La Nation Bénin...
Le
projet de loi de finances 2025 du Bénin met le secteur de la santé au centre
des priorités nationales, intégrant les aspirations et préoccupations de la
société civile. Cette démarche se traduit par des investissements stratégiques
pour répondre aux défis sanitaires du pays.
Le
gouvernement a dévoilé un projet de budget 2025 de 150,11 milliards F Cfa pour
le secteur de la santé, marquant une augmentation de 10,15 % par rapport à
l’année précédente, soit un accroissement de 13,8 milliards F Cfa. Cette hausse
significative traduit l’ambition de renforcer les infrastructures
hospitalières, améliorer la qualité des soins et répondre aux attentes exprimées
par la population et la société civile.
Structuré en trois grands programmes, le budget consacre 82,466 milliards, soit 54,94 % des ressources pour le pilotage et le soutien aux services du ministère de la Santé. La prévention et la sécurité sanitaire bénéficient de 21,71 milliards représentant 14,46 % du budget total. Enfin, l’offre et l’accès aux soins reçoivent 45,935 milliards, soit 30,60 %.
En
fait, le gouvernement engage des moyens importants pour renforcer le plateau
technique des hôpitaux, lequel bénéficiera d’un investissement global d’environ
200 milliards F Cfa sur trois ans, avec des travaux majeurs planifiés dès 2025.
La réhabilitation de cinq centres hospitaliers universitaires (Chu), dont celui
de Calavi, débutera cette année, tandis que des équipements médico-techniques
modernes seront déployés, pour un montant total de 11,22 milliards F Cfa. Ces
équipements comprennent 5,12 milliards pour des blocs opératoires et des
installations de stérilisation, ainsi que 6,10 milliards pour des appareils
d’imagerie médicale et des laboratoires. Le Centre hospitalier international de
Calavi (Chic), récemment réceptionné, sera une priorité pour l’année 2025, afin
de démarrer efficacement les soins de santé spécialisés.
Le gouvernement entend également poursuivre la réhabilitation de quatre centres hospitaliers départementaux (Chd) et quinze hôpitaux de zone. Pour 2024, le gouvernement avait déjà initié des projets pour réhabiliter 688 centres de santé prioritaires, construire 13 nouveaux établissements dans des communes comme Bantè, et mettre en service 188 ambulances.
Pour
un système rénové
L’installation de générateurs d’oxygène à hauteur de 520 millions F Cfa, ainsi que la mise en place d’unités de dialyse dans plusieurs villes, figurent parmi les priorités. Il est également prévu l’installation de scanners 64 barrettes/128 coupes et un déploiement progressif des 188 ambulances récemment acquises pour renforcer le système de référence et de contre-référence.
Le
budget alloué à la prévention reflète l’importance accordée à la lutte contre
les maladies transmissibles et non transmissibles (Mnt), qui bénéficie d’une
attention particulière. Un budget initial de 150 millions sera alloué pour la
mise en œuvre du Programme national de lutte contre les Maladies non
transmissibles (Pnlmnt). Cependant, des besoins supplémentaires de 1,093
milliard ont été identifiés pour renforcer les actions de prévention, en
particulier contre le cancer et la drépanocytose. Un plaidoyer est en cours
auprès des partenaires techniques pour mobiliser ces fonds et soutenir les
interventions.
La
gratuité des soins pour le paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et les
femmes enceintes sera maintenue. Des vaccins et intrants essentiels pour lutter
contre le Vih/Sida et le paludisme seront également acquis.
La santé communautaire occupe une place centrale dans les réformes. Le gouvernement prévoit le recrutement de 365 agents de santé, y compris des relais communautaires, pour élargir la couverture sanitaire. La formation de professionnels dans des spécialités médicales critiques et le développement de pôles d’excellence en cardiologie, Orl, imagerie médicale et ophtalmologie sont également prioritaires.
Autres
priorités
Pour améliorer la nutrition et la santé des enfants, le gouvernement intensifie ses efforts dans les zones critiques. Le Programme de supplémentation nutritionnelle des 1 000 premiers jours, inscrit dans la stratégie de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan), sera renforcé avec l’appui de partenaires tels que l’Unicef.
Dans
le cadre de la politique de santé communautaire, des initiatives innovantes
sont mises en œuvre pour élargir l’accès aux soins. Cela inclut l’acquisition
de scanners modernes pour un montant de 1,4 milliard F Cfa, ainsi que
l’extension et la réhabilitation des infrastructures sanitaires,
particulièrement dans les zones rurales. Les projets visent à garantir des
soins de qualité et à aligner les infrastructures sur les normes
internationales.
Défendant
le projet de budget devant l’Assemblée nationale, le ministre de la Santé,
Benjamin Hounkpatin, a souligné que ces investissements s’inscrivent dans le
cadre des grandes orientations du Programme d’action du gouvernement (Pag
2021-2026) et du Plan national de développement 2024-2030. Ces efforts visent à
renforcer le capital humain et à garantir que chaque citoyen puisse contribuer
au développement national tout en bénéficiant d’un accès équitable et de
qualité aux soins.
Avec ces initiatives, le Bénin ambitionne de bâtir un système de santé inclusif, adapté aux besoins de sa population et capable de répondre aux défis émergents. Le budget 2025, conçu en collaboration avec la société civile, reflète la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de vie des citoyens tout en renforçant la transparence et la confiance dans la gestion publique.