La Nation Bénin...
Tandis
que la peur de l’échec freine encore bien des ambitions, la mentalité de
croissance offre une autre perspective : celle du progrès, de l’adaptabilité et
de la résilience. Dans cet entretien, Rébecca Dahou, coach en performance et
productivité parle de cette posture intérieure qui transforme les obstacles en
tremplins.
Quand on parle de “mentalité de croissance”, de quoi s’agit-il exactement, et comment se distingue-t-elle d´une mentalité fixe ?
La mentalité de croissance, c’est croire qu’on peut évoluer avec le temps, l’effort et l’apprentissage. Là où une mentalité fixe pense : “C’est comme ça, je suis comme ça”, la mentalité de croissance dit : “Je peux progresser, je peux m’adapter”. C’est une posture qui change tout, notamment dans notre rapport à l’échec et au défi.
Pourquoi avons-nous si souvent peur de l’échec ? Et en quoi cette peur peut-elle plomber notre élan ?
Parce qu’on a grandi avec l’idée que l’échec est une faute, un synonyme d’incompétence. Pourtant, il fait partie du processus. Je l’ai personnellement vécu. Cette peur nous pousse à rester dans notre zone de confort, à ne pas tenter, à nous autocensurer. Et c’est comme ça qu’on stagne, sans même s’en rendre compte.
Quels réflexes adopter quand on fait face à un échec difficile, surtout s’il est public ?
Le premier réflexe, c’est l’acceptation. Accepter ce qui est arrivé, sans déni ni honte. Ensuite, se poser la bonne question : “Qu’est-ce que je peux apprendre de cette situation, et ajuster pour rebondir.” L’échec devient alors un levier.
Comment aider les enfants, élèves ou jeunes professionnels, à changer leur regard sur l’échec ?
Il faut normaliser l’échec dans nos discours, nos retours et nos exemples. Valoriser les efforts autant que les résultats. Ces jeunes ont besoin d’exemples concrets, pas de perfection inaccessible. Montrer qu’on apprend en tombant et en se relevant, ça change tout.
Avez-vous un exemple parlant d’un échec qui a ouvert la voie à une réussite inattendue ?
Oui, une cliente que j’ai accompagnée. Elle repoussait sans cesse ses projets par peur de mal faire. Elle a fini par rater une certification importante. Ce fut un déclic. Ensemble, on a retravaillé son organisation et surtout sa posture. Résultat : elle a progressé avec plus de confiance, et ça a marché. Cet échec l’a propulsée plus loin.
Quels rituels ou habitudes recommandez-vous pour cultiver la mentalité de croissance au quotidien ?
D’abord,
s’entourer de personnes qui avancent. Ensuite, se fixer des objectifs
atteignables et progresser un pas après l’autre. Et surtout, se parler avec
bienveillance. Quand on doute ou qu’on échoue, c’est là que tout commence: dans
le dialogue intérieur.