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fistules obstétricales: Un appui médical et financier aux victimes

Santé
Véronique Tognifodé, à la cérémonie de lancement du  programme d’appui médical et financier aux femmes et filles  souffrant de fistules obstétricales Véronique Tognifodé, à la cérémonie de lancement du programme d’appui médical et financier aux femmes et filles souffrant de fistules obstétricales

Le programme d’appui médical et financier aux femmes et filles souffrant de fistules obstétricales en République du Bénin a été officiellement lancé par la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, vendredi 13 septembre 2024, en présence du représentant résident de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de la présidente de l’Institut national de la Femme.

Par   Lhys DEGLA, le 17 sept. 2024 à 11h34 Durée 4 min.
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Financée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et mise en œuvre par le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, cette initiative vise à améliorer la qualité de vie des femmes touchées par cette affection déshumanisante. Ce programme vient combler un besoin urgent dans le système de santé du Bénin où de nombreuses femmes, particulièrement en milieu rural, souffrent encore en silence de cette maladie due à des complications liées à l'accouchement.

Lors de la cérémonie de lancement, l’ambassadeur Amadou Diongue, représentant résident de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Bénin, a souligné l’importance de cette initiative pour la région. Les efforts louables du Bénin depuis plusieurs années par le truchement de plusieurs organisations telles que Plan Bénin, la Fondation Claudine Talon, ont tout naturellement favorisé le ralliement de la Cedeao à cette noble cause. Le représentant de la Cedeao indique que ce programme a une valeur de presque 2 000 000 dollars répartis entre huit pays et comporte trois volets. Il s’agit notamment de la prévention et de la sensibilisation aux causes de ce malheur qui affecte les femmes ; des soins médicaux aux victimes via la chirurgie de réparation gratuite et enfin de la réinsertion sociale. Une réinsertion sociale qui inclut le rétablissement psychologique. «C’est à Abuja en décembre 2023 qu’il a été décidé l’octroi de cette subvention au Bénin lors de la 91e session ordinaire du Conseil des ministres de la Cedeao », affirme-t-il avant de préciser que cette subvention permettra, de façon concrète, de réaliser au moins une unité spécialisée, de relever le plateau médical de prise en charge des victimes de fistules obstétricales, de renforcer les capacités d’au moins 30 agents de santé intervenant sur la question, la réparation chirurgicale de la fistule obstétricale sur un minimum de 60 femmes et filles souffrant de ce mal et la réinsertion socioéconomique d’au moins 60 % de ces personnes. Il conclut en rappelant que la mission est d’éradiquer ce fléau mais se réjouit de la dynamique actuelle qui travaille à le réduire drastiquement.

Le ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, a, quant à elle, exprimé sa gratitude envers la Cedeao et la Fondation Claudine Talon qui a pris le pari de sortir les femmes de cette situation avilissante en entamant une détection des cas au Bénin. « La fistule obstétricale touche 30 000 femmes par an en Afrique de l’Ouest et du Centre et parmi elles, seulement 30 00 cas sont effectivement traités selon les statistiques 2021 de l’Unfpa», révèle-t-elle. Au Bénin, la riposte à ce phénomène se mène sous le couvert du gouvernement avec l’appui de la Cedeao, des partenaires techniques et financiers et des organisations de la Société civile. Elle a réaffirmé l’engagement de l’Etat béninois à intensifier les actions de sensibilisation et de prévention et en ce qui concerne particulièrement le ministère des Affaires sociales, la réinsertion socioéconomique.

Ce programme prévoit des interventions chirurgicales gratuites, un accompagnement psychosocial et des campagnes de sensibilisation dans les zones les plus touchées du pays. Un renforcement des capacités des professionnels de la santé à l'avenir marque ainsi un nouveau tournant dans la lutte contre cette maladie pour l'amélioration des conditions de santé des femmes en Afrique de l’Ouest