La Nation Bénin...
Les
petits exploitants agricoles auront un soutien de taille dans l’exercice de
leurs activités. Le gouvernement a adopté la phase pilote d’un projet pour
l’intégration de l’assurance agricole indicielle pour l’accroissement de leur
résilience face aux changements climatiques.
Les
changements climatiques et les effets subséquents ont des impacts négatifs sur
les activités des petits exploitants agricoles. Entre inondations abondantes et
longues périodes de sécheresses, ces producteurs peinent à forger leur
résilience. Il fallait donc une main secourable pour apporter l'appui qui
manquait. C’est justement l’intention du gouvernement qui vient d’acter
l’intégration de l’assurance agricole indicielle, pour une phase pilote qui
couvre tous les départements du pays. Elle va permettre d’impacter 100 000
petits exploitants et contribuera à l’amélioration de la productivité.
Cette
phase pilote se déroulera sur la période 2024-2025 et va s’appuyer sur un
modèle innovant et inclusif. L’implication des faîtières dans la
sensibilisation, l’échantillonnage et le suivi des bénéficiaires sera
déterminante. Cette option promeut une approche multirisque et indicielle basée
sur le rendement et non sur la pluviométrie, permettant donc un remboursement
automatique de tous les bénéficiaires impactés, en cas de sinistre.
En
outre, l'assurance agricole sera subventionnée pour les premières années de sorte
à accompagner les petits producteurs afin de leur permettre de se familiariser
avec le produit et d’en apprécier les avantages. Ce faisant, les acteurs du
secteur pourraient plus facilement bénéficier de l’assurance agricole via leurs
faîtières respectives et les Services financiers décentralisés à travers le
crédit agricole. Sont concernés le bétail, le riz et le coton, comme filières
animale, vivrière et industrielle.
Cette
nouvelle expérience d’assurance agricole vient corriger les insuffisances de
celle mise en place par l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab). En fait,
les acteurs agricoles s’étaient mobilisés pour mettre en place l’Amab. Mais le
modèle n’intégrait pas tous les risques et n’était pas non plus différent de
celui d’une assurance classique. L’expérience n’a donc pas été concluante. Or
le besoin d’une assurance spécifique au secteur agricole est prégnant,
surtout avec les effets du dérèglement
climatique. Pendant ce temps, la plupart des institutions financières, en
raison de l’absence d’une mesure de protection adéquate, ne s’intéressent pas
particulièrement à l’amélioration du financement agricole. C’est pour surmonter
ces difficultés que le gouvernement, avec l’appui de certains partenaires
techniques et financiers, a engagé le processus de mise en place d’une
assurance indicielle afin d'augmenter la résilience des petits exploitants.
A en croire le gouvernement, ledit processus a démarré en 2022 avec la réalisation d’une étude de faisabilité dont les résultats ont été validés en 2023 et tirent leçon de l’expérience de l’Amab, tout en révélant le potentiel de marché pour l’adoption d’un programme d’assurance agricole.
L’agriculture constitue l’un des principaux moteurs de l’économie béninoise, représentant une source essentielle de revenus et d’emplois pour une grande partie de la population. Toutefois, ce secteur est confronté à de nombreux défis, tels que les aléas climatiques, les maladies des cultures et les fluctuations des prix. Pour atténuer ces risques, l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab) était vue comme une solution novatrice et durable.
Créée
en 2006, l’Amab a pour objectif de protéger les agriculteurs contre les pertes
liées aux aléas naturels et aux crises économiques. En collaborant avec les
organisations paysannes et les Ong, elle vise à renforcer la résilience des
exploitants agricoles, surtout dans un pays où une grande partie de la
population dépend de l’agriculture de subsistance. Dans la pratique, l’Amab
fonctionne sur le principe de la mutualisation des risques. Les agriculteurs
adhèrent à des groupes mutualistes, contribuant ainsi à un fonds commun. En cas
de sinistre, les membres peuvent bénéficier d’indemnités proportionnelles à
leurs cotisations et aux pertes subies. Cette assurance propose plusieurs types
de couvertures qui portent sur la protection contre la sécheresse, les
inondations et les tempêtes ; la couverture contre les maladies et ravageurs et
la protection des cheptels contre les maladies et accidents■