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Accroissement de la résilience des petits exploitants: Une assurance pour impacter 100 000 producteurs

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Un nouveau mécanisme pour appuyer les producteurs agricoles Un nouveau mécanisme pour appuyer les producteurs agricoles

Les petits exploitants agricoles auront un soutien de taille dans l’exercice de leurs activités. Le gouvernement a adopté la phase pilote d’un projet pour l’intégration de l’assurance agricole indicielle pour l’accroissement de leur résilience face aux changements climatiques. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 29 oct. 2024 à 07h33 Durée 3 min.
#changements climatiques

Les changements climatiques et les effets subséquents ont des impacts négatifs sur les activités des petits exploitants agricoles. Entre inondations abondantes et longues périodes de sécheresses, ces producteurs peinent à forger leur résilience. Il fallait donc une main secourable pour apporter l'appui qui manquait. C’est justement l’intention du gouvernement qui vient d’acter l’intégration de l’assurance agricole indicielle, pour une phase pilote qui couvre tous les départements du pays. Elle va permettre d’impacter 100 000 petits exploitants et contribuera à l’amélioration de la productivité.

Cette phase pilote se déroulera sur la période 2024-2025 et va s’appuyer sur un modèle innovant et inclusif. L’implication des faîtières dans la sensibilisation, l’échantillonnage et le suivi des bénéficiaires sera déterminante. Cette option promeut une approche multirisque et indicielle basée sur le rendement et non sur la pluviométrie, permettant donc un remboursement automatique de tous les bénéficiaires impactés, en cas de sinistre.

En outre, l'assurance agricole sera subventionnée pour les premières années de sorte à accompagner les petits producteurs afin de leur permettre de se familiariser avec le produit et d’en apprécier les avantages. Ce faisant, les acteurs du secteur pourraient plus facilement bénéficier de l’assurance agricole via leurs faîtières respectives et les Services financiers décentralisés à travers le crédit agricole. Sont concernés le bétail, le riz et le coton, comme filières animale, vivrière et industrielle.

Cette nouvelle expérience d’assurance agricole vient corriger les insuffisances de celle mise en place par l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab). En fait, les acteurs agricoles s’étaient mobilisés pour mettre en place l’Amab. Mais le modèle n’intégrait pas tous les risques et n’était pas non plus différent de celui d’une assurance classique. L’expérience n’a donc pas été concluante. Or le besoin d’une assurance spécifique au secteur agricole est prégnant, surtout  avec les effets du dérèglement climatique. Pendant ce temps, la plupart des institutions financières, en raison de l’absence d’une mesure de protection adéquate, ne s’intéressent pas particulièrement à l’amélioration du financement agricole. C’est pour surmonter ces difficultés que le gouvernement, avec l’appui de certains partenaires techniques et financiers, a engagé le processus de mise en place d’une assurance indicielle afin d'augmenter la résilience des petits exploitants.

A en croire le gouvernement, ledit processus a démarré en 2022 avec la réalisation d’une étude de faisabilité dont les résultats ont été validés en 2023 et tirent leçon de l’expérience de l’Amab, tout en révélant le potentiel de marché pour l’adoption d’un programme d’assurance agricole.

L’expérience Amab

L’agriculture constitue l’un des principaux moteurs de l’économie béninoise, représentant une source essentielle de revenus et d’emplois pour une grande partie de la population. Toutefois, ce secteur est confronté à de nombreux défis, tels que les aléas climatiques, les maladies des cultures et les fluctuations des prix. Pour atténuer ces risques, l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab) était vue  comme une solution novatrice et durable.

Créée en 2006, l’Amab a pour objectif de protéger les agriculteurs contre les pertes liées aux aléas naturels et aux crises économiques. En collaborant avec les organisations paysannes et les Ong, elle vise à renforcer la résilience des exploitants agricoles, surtout dans un pays où une grande partie de la population dépend de l’agriculture de subsistance. Dans la pratique, l’Amab fonctionne sur le principe de la mutualisation des risques. Les agriculteurs adhèrent à des groupes mutualistes, contribuant ainsi à un fonds commun. En cas de sinistre, les membres peuvent bénéficier d’indemnités proportionnelles à leurs cotisations et aux pertes subies. Cette assurance propose plusieurs types de couvertures qui portent sur la protection contre la sécheresse, les inondations et les tempêtes ; la couverture contre les maladies et ravageurs et la protection des cheptels contre les maladies et accidents■