La Nation Bénin...
Avec un taux de réalisation et de décaissement de 100 %, la première phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I) a connu un franc un succès. Cette performance remarquable ouvre la voie à une deuxième phase encore plus structurante.
Lancé
en 2023, le Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement
du secteur privé (Page-Dsp I) a permis au Bénin de franchir des étapes majeures
dans la réforme de son économie. Financé à hauteur de 31,3 millions d’unités de
compte, soit environ 26 milliards de francs Cfa, par le Fonds africain de
développement (Fad/Bad), le programme a affiché un taux de décaissement de 100
%, tout comme le taux de réalisation de la quasi-totalité de ses indicateurs
clés, selon le dernier Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats
(Eer, novembre 2024) publié par la Banque africaine de développement (Bad).
En
un an seulement, les réformes ont porté leurs fruits. L’un des signes les plus
visibles de ce dynamisme est l’augmentation du volume d’investissements dans la
Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), passé de 11 à 20 millions de dollars,
soit environ 12 milliards F Cfa. Cette progression témoigne de l’attractivité
croissante de cette zone industrielle et de l’efficacité des incitations mises
en place, note le rapporteur Ammar Kessab, chargé de projet.
Le Page-Dsp I a également permis de ramener le délai maximal de paiement des créances dues aux micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) par l’Etat de 200 jours à 60 jours. Cette réduction de 70 % améliore considérablement la trésorerie des petites entreprises et renforce leur résilience face aux chocs.
La
valeur ajoutée des industries agroalimentaires a connu une progression, passant
de 6,1 % à 6,4 % du produit intérieur brut (Pib). Cela traduit un renforcement
de la transformation locale et une meilleure intégration des chaînes de valeur
agricoles. Par ailleurs, la part d’actrices et d’acteurs intégrant une approche
genre dans leurs activités agricoles est passée de 10 % à 15 %. Deux plans de
communication ont été élaborés à cet effet.
Réformes juridiques et institutionnelles
Le
programme a aussi impulsé des réformes structurelles d’envergure. La Stratégie
nationale du e-commerce a été validée et mise en œuvre, tandis que la loi sur
la concurrence a été révisée et adoptée en Conseil des ministres. La politique
forestière 2023-2032 a été validée, et le guichet électronique des
investissements est désormais opérationnel.
A
cela s’ajoute l’homologation de plusieurs produits alimentaires stratégiques,
tels que le soja, la farine, le lait, les pâtes et le sel iodé. Le Plan national
d’investissement agricole et de sécurisation alimentaire et nutritionnelle
(Pniasan III) a également été approuvé. Au total, plus de vingt actions
concrètes ont été menées à bien, selon le rapport sur l’état d’avancement du
programme.
En
matière de lutte contre les changements climatiques, les bases ont été posées,
même si certains retards sont à signaler. Le taux d’exécution des décrets
d’application de la loi sur les changements climatiques est estimé à 60 %,
tandis que le plan de communication pour promouvoir une approche genre en
agriculture est à mi-parcours.
Des
lenteurs ont aussi été constatées dans la validation des plans de travail
budgétaires de certains ministères, ce qui a limité leur capacité à mettre en
œuvre certaines activités. Par conséquent, une mesure initialement prévue pour
2024 a été reportée à 2025.
Consolider les acquis
Le
succès du Page-Dsp I prépare le terrain pour une seconde phase, encore plus
ambitieuse. Les discussions avec la Bad visent à approfondir les réformes engagées,
notamment dans les domaines du climat des affaires, de la digitalisation des
services publics et de la résilience climatique. Cette phase II bénéficie d’un
prêt du Fad d’un montant de 46 millions d’unités de compte, soit environ 56
millions d’euros ou 36,6 milliards de francs Cfa.
L’objectif
principal est d’améliorer la gestion des finances publiques et d’accroître la
transparence dans l’utilisation des ressources. Des réformes fiscales et
douanières sont prévues pour optimiser les recettes, simplifier les procédures
et lutter contre la corruption. Le programme ambitionne aussi de renforcer les
institutions publiques en charge de la régulation de l’économie et du secteur
privé.
La
deuxième phase du programme mettra également l’accent sur l’amélioration du
climat des affaires, à travers la simplification des procédures
administratives, notamment pour la création d’entreprise. Elle vise à favoriser
l’accès au financement pour les Pme et à offrir des formations aux acteurs
économiques.
Enfin, des projets seront lancés pour améliorer les infrastructures économiques, notamment dans les domaines du transport et des technologies de l’information. Ces investissements sont pensés pour soutenir durablement le développement économique du Bénin.