La Nation Bénin...
Surchargés,
dispersés, happés par des urgences constantes…Beaucoup de professionnels
peinent à bien hiérarchiser leurs tâches et finissent par perdre en efficacité.
Dans cette interview, notre experte en gestion du temps, Rébecca DAHOU décrypte
les erreurs classiques de priorisation, livre des outils incontournables et
propose des stratégies concrètes pour remettre l’essentiel au cœur de vos
journées.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que commettent les professionnels en matière de priorisation des tâches, et comment les corriger efficacement ?
Beaucoup confondent l’urgent et l’important. Résultat : on passe ses journées à éteindre des feux, sans jamais vraiment avancer. Autre erreur fréquente : vouloir tout faire tout de suite, sans trier. La correction commence par une seule question simple : Qu’est-ce qui compte vraiment, là, maintenant ? et ensuite, avoir le courage de faire passer certaines choses après.
Quelle grille ou méthode recommandez-vous pour hiérarchiser les tâches de manière stratégique, et pourquoi ?
J’aime
bien combiner plusieurs outils, selon les profils. Mais pour démarrer
simplement, la matrice d’Eisenhower reste une bonne base. Elle t’oblige à
prendre du recul et à ne pas faire l’amalgame entre “ça crie fort” et “ça fait
avancer”. Et ensuite, un petit rappel de Pareto (20 % des tâches = 80 %
d’impact), ça remet vite les pendules à l’heure.
Lire aussi : Gestion efficace du temps et productivité au travail: « Il est important de se faire accompagner pour aller vite » ?
Comment intégrer la notion de “valeur ajoutée” dans l’évaluation de l’importance d’une tâche, surtout dans un environnement à haut débit d’urgences ?
Il
faut toujours se demander : Si je ne fais pas ça, qu’est-ce que je perds
vraiment? Et à l’inverse : Qu’est-ce que cette tâche change concrètement pour
moi, pour mes objectifs ou pour l’équipe ? Et même en pleine pression, garder
cette boussole vous évite de vous agiter pour des tâches qui font juste
“remplissage”.
Dans quelles situations est-il pertinent de réviser en temps réel ses priorités au cours d’une journée de travail, et comment le faire sans perdre en efficacité ?
Quand une urgence imprévue arrive, ou qu’un paramètre essentiel change (client, deadline, ressource indisponible…), il faut savoir réajuster. Mais pas dans l’émotion. Faites une pause de 2 minutes, reprenez la liste, et re-choisissez consciemment. Ce n’est pas une faiblesse de s’adapter. C’est plutôt de l’intelligence de gestion.
Comment concilier la priorisation des tâches individuelles avec les priorités collectives au sein d’une équipe ou d’une organisation ?
Cela passe par la clarté partagée. Si chacun sait ce qui est stratégique pour l’équipe, il ajuste mieux ses actions personnelles, d’où l’importance des points réguliers, des objectifs alignés et de la transparence dans les décisions. Pas besoin d’être partout. Il faut être là où c’est utile, ensemble.
Avec l’explosion des outils numériques, quelles pratiques recommandez-vous pour ne pas tomber dans une gestion fragmentée des priorités ?
Trop d’outils tuent la concentration. Je recommande de centraliser la gestion des tâches sur un seul support (papier ou digital, mais pas les deux en parallèle). Et surtout, bloquer des moments sans notifications dans la journée pour avancer à fond sur ce qui compte. L’outil Forest est très efficace à cet effet.