La Nation Bénin...

Les acteurs des technologies agricoles sont en conclave à Cotonou, du 2 au 6 octobre, dans le cadre d’un atelier de capitalisation des expériences sur la mise en place des services agricoles à l’aide des drones en Afrique subsaharienne. Il s’agit pour eux de dresser l’état des lieux de l’utilisation des drones au profit de l’agriculture et d’en dégager les perspectives.
En 2016, plusieurs start-up africaines spécialisées dans les services agricoles à l’aide des drones ont été mobilisées, à travers un projet, en vue de parvenir à la digitalisation de l’agriculture en Afrique subsaharienne. Plus de trois ans après, quels en sont les acquis et perspectives ? C’est pour répondre à cette interrogation légitime que les initiateurs dudit projet et les patrons des start-up impliquées, se retrouvent depuis hier, à Cotonou, à la faveur d’un atelier dit de capitalisation des expériences des solutions digitales, notamment les drones dans l’agriculture en Afrique subsaharienne.
Cet atelier est donc l’occasion pour ces entreprises et institutions de pouvoir échanger sur leurs expériences : s’inspirer de ce qui marche dans certains pays et apprendre des difficultés rencontrées dans d’autres Etats, explique Abdel Aziz Lawani, directeur général de Global partners et co organisateur de l’événement, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de ces assises. « Ensuite, nous allons discuter, ensemble, de ces succès et échecs pour voir les acquis et perspectives», ajoute-t-il.
Clé de transformation agricole
Mais d’ores et déjà, le Centre technique de coopération agricole et rurale (Cta), structure initiatrice du projet et co organisatrice de l’atelier, se félicite du chemin parcouru. Giacomo Rambaldi, coordinateur de programme sénior Tic/Cta profitera de son intervention pour rappeler les tenants et les aboutissants du projet.
« La clé de la transformation de l’agriculture africaine passe par l’efficacité des services de conseils axés sur l’exploitation de données fiables », celles issues notamment des drones, soutient Nestor Nouhouayi, représentant du chef de la délégation de l’Union européenne à Cotonou. Il salue, au passage, les nouvelles dispositions prises par l’Union africaine pour l’usage des drones dans les Etats membres, et se félicite de la tenue de cet atelier. Il dit être confiant que cette rencontre contribuera à approfondir les contours de cette approche de drones agricoles et favoriser l’essor de cette nouvelle race d’entrepreneurs du numérique décidés à révolutionner l’agriculture africaine. Un sentiment que partage la représentante du ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (Maep).
« L’agriculture, telle que ma génération l’a connue est en train de changer, et ceci, grâce aux innovations technologiques portées par les jeunes », se réjouit Françoise Assogba Komlan, secrétaire générale du Maep. Elle cite au passage quelques innovations et avantages du drone qu’elle qualifie de «nouveaux paradigmes » auxquels l’agriculture doit s’adapter. Et il est clair qu’avec cet atelier sur la capitalisation des acquis, « Cotonou devient la capitale de l’agriculture numérique en Afrique », affirme la représentante du ministre. Françoise Assogba Komlan n’a pas manqué de rappeler les efforts que déploie le gouvernement en vue de digitaliser l’agriculture béninoise. « De même, un vaste projet de e-agriculture est sur le point d’être lancé. Il contribuera, entre autres, à la vulgarisation des services de drones », annonce-t-elle.
Quelques statistiques sur l’agriculture béninoise
Selon Françoise Assogba Komlan, secrétaire générale du Maep, « le secteur agricole béninois occupe environ 70 % de la population active. Il contribue pour près de 22 % au Pib, fournit environ 27 % des recettes d’exportation et 15 % des recettes de l’Etat ». C’est d’ailleurs pour cette raison, indique-t-elle, que l’agriculture occupe une place prépondérante dans les projets et programmes inscrits dans le Programme d’action du gouvernement. Mais avant d’en arriver à ces statistiques, la secrétaire générale du Maep a énuméré quelques contraintes auxquelles cette agriculture est confrontée. En effet, à côté des conditions climatiques et de l’appauvrissement des sols, « ce qui nous désole plus au ministère de l’Agriculture, c’est l’exode rural qui dépeuple les pôles de production de nos pays », a-t-elle fait savoir. Elle plaide dès lors pour l’usage des drones, gage d’une agriculture intelligente au Bénin et en Afrique n