La Nation Bénin...

Assemblée générale du Consortium Alafia: Plusieurs réalisations au titre de l’année 2022 pour les Sfd

Société
Faire de la microfinance une activité respectueuse de la réglementation et porteuse de développement Faire de la microfinance une activité respectueuse de la réglementation et porteuse de développement

L’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Bénin, encore appelée Consortium Alafia fait le bilan d’une nouvelle année d’exercice. En assemblée générale, vendredi 25 août dernier, ses membres ont scruté les douze derniers mois d’activité de l’institution, sondé les challenges, analysé le bilan et renouvelé leur engagement à faire de la microfinance une activité respectueuse de la réglementation et porteuse de développement. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 28 août 2023 à 06h48 Durée 3 min.
#alafia
Le premier élément mis en exergue par Ignace Comlan Dovi, directeur de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Bénin (Apsfd), c’est le bilan de l’institution au titre de l’année 2022. Il est flatteur et porteur d’espoir pour l’ensemble des institutions de microfinance membres du Consortium Alafia qui ont pu encore faire des avancées dans la réalisation du plan stratégique quinquennal 2019-2023. « Le bilan a été globalement satisfaisant », apprécie le directeur. Au niveau technique, les trois programmes d’activités ont été réalisés à 77 % alors qu’au niveau financier, l’association a atteint 96,8 % des prévisions d’emplois et 96,1 % des prévisions de ressources. Elle a aussi « observé une efficience permettant de dégager un excédent de 14,7 millions de F Cfa ». Ces niveaux de performances découlent des actions entreprises en matière de défense des intérêts collectifs et de promotion des Sfd, de renforcement de leurs capacités et de développement institutionnel de l’association, souligne par ailleurs Ignace Comlan Dovi. 
Ce bilan, il le laisse mieux apprécier en évoquant quelques actions phares, au nombre des multiples réalisées courant l’année. Il évoquera l’élaboration et la diffusion de messages de sensibilisation et d’assainissement du secteur, la protection des Sfd, le développement d’un nouveau site Internet, la formation du personnel et des dirigeants sur les problématiques que rencontrent les Sfd, la remise de diplômes professionnels en microfinance à 13 chefs d’agence et à 18 chargés de prêt. A cela s’ajoutent la certification de 18 collaborateurs de Sfd et chefs service sur les bonnes pratiques de gestion et de coordination en microfinance, la certification de 107 agents assistants sur les principaux systèmes fonctionnels des Sfd, l’amélioration de l’outil d'évaluation du système de gouvernance des Sfd, l’élaboration de l’outil d'évaluation des performances en financement agricole des Sfd. Toujours pour le compte de l’exercice écoulé, le Consortium Alafia a pu démarrer les travaux d’élaboration de l’outil d'évaluation du dispositif de contrôle interne, appuyer ses membres à se conformer aux dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et sur la réduction des risques relatifs à l'asymétrie informationnelle sur le crédit. 

Indispensables pour le bien-être 

Si pour conduire ses nombreuses actions, Ignace Comlan Dovi et les membres de l’association ont dû faire face à des difficultés, ils sont parvenus à les surmonter grâce aux éléments de réponses satisfaisants et à la contribution des structures partenaires du secteur. Mais il demeure des couacs. L’association espère une meilleure gouvernance avec la mise en œuvre du plan de résorption des faiblesses des Sfd et l’observance des dispositions de la charte de bonne gouvernance. Autre défi subjacent, les difficultés qu’elle rencontre pour le financement du secteur agricole. 
Ce bilan cache mal les difficultés du secteur. Philippe Dahoui, président du Conseil d’administration de l’institution, est soucieux de l’application de la réglementation dans le secteur. Douze ans après son adoption, elle peine à être appliquée dans son entièreté. Conséquence, de nombreux Sdf s’égarent et cela se laisse lire au tableau du bilan avec la dizaine de structures liquidées, en cours de liquidation ou sous administration provisoire. « Le microcrédit ne rime pas toujours avec rentabilité ». Dans un secteur où les subventions font défaut et les partenaires rares, assurer le respect des règlements reste à la fois une bataille et un défi, admet-il. 
Au Bénin, le gouvernement s’appuie depuis bientôt huit années sur les Sfd pour relever le défi du bien-être collectif des populations vulnérables. Leur utilité n’est plus à démontrer autant que leur importance, apprécie Abou Bakary Issiaka, représentant du ministre des Finances. Les résultats auxquels parviennent ces institutions constituent l’aboutissement d'un ensemble de réformes courageuses méthodiquement mises en œuvre par le gouvernement depuis 2016, poursuit-il. Le secteur de la microfinance présente de nos jours, 111 structures agréées opérant à travers 758 points de service répartis sur l’ensemble du territoire pour une clientèle qui s'élève à 3 270 362 et 5606 personnes employées. L’épargne collectée s'établit à 198,7 milliards de F Cfa avec un encours de crédits qui se situe autour de 237,9 milliards de F Cfa au 30 juin 2023. Le secteur de la microfinance est crucial pour l’Etat et même indispensable dans l’opérationnalisation du « volet social » prôné par le chef de l'Etat. « Avec vos performances et les perspectives prometteuses du secteur, le gouvernement a validé en Conseil des ministres le 29 mars 2023, la Stratégie nationale d’inclusion financière, qui guidera les actions de chaque partie prenante pour de meilleurs résultats sur les cinq années à venir », a aussi rappelé Abou Bakary Issiaka. Pour maintenir ce niveau de performance, le secteur a aussi besoin d’assainissement. Il appelle donc à travailler au respect de la réglementation des textes pour le bien-être des populations cibles.