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Construction d’édifices et aménagement urbain: Les principes qui gouvernent le métier d’architecte urbaniste

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 08 avr. 2020 à 14h48
Comme toute profession libérale, l’exercice du métier d’architecte urbaniste est régi par des principes et contraintes devant garantir le respect de l’environnement, la santé et la propriété de toute personne. Leurs crayons dessinent toutes sortes de bâtis : baroques, originaux et attrayants ainsi que les villes modernes, dont ils dirigent l’érection suivant des exigences environnementales et vitales. Avec la réception de treize nouveaux membres en novembre dernier, leur nombre est passé désormais à 193 inscrits, pour 89 cabinets agréés. Eux, ce sont les architectes urbanistes à qui incombe la lourde mission de veiller à la construction d’édifices et de cités modernes. Conformément à la directive n°01/2013/CM/Uemoa relative à l’harmonisation des règles régissant la profession d’architecte au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), l’exercice de la profession est subordonné à au moins cinq années d’études à temps plein en architecture après le baccalauréat dans une université ou une grande école d’architecture reconnue par les Etats membres, indique Narcisse Justin Soglo, président du Conseil de l’Ordre national des architectes et urbanistes du Bénin (Onaub).Cette formation, précise-t-il, est sanctionnée par l’obtention du diplôme d’architecte reconnu par les Etats membres, les Ordres nationaux et le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames), laquelle est suivie d’un stage professionnel rémunéré de vingt-quatre mois. Droits et devoirs Au Bénin, les nouveaux architectes prêtent serment au cours d’une cérémonie solennelle,se conformant au décret 83-388 du 1er novembre 1983 instituant l’Onaub. Cet acte revêt une importance capitale en ce sens qu’à cette occasion, les professionnels reçoivent les textes régissant leur profession et jurent d’exercer leur profession avec conscience et probité et d’observer les règles et règlements en la matière et ce, dans le respect de l’intérêt public qui s’attache à la qualité architecturale et urbanistique. Ainsi, ils s’inscrivent dans une dynamique collective qui est à la fois conceptuelle, esthétique, environnementale, sociale au sein de la grande famille des architectes et urbanistes, selon Narcisse Justin Soglo. Comme avantage, si les textes étaient respectés, seuls les cabinets d’architecture agréés ont le droit de bénéficier de la commande publique en la matière, laisse-t-il entendre.L’appartenance à l’Onaub fait intégrer d’office l’Union internationale des architectes (Uia), l’Union des architectes d’Afrique (Aua), la Fédération des architectes francophones d’Afrique (Fafa) et la Conférence des ordres des architectes de l’Uemoa. L’admission à l’Ordre national et l’inscription au Tableau y afférent ne confèrent pas que des honneurs aux membres mais aussi des obligations et surtout une attitude responsable. « A l’Ordre national des architectes et urbanistes du Bénin, il n’y a pas que des droits, il y a également des devoirs, beaucoup de devoirs », insiste Narcisse Justin Soglo. Ce qui oblige tout nouvel impétrant à s’engager à respecter les textes aussi bien nationaux qu’internationaux réglementant la profession, notamment ceux relatifs au Code civil, à la protection de l’environnement, des patrimoines historiques, naturels, etc. Vieux de plus de vingt ans, le projet d’un Code de l’urbanisme au Bénin est en voie de se concrétiser, après moult tergiversations. Le texte dont l’avant-projet a fait l’objet d’un atelier de concertation entre les parties prenantes, en octobre 2019 à Cotonou, augure des bouleversements dans l’aménagement et la pratique urbanistiques. Principes Au nombre des principes essentiels, énumère M. Soglo, l’architecte doit faire preuve de compétence. A ce titre, il doit intervenir et améliorer sa compétence dans les domaines de son activité : « Il doit aider au développement de sa profession par sa participation à la formation continue et le partage de ses expériences et appuyer toute mesure propre à améliorer la qualité des services professionnels dans les domaines de son activité », explique-t-il. L’architecte urbaniste, poursuit le président du Conseil national de l’Ordre (Cno), doit faire montre d’une moralité irréprochable, en évitant toute attitude ou situation incompatible avec ses obligations professionnelles ou susceptibles de mettre en doute son intégrité ou de discréditer la profession. Dans la conception et le suivi des travaux de construction ou de rénovation des édifices, d’aménagement urbain, le professionnel est astreint à « tenir compte de ses obligations envers l’homme et son environnement, et des conséquences que l’exécution de ces travaux peut engendrer sur la vie, la santé et la propriété de toute personne ». A travers ce principe, doit-il, au nom de sa compétence et de sa moralité professionnelle, « s’opposer à toute pression tendant à aliéner sa liberté de jugement », indique Narcisse Justin Soglo. Par ailleurs, le professionnel d’architecture est appelé à « favoriser les mesures d’éducation et d’information du public dans les domaines où il exerce, et participer aux actions entreprises par la profession à cet effet ».Avec le réchauffement climatique, les architectes urbanistes sont appelés à œuvrer à la construction d’un habitat durable, c’est-à-dire plus écologique et plus économique.