La Nation Bénin...
Le gouvernement béninois, soutenu par la Banque africaine de Développement (Bad) entre autres, porte une nouvelle initiative pour accélérer l’employabilité des jeunes dans les secteurs de l’agriculture et des énergies renouvelables. Ce lundi 27 octobre, les deux parties ont procédé au lancement officiel de la phase I du Projet de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires (Pdcesp).
La phase I de l’initiative de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires (Pdcesp-I) consiste, entre autres, en la construction, la réhabilitation et l’équipement de trois lycées techniques et professionnels à Kpomassè, Athiémé et Tchaourou.
En actant ce projet, le gouvernement béninois entend contribuer au renforcement des compétences et qualifications des jeunes, hommes et femmes, pour une main-d’œuvre plus innovante, entreprenante et compétitive dans les secteurs de l’agriculture et des énergies renouvelables. Il ambitionne aussi de contribuer à améliorer l’insertion professionnelle des jeunes bénéficiaires.
Le projet est structuré autour de trois composantes à savoir la rénovation de l’offre et extension des capacités d’accueil en formation technique et professionnelle, le renforcement de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés garçons et filles, et la dernière composante est consacrée à la gestion du projet. Le coût global du Pdcesp-I est évalué à 54 milliards francs Cfa, cofinancé par le gouvernement béninois, la Banque africaine de développement et Africa Growing Together Fund (Agtf).
« Le projet s'inscrit dans la dynamique de la transformation structurelle de notre système éducatif, engagée par le gouvernement depuis plusieurs années. Il vise à renforcer la qualité et la pertinence de la formation professionnelle et technique, afin de doter le Bénin d'une main d'œuvre qualifiée, compétente, adaptée aux besoins de notre économie… Ce projet traduit la volonté du gouvernement de faire de la formation technique, la formation professionnelle, un levier central de l'emploi et de la croissance inclusive », affirme Véronique Tognifodé, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle.
A terme, le Pdcesp-I impactera 1000 jeunes peu ou pas instruits, 1500 jeunes diplômés de longue durée avec 25 % de filles, 290 enseignants, 30 personnels administratifs sans oublier d’autres impacts directs et indirects dans les communes bénéficiaires. Au-delà des infrastructures, le projet favorisera le renforcement des capacités des enseignants et formateurs dans l'usage des équipements, déploiera des programmes de reconversion professionnelle de 800 diplômés sans emploi et de formation intra-entreprise à finalité d'insertion au profit de 600 jeunes peu ou pas qualifiés.
Réponse aux défis
Les collectivités territoriales accueillent le Pdcesp-I avec enthousiasme et engagement. Elles y voient une opportunité de renforcement des liens entre les politiques nationales du développement et les réalités locales en matière de formation et d’insertion professionnelle des jeunes. « Ce projet représente une réponse concrète à l'un des défis majeurs de nos territoires, celui de donner aux jeunes les moyens d'être acteurs de leur propre développement en valorisant leurs talents, en modernisant leurs pratiques et en soutenant l'esprit d'initiative », s’est réjoui Kénam Mensah, maire de Kpomassè et porte-parole des communes bénéficiaires. Il assure que les collectivités territoriales ne ménageront aucun effort pour la mise en œuvre et la durabilité du projet.
Pour sa part, la Banque africaine de développement se dit fière d’accompagner le Bénin sur ce projet. Robert Masumbuko, représentant pays de la Banque, assure que les dispositions sont prises afin que les ressources soient mises à la disposition des agences pour l’exécution du projet.
Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche confirme que les apprenants ne seront pas formés à la houe dans ces lycées. Tout est moderne et les travaux seront motorisés avec des espaces d’exploitation plus grands que d’habitude. «Jusque-là, nos étudiants avaient de petites parcelles pour poser les tests. Aujourd'hui, ce n'est plus ça. L'exploitation de lycées sera une ferme à part dans chaque lycée. Nous ferons de la formation à la réalité. Les apprenants ne vont plus travailler à la machette et à la houe. Tout sera motorisé… Produire, ce n'est rien, mais c'est transformer en force sur place, qui est la question. Cela rentre dans le package que nous allons donner à ces enfants, qui, une fois sortis de là, seront directement capables de s'auto-employer ou de devenir des prestataires de services ou encore des apporteurs de savoir-faire dans des fermes privées », assure le ministre de l’agriculture.
Il est à retenir que le Pdcesp-I contribuera à l'atteinte des objectifs de développement durable n°4: assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie ; et n°8 qui est de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. De plus, les interventions du projet sont arrimées à l'agenda 2063 de l'Union africaine.
Les officiels procédant au lancement de la phase I du Pdcesp