La Nation Bénin...
Isabelle
Hountchémè, 33 ans, est une psychologue de formation qui a su évoluer au-delà
des frontières de sa discipline. Après avoir acquis une expérience précieuse
dans une entreprise familiale, elle est actuellement secrétaire comptable dans
une firme à Allada. Ce poste lui permet d'être en contact quotidiennement avec
les producteurs locaux, dont les récits de vie, souvent méconnus, alimentent
ses réflexions sur le choix du conjoint et les différents types de tempérament.
Dans cet entretien, elle nous livre son point de vue éclairé sur cette
question.
Les types de tempérament sont des indicateurs identitaires qui aident à mieux se connaître soi-même et à comprendre les autres. Ils reposent sur des indices objectifs et scientifiquement établis, qui permettent une observation réaliste, sans jugement de valeur. L'observation doit servir à mieux interagir avec autrui, et non à le critiquer. Je précise qu'il n'est pas normal pour un humain de chercher à ausculter son prochain, que ce soit spirituellement ou scientifiquement juste pour le loisir ou dans le but de le vilipender ou encore de faire des jugements de valeur sur la personne.
Je ne pense pas que l'on puisse répondre de façon tranchée à cette question. Sur le principe, on a cet adage qui dit que “le chien ne change pas sa façon de s'asseoir”; Bien entendu, le travail sur soi-même peut aider l'individu à créer un masque qu'il peut ensuite décider de porter sur son tempérament. Sauf que les masques tombent bien souvent, sous le poids du temps. Il suffit parfois d'adopter un écart de comportement devant un individu masqué pour qu'il veuille laisser tomber ses masques pour vous faire voir son vrai visage. En dehors des masques qui peuvent tomber à tout moment, on ne peut pas affirmer à cent pourcent que l'individu puisse quitter radicalement un tempérament pour un autre.
Bien sûr que oui. Le tempérament est l'identifiant dominant de l'être. On pense qu'il occupe une plus grande part naturelle de la personnalité, que viennent compléter le caractère ou encore le comportement qui relèvent eux de l'apport social, à savoir l'éducation et les influences sociales.
Le tempérament influence forcément le rapport d'échanges que l'individu entretient avec un partenaire. Quand on est de tempéraments différents, il n’est pas évident d’avoir une même vision des choses. Naturellement, si j'ai tendance à ignorer l'autre dans ses approches, ou à le brimer en cherchant à lui imposer une approche radicalement différente, ce qui relève de l'impossible, je porterai entorse à l'ambiance naturelle qui devrait exister dans mon couple.
Totalement. Autrefois, les mariages arrangés prenaient en compte les tempéraments des futurs époux. Les parents choisissaient des fiancés pour leurs enfants en fonction du tempérament de l'individu qu'ils observent depuis sa naissance, mais aussi du tempérament général de la famille de provenance. Plus loin, on a relevé que dans les rapports de consultations spirituelles sur la compatibilité des personnes à mettre ensemble, on retrouvait des formules du genre '' l'eau et le feu ne font pas bon ménage '', ou encore '' la poule est bonne, mais son nid est souillé '' (Or comment un nid souillé va pouvoir garantir une survie aux futurs poussins?). Aujourd'hui, même si ces pratiques ont évolué, il reste essentiel de bien se connaître et de comprendre le tempérament de l'autre pour éviter des désillusions.
Il n'y a pas de règle absolue. Des personnes de tempéraments différents mais avec un point commun, comme l'introversion ou l'extraversion, peuvent mieux s'entendre. Par exemple, un bilieux et un flegmatique peuvent cohabiter grâce à leur calme commun. Cependant, deux colériques pourraient être en conflit permanent. La polyvalence et la volonté de rééquilibrer la relation peuvent aider.
Oui, cela est possible si les partenaires choisissent consciemment de vivre avec les différences de l'autre. Cela nécessite une bonne connaissance de soi et de l'autre, ainsi qu'une forte motivation. La "loi de l'harmonie des contraires" suggère que les opposés peuvent s'attirer, mais la réussite d'une telle union dépend du respect des attentes initiales et de la volonté de chacun de faire des sacrifices.
Il est souvent bénéfique d'avoir un partenaire complémentaire. Cela encourage la tolérance et l'ouverture d'esprit, ce qui peut enrichir la relation. Rester dans sa zone de confort peut limiter le développement personnel, alors que s'ouvrir à d'autres tempéraments peut offrir de nouvelles perspectives.
Je ne donnerai pas de conseils, mais je suggérerais de revoir leur engagement commun pour s'assurer que chacun y trouve ses attentes. Pour que cela fonctionne, il faut de la bonne foi, de la modération dans les attentes, et un véritable sens de l'engagement. Si cela échoue, il est peut-être préférable de ne pas forcer une relation incompatible.
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Je recommanderais de lire "Guide pour fonder une famille harmonieuse", qui offre des illustrations et des conseils pratiques sur ce sujet.
La première méthode est d'apprendre à être polyvalent en matière de tempérament. L'amour et l'engagement peuvent adoucir les différences et faire ressortir le meilleur de chacun. Aimer, c'est s'engager sérieusement, et cela nécessite de la compassion et de la patience