La Nation Bénin...
L’analyse
du budget de l’Etat, gestion 2025, fait un focus sur la situation des personnes
handicapées. Le renforcement des acquis, la prise en compte des défis et des
perspectives sont des approches à considérer pour réduire les disparités qui
touchent cette catégorie de personnes.
La
situation des personnes handicapées a toujours été une préoccupation pour les
pouvoirs publics au Bénin. De nombreux décrets et lois ont été pris par le
gouvernement pour leur bien-être, ce qui en réalité rime avec les Objectifs de
développement durable 4, 8, 11, et 17.
La
question du handicap est érigée, ces dernières années, au rang des priorités de
l’action gouvernementale avec la rénovation du cadre institutionnel qui fixe
les droits des personnes handicapées et la prise de plusieurs mesures
d’intégration sociale et de facilité financière, voire économique à leur
profit», soutient le projet de lois de finances, gestion 2025.
Les
dernières dispositions légales sont contenues dans la loi n°2017-06 du 29
septembre 2017 portant promotion des droits des personnes handicapées en
République du Bénin et le décret n°2023- 325 du 21 juin 2023 portant mesures
spéciales de promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat des personnes
handicapées.
En
décembre 2022, le chef de l’Etat s’était entretenu avec ces personnes afin de
recueillir leurs aspirations et préoccupations. Plusieurs actes forts ont été
posés par le gouvernement au lendemain de cette rencontre. Entre autres, le
lancement officiel de la phase pilote du Projet d’appui à la prise en charge
intégrée des enfants autistes, en vue d’améliorer de manière significative les
conditions de vie des enfants atteints de troubles du spectre autistique.
Pour
la rentrée scolaire 2024, des kits scolaires ont été distribués aux enfants
handicapés. Le gouvernement a également fait une tournée de renforcement des
capacités des associations de personnes handicapées dans l’optique d’améliorer
la gestion associative et sensibiliser à l’importance de la carte d'égalité des
chances. Le soutien aux centres spécialisés pour les handicapés, la rénovation
de l’école des sourds de Vêdoko sont des actes majeurs posés ces derniers mois
en faveur de cette catégorie de personnes.
Ainsi,
depuis 2016, le budget de l'Etat intègre des actions visant à réduire et à
corriger les disparités liées aux personnes vivant avec un handicap.
Le
projet de loi de finances 2025 n’échappe pas à l’exercice. Il se focalise sur
deux principaux volets. Dans un premier temps, il s’appuie sur les acquis du
gouvernement en lien avec le renforcement de l’inclusion des personnes
handicapées. Ensuite, la note d’analyse du budget 2025 identifie les principaux
défis et les perspectives d’actions en lien avec le renforcement de la prise en
compte des besoins des personnes vivant avec un handicap.
Défis
Selon le recensement général de la population 2013, le Bénin compte environ quatre-vingt-douze mille cinq cents personnes handicapées. Ce chiffre représente une proportion non négligeable de la population générale et met en lumière la nécessité d'une prise en compte spécifique de cette couche dans les politiques publiques. Le Rgph 5 fournira sans doute un aperçu plus global de leur situation. Pour l’instant, les défis pour une inclusion totale des personnes handicapées sont énormes en dépit des acquis.
La
note d’analyse du budget 2025 relève l’absence de données démographiques
actualisées sur les personnes handicapées. Cela pourrait rendre difficile
l'évaluation de leur situation socio-économique et de leur niveau d'inclusion
dans la société.
Les
Organisations de la société civile ont de tout temps plaidé pour
l’accessibilité aux infrastructures des personnes handicapées au Bénin. C’est
justement pourquoi le projet de loi de finances 2025 y note une addition de
vulnérabilité : « L’absence de rampes d'accès, d'ascenseurs adaptés, et de
signalisation adéquate complique leur mobilité et leur participation aux
activités quotidiennes. Cette situation limite l'accès des personnes
handicapées à des services essentiels comme l'éducation, la santé, l'emploi et
les services administratifs ».
L’accessibilité
aux moyens de transport constitue aussi un casse-tête pour ces personnes. «
L'absence de bus équipés de rampes d'accès ou de places réservées, ainsi que le
manque de stations accessibles compliquent les déplacements des personnes à
mobilité réduite», relève la note.
En 2025, il serait appréciable « d’intégrer systématiquement les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap dans les activités de tous les ministères en fonction de leurs domaines d’intervention », recommande la note d’analyse budgétaire. En termes de perspectives en 2025, il est souhaitable de « développer la recherche sur les différents aspects du handicap et de l’inclusion pour éclairer les politiques publiques». Le document préconise par ailleurs de « mettre en place un suivi-évaluation régulier impliquant l’Etat et la société civile, afin de mesurer les progrès et d’apporter les ajustements nécessaires, le cas échéant ». Le gouvernement gagnerait aussi à renforcer l’implication des organisations représentatives des personnes handicapées dans les processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi des politiques publiques.