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Rentrée académique solennelle 2019-2020: La contribution des universités à la réalisation du Pag attendue

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 23 oct. 2019 à 12h40

L’université, non plus seulement comme un centre de formation, mais un pôle d’excellence qui forge des créateurs de développement. C’est cette vision de l’Enseignement supérieur que la ministre Eléonore Yayi
Ladekan est allée partager, mardi 22 octobre, avec la communauté universitaire du Bénin à l’occasion de la rentrée académique solennelle 2019-2020 à l’Université nationale d’agriculture de Kétou.

Le choix de l’Université nationale d’agriculture (Una) de Kétou pour abriter la rentrée académique solennelle 2019-2020 n’est pas anodin. Il est lié à sa nature d’université thématique agricole d’envergure nationale, disposant d’une formation en agronomie générale et de dix écoles couvrant différentes spécialités des centres agronomiques. Quatre-vingt-quinze enseignants permanents dont six professeurs titulaires et quinze maîtres de conférences dispensent le savoir à 1171 étudiants encadrés par un personnel administratif d’une centaine d’agents. Mais l’Una incarne surtout la vision du gouvernement pour l’enseignement supérieur à savoir: devenir un centre d’excellence qui apporte des solutions à la problématique du développement. Le thème choisi pour cette rentrée rime avec cette ambition et est intitulé «La qualité de l’enseignement supérieur, un levier de développement durable ».
Les allocutions au cours de cet évènement d’envergure nationale réunissant l’ensemble des acteurs des universités publiques et privées du Bénin iront aussi dans le même sens. Gauthier Biaou, recteur de l’Una de Kétou, plaide pour que le développement de l’innovation soit effectif dans les universités, «afin que l’université prenne toute sa place dans le développement de la nation » et renforce le combat quotidien du gouvernement contre la pauvreté qui ne doit pas être considérée comme une fatalité. Mais pour y arriver, il faut renforcer les moyens humains, matériels et financiers des universités. S’agissant du cas spécifique de l’Una de Kétou, il faut mieux étoffer le corps enseignant, doter l’université de laboratoires et de fermes d’application pour mettre sur le marché des diplômés compétents et capables de s’auto-employer pour des défis du développement économique et social, suggère-t-il.

L’assurance-qualité s’impose dans les universités

Comme il est de tradition, une leçon inaugurale portant sur le thème de la rentrée a été présentée par l’enseignant le plus ancien dans le grade le plus élevé à l’Una. Le professeur Armand Gbangbotché s’en est chargé. Sa présentation fera la part belle à la qualité de l’enseignement supérieur qu’il considère comme un important levier du développement durable. « Ce qui est important dans la connaissance, c’est la qualité et pas la quantité. Si un bon choix est fait au départ avec une bonne orientation, nous aurons un bon produit », a souligné le conférencier. Il faut une convergence entre l’éducation et le développement durable, a-t-il souligné. L’approche pour y arriver, les partenariats et la pédagogie interactive, soutient-il. Il plaide pour une meilleure orientation des nouveaux bacheliers en lien avec leurs capacités. Le professeur Armand Gbangbotché souhaite aussi des curricula adaptés pour une meilleure qualité de l’insertion et de l’enseignement, la pédagogie et la massification avec des effectifs gérables dans les instituts et écoles. Autre déterminant, l’assurance-qualité. Il se réjouit que cela prenne petitement corps au sein de l’espace Cames. Pour le Bénin, il faut quatre enjeux majeurs que sont l’enjeu pédagogique, de gouvernance, les enjeux sociaux et l’enjeu économique.  
De nombreuses doléances ont été adressées au ministre de l’Enseignement supérieur par le Dr Théophane Ayi, représentant des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes). Junior Bessan, pour le compte des étudiants et Deo Gratias Tossa pour le compte du personnel administratif ont exprimé les attentes de leurs pairs pour un enseignement supérieur de qualité.
La rentrée solennelle ne doit pas être vue comme une simple formalité. C’est une rencontre de convivialité intellectuelle et «un moment de réflexion collective sur ce que doit être le sous-secteur de l’enseignement supérieur dans notre système éducatif afin d’apporter sa contribution à la réalisation du Programme d’action du gouvernement (Pag) du président Patrice Talon », indique Eléonore Yayi Ladékan. « Pour la mise en œuvre des projets prioritaires du Pag, il est attendu de ce sous-secteur, un rôle déterminant dans la transformation structurelle de l’économie de notre pays », poursuit-elle. Elle place les universités au cœur du développement économique et social pour peu qu’on relève les défis de la qualité de l’enseignement et du renforcement de l’expertise.
Il faut, insiste-t-elle, « améliorer les prestations afin que l’assurance-qualité s’impose pour faire des universités des pôles d’excellence scientifique ». Elle souhaite les voir devenir « des universités modernes dites de troisième génération en les amenant à résoudre les problèmes des communautés béninoises et jouer ainsi leur rôle d’outils de développement ».  
La longue procession des enseignants des universités avant le démarrage de la cérémonie et la distinction des enseignants-chercheurs admis au grade de professeur titulaire et reçus dans l’Ordre national du Bénin au grade de chevalier ont été deux autres temps forts de la cérémonie.