La Nation Bénin...

Appui à la compétitivité de l’agrobusiness au Bénin: Le Système de récépissé d’entrepôt mis en route

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 27 févr. 2023 à 00h04
Le Bénin sera doté sous peu d’un Système de récépissé d’entreposage pour le commerce des produits agricoles. Avec l’appui de la Société financière internationale, le groupe de travail chargé de l’élaboration des textes, a démarré ses activités, à la faveur d’un atelier tenu ce mardi 21 février à Cotonou.Le processus de mise en place du cadre légal et réglementaire du Système de récépissé d’entreposage (SRE) au Bénin est enclenché. Le groupe de travail chargé de l’élaboration des textes a démarré ses activités par un atelier organisé, ce mardi à Cotonou, avec l’appui de la Société financière internationale (IFC) à travers le Projet d’appui à la compétitivité de l’agrobusiness au Bénin (PCAB). Provenant des secteurs public, privé et associatif, les acteurs réunis dans ce creuset ont adopté le chronogramme d’activités, après avoir échangé sur le contexte de mise en place, les expériences d’appui de l’IFC dans d’autres pays et l’approche méthodologique d’opéra-tionnalisation du nouveau système de commercialisation et de contrôle des flux des produits agricoles. En procédant au lancement des travaux, Dr Laurent G. Akpo, directeur de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce, a exhorté les membres du groupe de travail à faire preuve de disponibilité, de volonté et d’engagement pour l’aboutissement de ce projet. « L’objectif derrière cette modernisation du mécanisme de commercialisation des produits agricoles, c’est de générer davantage de valeurs, mais aussi et surtout de créer d’autres activités, d’autres métiers et de faciliter la mobilisation du financement du secteur », indique-t-il. Pour Flavien Ahouigbèmey, représentant le ministre en charge de l’Agriculture, il s’agit d’un « chantier indispensable » au développement du secteur agricole. « Cet instrument qui se met en place progressivement, souligne-t-il, vient combler un vide et est en parfaite cohérence avec la vision du gouvernement d’améliorer le taux de croissance ». En termes de défis, au-delà du cadre légal et réglementaire, il importe de travailler à la mise en place d’infrastructures, à la sécurisation des produits agricoles, à la diversification des cultures et à la digitalisation, laisse-t-il entendre.

Assistance

L’initiative de mise en place du SRE remonte à plus de deux ans et émane de la volonté du gouvernement de moderniser la commercialisation des produits tropicaux, dira Marius Konssago, directeur du commerce intérieur. Cette option est retenue après des voyages de prospection en Tanzanie et au Mozambique en 2020, suivis d’échanges d’expériences avec la Côte d’Ivoire et d’une table ronde des parties prenantes, informe-t-il. Selon Cyndo Obre, responsable pays d’IFC pour le Bénin, le diagnostic du secteur privé au Bénin en 2022 identifie la difficulté d’accès au financement comme une contrainte majeure dans le développement des PME, en particulier dans le domaine de l’agriculture. Il révèle la nécessité d’accroître les efforts à travers la mise à disposition de nouveaux produits de financement capables d’améliorer durablement la capacité d’accès au crédit auprès des banques et des systèmes financiers décentralisés. C’est fort de ce constat, justifie-t-il, que conformément à sa stratégie et à son approche holistique pour susciter et mobiliser l’investissement privé, l’IFC met à la disposition du gouvernement du Bénin son assistance technique pour la mise en place d’un Système de récépissé d’entreposage qui au-delà de faciliter l’accès au financement va également catalyser l’investissement privé dans les infrastructures de stockage et de logistique, créer de l’emploi et des nouveaux métiers. « Le Groupe de la Banque mondiale en général et l’IFC en particulier ne ménageront aucun effort afin d’accompagner le gouvernement du Bénin dans cette réforme qui a fait ses preuves », assure-t-il. Des projets de SRE mis en œuvre au Sénégal, au Kenya et au Malawi ont permis aux acteurs d’obtenir des prêts de 65 millions de dollars et de toucher des centaines de milliers de producteurs.