La Nation Bénin...
Les
fidèles musulmans ont célébré, vendredi 6 juin dernier, l’Aïd-el-Kébir,
communément appelée Tabaski, dans un esprit de ferveur religieuse, de
solidarité et d’unité nationale. À Cotonou, la place Idi d’Akpakpa a été pris
d'assaut par de nombreux fidèles venus participer à la prière solennelle
dirigée par l’imam Ibourahima Soumanou. Cette fête a été marquée par des
messages forts portés par les autorités religieuses et politiques, appelant à
la paix, au pardon et à la continuité du développement du pays.
Dès
les premières heures de la matinée, des milliers de fidèles se sont rendus à la
place Idi pour la prière de l’Aïd à Akpakpa. À 9 heures précises, l’imam
Ibourahima Soumanou, de la mosquée centrale de Joncquet, a entamé la prière
collective, brève mais empreinte de solennité. Dans son sermon, il a rappelé le
sens profond de cette fête à savoir : la
soumission à Dieu et le souvenir de l’acte de foi d’Abraham, prêt à sacrifier
son fils en obéissance au Très-Haut. Ce sacrifice, où l'enfant fut remplacé par
un bélier par la volonté divine, est devenu un symbole central de la foi
musulmane. L’imam a souligné que « chaque goutte de sang versée en ce jour de
Tabaski, chaque poil de la bête sacrifiée, est une source de bénédiction et de
récompense divine », affirmant ainsi la portée spirituelle incommensurable de
cet acte. Il a également rendu hommage à Abraham, à son fils Ismaël et à leur
lignée, premiers bénéficiaires des bénédictions liées à ce rite ancestral.
Dans
son message, l’imam Soumanou a aussi lancé un appel à la communauté musulmane
et à l’ensemble du peuple béninois à cultiver l’amour, la compassion, la
tolérance et le pardon. Ces valeurs, selon lui, doivent guider les
comportements au quotidien, au sein des familles comme dans la société tout
entière. « Que cette fête bénie soit l’occasion de promouvoir la culture de
l’amour, fondée sur la compassion et le vivre-ensemble. C’est ainsi que nous
pourrons affronter les défis de notre nation et poursuivre notre marche vers le
progrès », a-t-il déclaré. Il a aussi émis le vœu que le développement amorcé
par le régime actuel se poursuive dans la paix, appelant à la continuité des
acquis et à la stabilité politique.
Présent
à la cérémonie, le ministre d’État chargé du Développement et de la
coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a salué
l’esprit de communion qui a prévalu lors de cette célébration. Dans son
intervention, il a mis en lumière les trois piliers fondamentaux que cette fête
incarne : le sacrifice, la solidarité et la paix. « Le sacrifice est au cœur de
cette célébration, comme l’a rappelé l’imam. Mais il y a aussi la solidarité
entre nous tous, visible ici à travers cette grande assemblée, et enfin la paix
entre croyants», a-t-il affirmé. Pour le ministre, ces valeurs sont les
fondations d’une société harmonieuse et prospère. Il a invité les Béninois à
s’en inspirer pour renforcer la cohésion nationale et consolider les acquis du
développement. « Si nous construisons notre société sur ces trois piliers,
alors il ne fait aucun doute que notre pays continuera à avancer dans la bonne
direction », a-t-il conclu.
Au-delà de sa portée religieuse, la Tabaski est aussi une fête de partage. Les familles béninoises se sont réunies autour du repas traditionnel pour célébrer ensemble ce jour béni. Les plus démunis ont également été associés à la fête grâce aux dons de viande et aux actes de charité réalisés par les fidèles. Dans tout le pays, cette journée a été vécue dans une atmosphère de joie et de retrouvailles.