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Flambée du prix du riz: La production locale pour couvrir les besoins

Société
Il est envisagé la production, d’ici 2025, d’un million de tonnes de riz paddy Il est envisagé la production, d’ici 2025, d’un million de tonnes de riz paddy

Le prix du riz à l’importation flambe du fait des aléas climatiques qui perturbent les zones favorables à sa production. Les importateurs ont alors augmenté le prix de ce produit tant prisé. Pour faire face à cette crise latente, les défis de la production locale sont grands pour satisfaire les besoins des populations.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 07 sept. 2023 à 08h22 Durée 3 min.
#riz local
Le prix du riz connaît une flambée à l’importation. En cause, les perturbations dues aux aléas climatiques. Les zones e production deviennent de temps en temps sèches, ce qui ne favorise plus sa culture au niveau des grands producteurs. Un vaste réchauffement des eaux du Pacifique pourrait même aggraver l’aridité dans certains pays de grande production. Les tempêtes, les inondations, les insectes ravageurs… constituent autant d’aléas qui perturbent les récoltes. Le manque d’eau, le réchauffement climatique, les restrictions à l’exportation en rajoutent aux difficultés  des grands producteurs de riz en Inde, premier exportateur mondial avec 40 % de part de marché. Le pays a décidé de limiter ses échanges, pour stabiliser le prix de ce produit en fin juillet dernier. La Thaïlande, deuxième pays exportateur de riz dans le monde fait face à la sécheresse depuis le début de l’année. Tant de difficultés qui limitent l’exportation du riz et augmentent le prix de ce produit dans les pays. La Fao informe que cette tendance persistante à la hausse tient principalement à une production stagnante, à des importations limitées et à une demande intérieure accrue en raison de la pandémie de Covid-19.
Il faut compter sur la production locale pour assurer les besoins des populations. Le Bénin, à travers le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, entend relever ce défi à l’horizon 2025. Il est envisagé la production, d’ici 2025, d’un million de tonnes de riz paddy, c’est-à-dire le riz non décortiqué. L’Agence territoriale de développement agricole (Atda 1), chargée de la promotion de la filière riz, travaille à l’atteinte de cet objectif cher au gouvernement. Le ministre Gaston Cossi Dossouhoui aussi y veille avec toute son énergie afin que ce défi se réalise. Il ne manque pas l’occasion de galvaniser les producteurs pour accompagner le gouvernement dans cette initiative de disposer suffisamment de riz pour la consommation locale et l’exportation du surplus. C’est pourquoi, le ministre invite les zones de production à en produire suffisamment pour garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des acteurs de tous les maillons de la filière, assurer le bien-être social et impacter le produit national brut et l’économie nationale. 
La filière riz au Bénin, selon le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep), a connu un développement rapide depuis la mise en œuvre du Programme riz. La production est passée de 363 000 tonnes en 2018 à 531 000 tonnes en 2022. Le gouvernement veut inverser les tendances, vu que le riz produit au Bénin n’est pas systématiquement transformé sur place du fait du manque d’unités de transformation. Les producteurs sont ainsi invités à emblaver d’ici 2025, 215 000 hectares de riz, soit 57 % du potentiel des 375 000 hectares disponibles. Cela vise à accroître le rendement moyen de 3,5 à 5,5 tonnes à l’hectare, contre un potentiel de 10 tonnes à l’hectare, pour relever le défi d’un million de tonnes à l’horizon 2025. De quoi répondre aux besoins multiples des populations pour limiter l’importation du riz blanc qui comble le déficit. 

Le pôle 1, maillon essentiel de la politique  

Les communes de Malanville et Karimama qui constituent le pôle 1 produisent 40 % du riz au Bénin, grâce à l'Agence territoriale de développement (Atda1). Ces communes coordonnent la mise en œuvre du Programme riz sur le territoire national. Les apports de ce pôle comptent dans le relèvement de ce défi en perspective pour la filière riz. En termes d’actions, le pôle 1 travaille à l’amélioration de la disponibilité en intrants, l’aménagement des terres rizicoles, la subvention aux producteurs des semences améliorées, l’accès aux engrais, le renforcement de l’accès aux équipements et infrastructures modernes de production à savoir les repiqueuses, moissonneuses, batteuses et vanneuses. Il assure aussi le renforcement des capacités et techniques de production et celui du personnel d’encadrement par le conseil agricole, le renforcement des capacités de transformation par la mise en place d’équipements performants et du financement agricole.
Les producteurs de riz de ce pôle sont dotés, jeudi 10 août dernier, de plusieurs matériels et engins agricoles. Notamment des mini-moissonneuses, des repiqueuses manuelles et motorisées et des semences à 14 coopératives de producteurs pour assurer la culture maraîchère. Cette dotation vient en appui aux nombreuses actions pour faciliter la production d’un million de tonnes du riz paddy d’ici 2025.