La Nation Bénin...
Le
programme d’appui médical et financier aux femmes et filles souffrant de
fistules obstétricales en République du Bénin a été officiellement lancé par la
ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé,
vendredi 13 septembre 2024, en présence du représentant résident de la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de la
présidente de l’Institut national de la Femme.
Financée
par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et mise
en œuvre par le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, cette
initiative vise à améliorer la qualité de vie des femmes touchées par cette
affection déshumanisante. Ce programme vient combler un besoin urgent dans le
système de santé du Bénin où de nombreuses femmes, particulièrement en milieu
rural, souffrent encore en silence de cette maladie due à des complications
liées à l'accouchement.
Lors
de la cérémonie de lancement, l’ambassadeur Amadou Diongue, représentant
résident de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)
au Bénin, a souligné l’importance de cette initiative pour la région. Les
efforts louables du Bénin depuis plusieurs années par le truchement de
plusieurs organisations telles que Plan Bénin, la Fondation Claudine Talon, ont
tout naturellement favorisé le ralliement de la Cedeao à cette noble cause. Le
représentant de la Cedeao indique que ce programme a une valeur de presque 2
000 000 dollars répartis entre huit pays et comporte trois volets. Il s’agit
notamment de la prévention et de la sensibilisation aux causes de ce malheur
qui affecte les femmes ; des soins médicaux aux victimes via la chirurgie de
réparation gratuite et enfin de la réinsertion sociale. Une réinsertion sociale
qui inclut le rétablissement psychologique. «C’est à Abuja en décembre 2023
qu’il a été décidé l’octroi de cette subvention au Bénin lors de la 91e session
ordinaire du Conseil des ministres de la Cedeao », affirme-t-il avant de
préciser que cette subvention permettra, de façon concrète, de réaliser au
moins une unité spécialisée, de relever le plateau médical de prise en charge
des victimes de fistules obstétricales, de renforcer les capacités d’au moins
30 agents de santé intervenant sur la question, la réparation chirurgicale de
la fistule obstétricale sur un minimum de 60 femmes et filles souffrant de ce
mal et la réinsertion socioéconomique d’au moins 60 % de ces personnes. Il
conclut en rappelant que la mission est d’éradiquer ce fléau mais se réjouit de
la dynamique actuelle qui travaille à le réduire drastiquement.
Le
ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, a,
quant à elle, exprimé sa gratitude envers la Cedeao et la Fondation Claudine
Talon qui a pris le pari de sortir les femmes de cette situation avilissante en
entamant une détection des cas au Bénin. « La fistule obstétricale touche 30
000 femmes par an en Afrique de l’Ouest et du Centre et parmi elles, seulement
30 00 cas sont effectivement traités selon les statistiques 2021 de l’Unfpa»,
révèle-t-elle. Au Bénin, la riposte à ce phénomène se mène sous le couvert du
gouvernement avec l’appui de la Cedeao, des partenaires techniques et
financiers et des organisations de la Société civile. Elle a réaffirmé
l’engagement de l’Etat béninois à intensifier les actions de sensibilisation et
de prévention et en ce qui concerne particulièrement le ministère des Affaires
sociales, la réinsertion socioéconomique.