si la fluctuation est inférieure à 4 %, aucune révision ne sera effectuée. Cette approche vise à garantir une certaine stabilité des prix à la pompe tout en offrant de la flexibilité pour ajuster les prix aux réalités du marché international.

Les révisions mensuelles des prix peuvent être réévaluées si une hausse dépasse 10 % par rapport au mois précédent, afin d’en limiter les effets sur l’économie locale. Si la variation excède 4 %, une évaluation et une révision sont envisagées. Toutefois, bien que des baisses de prix soient possibles, elles sont limitées à 10 % du prix plancher, afin de ne pas impacter négativement les acteurs économiques locaux.

Spécificités

Le gouvernement pourra suspendre la mise à jour des prix si certains indicateurs clés ne sont pas favorables. Par exemple, si le taux d’inflation (selon les critères de convergence de l’Uemoa) du mois précédent dépasse 5 % ou tombe en dessous de 3 %, ou lorsque les prix de certains produits de première nécessité suivent une tendance similaire ou encore si le taux de croissance (en glissement annuel) du volume consommé d’essence est inférieur à la moitié du taux prévu pour l’année. La même mesure s’applique si la croissance cumulée des prix des produits concernés excède 15 %. Ces restrictions visent à protéger les consommateurs et à préserver la stabilité économique.

Les révisions mensuelles des prix seront évaluées par un comité technique, chargé de formuler des recommandations au gouvernement. Ce comité veillera à une application transparente et équilibrée des régulations, tout en prévoyant des mesures d’accompagnement pour les populations vulnérables en cas de hausses importantes.

Ce mécanisme d’ajustement s’inscrit dans une vision à long terme de gestion durable du secteur énergétique. En augmentant la prévisibilité des prix, l’Etat cherche à stimuler l’investissement tout en limitant les impacts des fluctuations mondiales. Des dispositions transitoires, prévues de janvier à décembre 2025, accompagneront la mise en place du système.

Par ailleurs, le gouvernement envisage des initiatives parallèles, comme la diversification des sources d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique, pour réduire progressivement la dépendance aux énergies fossiles. En conciliant protection des consommateurs et réalités économiques, ce mécanisme représente une étape importante vers une régulation adaptative et inclusive du marché énergétique au Bénin.