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Programme d’appui à la gouvernance économique: Phase I réussie, cap sur une étape ambitieuse

Economie
L’un des signes visibles du succès de la phase I est l’augmentation du volume d’investissements dans la Zone  industrielle de Glo-Djigbé L’un des signes visibles du succès de la phase I est l’augmentation du volume d’investissements dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé

Avec un taux de réalisation et de décaissement de 100 %, la première phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I) a connu un franc un succès. Cette performance remarquable ouvre la voie à une deuxième phase encore plus structurante.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 15 avr. 2025 à 07h30 Durée 2 min.
#appui à la gouvernance économique #Banque africaine de développement (Bad)

Lancé en 2023, le Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I) a permis au Bénin de franchir des étapes majeures dans la réforme de son économie. Financé à hauteur de 31,3 millions d’unités de compte, soit environ 26 milliards de francs Cfa, par le Fonds africain de développement (Fad/Bad), le programme a affiché un taux de décaissement de 100 %, tout comme le taux de réalisation de la quasi-totalité de ses indicateurs clés, selon le dernier Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats (Eer, novembre 2024) publié par la Banque africaine de développement (Bad).

En un an seulement, les réformes ont porté leurs fruits. L’un des signes les plus visibles de ce dynamisme est l’augmentation du volume d’investissements dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), passé de 11 à 20 millions de dollars, soit environ 12 milliards F Cfa. Cette progression témoigne de l’attractivité croissante de cette zone industrielle et de l’efficacité des incitations mises en place, note le rapporteur Ammar Kessab, chargé de projet.

Le Page-Dsp I a également permis de ramener le délai maximal de paiement des créances dues aux micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) par l’Etat de 200 jours à 60 jours. Cette réduction de 70 % améliore considérablement la trésorerie des petites entreprises et renforce leur résilience face aux chocs.

La valeur ajoutée des industries agroalimentaires a connu une progression, passant de 6,1 % à 6,4 % du produit intérieur brut (Pib). Cela traduit un renforcement de la transformation locale et une meilleure intégration des chaînes de valeur agricoles. Par ailleurs, la part d’actrices et d’acteurs intégrant une approche genre dans leurs activités agricoles est passée de 10 % à 15 %. Deux plans de communication ont été élaborés à cet effet.

Réformes juridiques et institutionnelles 

Le programme a aussi impulsé des réformes structurelles d’envergure. La Stratégie nationale du e-commerce a été validée et mise en œuvre, tandis que la loi sur la concurrence a été révisée et adoptée en Conseil des ministres. La politique forestière 2023-2032 a été validée, et le guichet électronique des investissements est désormais opérationnel.

A cela s’ajoute l’homologation de plusieurs produits alimentaires stratégiques, tels que le soja, la farine, le lait, les pâtes et le sel iodé. Le Plan national d’investissement agricole et de sécurisation alimentaire et nutritionnelle (Pniasan III) a également été approuvé. Au total, plus de vingt actions concrètes ont été menées à bien, selon le rapport sur l’état d’avancement du programme.

En matière de lutte contre les changements climatiques, les bases ont été posées, même si certains retards sont à signaler. Le taux d’exécution des décrets d’application de la loi sur les changements climatiques est estimé à 60 %, tandis que le plan de communication pour promouvoir une approche genre en agriculture est à mi-parcours.

Des lenteurs ont aussi été constatées dans la validation des plans de travail budgétaires de certains ministères, ce qui a limité leur capacité à mettre en œuvre certaines activités. Par conséquent, une mesure initialement prévue pour 2024 a été reportée à 2025.

Consolider les acquis

Le succès du Page-Dsp I prépare le terrain pour une seconde phase, encore plus ambitieuse. Les discussions avec la Bad visent à approfondir les réformes engagées, notamment dans les domaines du climat des affaires, de la digitalisation des services publics et de la résilience climatique. Cette phase II bénéficie d’un prêt du Fad d’un montant de 46 millions d’unités de compte, soit environ 56 millions d’euros ou 36,6 milliards de francs Cfa.

L’objectif principal est d’améliorer la gestion des finances publiques et d’accroître la transparence dans l’utilisation des ressources. Des réformes fiscales et douanières sont prévues pour optimiser les recettes, simplifier les procédures et lutter contre la corruption. Le programme ambitionne aussi de renforcer les institutions publiques en charge de la régulation de l’économie et du secteur privé.

La deuxième phase du programme mettra également l’accent sur l’amélioration du climat des affaires, à travers la simplification des procédures administratives, notamment pour la création d’entreprise. Elle vise à favoriser l’accès au financement pour les Pme et à offrir des formations aux acteurs économiques.

Enfin, des projets seront lancés pour améliorer les infrastructures économiques, notamment dans les domaines du transport et des technologies de l’information. Ces investissements sont pensés pour soutenir durablement le développement économique du Bénin.