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Commune d’Adjarra : Le poste avancé de gendarmerie de Odo-Hongla mis en service

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 15 janv. 2015 à 06h35

La politique d’occupation des espaces frontaliers mise en place par l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABEGIeF) a prévu l’implantation des infrastructures sociocommunautaires comme les écoles, les brigades de gendarmerie, les collèges, les centres de santé, les commissariats… Dans la commune d’Adjarra, elle s’est concrétisée le mardi 13 janvier dernier à travers l’inauguration du poste avancé de gendarmerie du village de Odo-Hongla.

Personne n’a voulu se faire conter, mardi dernier, l’inauguration par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, du poste avancé de gendarmerie du village de Odo-Hongla dans la commune d’Adjarra. Aux premières loges, il y avait d’abord des gardiens de nuit communément appelés "Zangbéto". En lieu et place des Forces de sécurité publique, ces "gendarmes" d’un autre genre continuent de veiller à la quiétude des populations la nuit, dans cette localité frontalière au Nigeria. En réalité, Odo-Hongla est une porte d’entrée sur le pays de Jonathan Goodluck et les compatriotes de ce dernier ne se feraient pas prier pour imposer leur diktat aux Béninois, surtout pour ce qui est de l’exploitation de la rivière partagée entre les deux communautés. Il y a donc un risque permanent et la brimade aurait droit de cité, faisant des Béninois de cette partie d’Adjarra, des soumis souvent obligés de se conformer aux desiderata de leurs cohabitants de l’autre rive.

Mais ce passé douloureux est révolu. La sécurité et la quiétude des populations béninoises seront assurées en ces lieux, par les éléments affectés au niveau du poste avancé de gendarmerie de la localité dont la mise en service a eu lieu mardi dernier. Lequel poste a été d’ailleurs implanté à un endroit stratégique, à trois cent mètres environ de la frontière. «Vous êtes venus concrétiser une partie de nos rêves qu’est la sécurité», s’est exclamé alors le maire de la commune d’Adjarra, Yaya Saka devant le joyau. Celle-ci, a-t-il expliqué, était menacée, mais grâce à l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABEGIeF), «une réponse urgente et efficace» vient d’être trouvée. Seulement, la localité n’entend pas se contenter de ce seul poste, poursuit le maire qui tend déjà les mains pour qu’un poste de commissariat vienne seconder celui de gendarmerie inauguré mardi dernier. Ce vœu se réalisera, s’est engagé le directeur général de l’ABEGIeF, Marcel Ayité Baglo. En réalité explique-t-il, son agence ainsi que le gouvernement ont fait l’option d’accorder la priorité à la gestion des frontières. Dans ce cadre, il était indispensable de prendre en compte Odo-Hongla qui, promet-il, sera doté sous peu d’un collège d’enseignement et d’un centre de santé. «Nous devons marquer la présence du pays et permettre aux nôtres de vivre en paix», dira également le directeur général de l’ABEGIEF avant de laisser place au directeur général de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Emile Elomon qui lui, soulignera la nécessité de sécuriser l’ensemble du pays à partir des frontières.
Aucun sacrifice ne sera de trop pour arriver à cette fin, estime le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, Simplice Dossou Codjo. Il faut alors siffler la fin de l’enclavement et de la marginalisation qui obligent les populations béninoises à se tourner vers les voisins, propose-t-il. Toute chose qui, indique-t-il, sera indispensable pour renforcer l’intégrité du territoire national. En tout cas, le gouvernement met les moyens qu’il faut, précise le ministre qui a fait savoir que la valeur du poste avancé de gendarmerie de Odo-Hongla est de 20 378 051 FCFA. Il a été entièrement financé par le budget national. Son inauguration porte à quatorze, les infrastructures du genre déjà réalisées pendant que trois autres sont en cours de réalisation.