En congrès à Cotonou: Les prêtres de l’Afrique de l’Ouest s’engagent à nourrir l’espérance

Réunis dans la capitale économique du Bénin, les prêtres venus de seize pays d’Afrique de l’Ouest participent à une rencontre continentale placée sous le signe du partage et de la mission: la 11e Assemblée générale de l’Union régionale des prêtres de l’Afrique de l’Ouest (Urpao-Rupwa). « Le but principal de cette rencontre, c’est de renforcer la fraternité entre prêtres, mais aussi de travailler ensemble sur les questions qui touchent directement nos peuples », explique le Père Aloyse Sene, président de l’Urpao-Rupwa. « Donnez-leur vous-mêmes  à manger ». Tel est le thème choisi pour cette 11e édition. Un appel à l’action concrète face à la détresse sociale et économique qui frappe les communautés de la sous-région. « Ce n’est pas seulement une réflexion spirituelle, c’est un engagement », insiste le Père Sene. Mgr Antoine Sabi Bio, évêque de Natitingou et représentant de la Conférence épiscopale du Bénin, voit la tenue de ce congrès comme un  événement providentiel. «Nous voulons être des témoins d’espérance dans des contextes souvent désespérants. Dans un monde en pleine mutation, l’Afrique est confrontée à des urgences humanitaires, morales, spirituelles. Le prêtre ne peut pas rester en marge. Il doit écouter, comprendre, agir », a-t-il affirmé.

Mgr Sabi Bio a encouragé l’Union à poursuivre dans la voie de la solidarité pastorale, et à incarner une Église véritablement au service de la justice et de la charité. Il perçoit dans cette dynamique un véritable «renouveau de la vie sacerdotale» en Afrique de l’Ouest. « L’amour du prochain ne peut se limiter à une belle intention. Il doit devenir action concrète. En ce sens, le thème “Donnez-leur vous-mêmes à manger” est un appel fort à dépasser le simple constat de la misère pour proposer des solutions efficaces. »

La Conférence épiscopale du Bénin(Ceb), hôte de cette édition, se réjouit d’accueillir les délégations venues des quatre coins de la sous-région. Elle salue le dynamisme de cette Union qui, au fil des années, s’affirme comme un acteur incontournable du dialogue pastoral en Afrique.

Occasion de bilan

Cette rencontre annuelle est aussi l’occasion de dresser un bilan des dix premières années d’existence de l’Union. Pour ses organisateurs, les acquis sont notables. « Nous avons appris à mieux nous connaître, à nous écouter, à partager nos expériences pastorales », confie le président de l’Union. Mais au-delà de ces échanges fraternels, l’Union s’est progressivement saisie de grandes questions de société : l’an dernier, elle s’était penchée sur le rôle prophétique du prêtre face à l’instrumentalisation ethno-religieuse.

Cette année, l’urgence est ailleurs: elle est sociale, économique, sécuritaire. Dans une sous-région marquée par les violences djihadistes, les coups d’État et l’instabilité politique, les prêtres n’échappent pas à la tourmente. «De nombreux consacrés prêtres, religieux, religieuses ont été pris pour cibles », rappelle le Père Sene. « Il faut oser en parler. Nous lançons un appel pressant aux autorités pour garantir la sécurité de tous », a-t-il ajouté.

Il faut noter que cette Union, fondée en 2012 à Abidjan, rassemble les prêtres francophones, anglophones et lusophones de la sous-région, dans un esprit de communion et de coopération pastorales.