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Célébration de la résurrection du Christ: La fête de Pâques en mode confinement vécue par deux prêtres

Société
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 14 avr. 2020 à 05h20
Les chrétiens catholiques ont célébré ce dimanche 12 avril, la résurrection du Christ. Une célébration plutôt sobre, contrairement aux habitudes, en raison du confinement imposé par le Covid-19. Deux hommes de Dieu racontent la manière dont ils l’ont vécue. Célébration de la Pâques en mode confinement. L’évènement est inédit dans l’histoire de l’Eglise catholique. Quoique sobre, la résurrection du Christ telle que célébrée cette année en raison de la crise sanitaire mondiale, a permis à certains religieux d’y puiser des armes pour leur développement spirituel. « Ce carême 2020 vécu dans le confinement à cause de la pandémie a été pour moi, l’occasion de revenir sur notre manière d’adorer Dieu. Nous étions tous obligés de rester chez nous à cause de la fermeture des lieux de culte. Cela m’a permis de me retrouver face à moi-même et de comprendre toute la valeur de cette parole de Jésus à la femme samaritaine : ‘’les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité’’ », explique Joël Tchanhoun, directeur adjoint de l’Ecole catholique de prière et d’évangélisation jeunesse-bonheur. Cette année, l’heure était à la méditation. « Plus que jamais, la présence de Dieu à nos côtés a acquis une valeur importante. Un peu plus de temps pour la méditation de la parole et la prière », souligne-t-il. Il apprécie surtout la maturité de foi avec laquelle le peuple de Dieu a accueilli la fermeture des lieux de culte: « En prenant la mesure de la situation, chacun a compris pour le bien de tous et à cause de la charité envers le prochain qu’il fallait en arriver là ». Sèmalon Bertrand Kohoudé, vicaire forain de Lalo et curé de Tchikpè-Koutimè dans le Couffo, évoque également le caractère inédit de la fête de Pâques 2020 : « J’ai vécu un temps de carême en double. Quarante jours de jeûne, de partage et de prière d’une part et d’autre part quarante jours de confinement, de solitude, d’inquiétude pour l’avenir spirituel de mes fidèles ». Les deux hommes perçoivent la célébration pascale de cette année comme le signe du raffermissement de la foi. « Loin d’être une punition divine, le coronavirus a ramené toute l’humanité à quelque chose d’essentiel : en tant que chrétien, l’homme doit revenir à Dieu. En freinant la course du monde, la pandémie a permis à des milliers d’êtres humains de prendre du temps pour écouter leur conscience, de vivre la solidarité avec les autres, aux familles d’être ensemble et de prier ensemble », apprécie Joël Tchanhoun. Dominer le mal Loin d’ébranler la foi en Dieu, la présente crise sanitaire est perçue comme une domination du mal. « La résurrection du Christ est le signe de sa victoire sur le mal et la souffrance. Elle nous apporte l’espérance du monde meilleur malgré les épreuves », conçoit-il. Selon le père Sèmalon Bertrand Kohoudé, Dieu ne s’accommode pas de l’incommode: « Il est le même hier, aujourd’hui et demain. Ceux qui l’auront compris demeureront attachés à sa personne. Les croyants de la périphérie passeront à travers le tamis de ce temps ». Le directeur adjoint de l’Ecole catholique de prière et d’évangélisation jeunesse-bonheur reste tout de même marqué positivement par la gestion de la foi catholique face au Covid-19: « J’ai été marqué par l’utilisation des nouveaux moyens de communication sociale pour la diffusion de la foi catholique. Prêtres comme fidèles laïcs ont su convenablement s’adapter à la situation pour continuer à adorer Dieu à travers les messes et les autres exercices spirituels catholiques ». Satisfaction également du vicaire forain de Lalo : « J’ai été positivement marqué par l’intérêt que le monde entier accorde à un virus, un microbe invisible à l’œil nu, en parfaite contradiction avec l’indifférence et l’individualisme post moderne ». Le religieux formule néanmoins ses bons vœux aux fidèles. «Tout en souhaitant une joyeuse fête de Pâques à tous, j’invite les uns et les autres à garder courage et espérance. Le Christ vainqueur est à nos côtés et la pandémie est déjà vaincue. N’ayons pas peur, le Seigneur de l’univers est avec nous. Que par sa glorieuse résurrection célébrée aujourd’hui, la paix advienne dans la vie de tous », souhaite-t-il. Son homologue de Lalo demeure également ferme dans la foi et exhorte les fidèles au respect des mesures barrières. « L’épitre aux romains 8 nous a enseigné que rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, pas même le Covid 19. Courage, tenez bon, respectez les consignes, gardez votre foi et faites un bon passage», conseille-t-il.