La Nation Bénin...
L'appel
à candidatures pour la sixième édition du Grand prix littéraire a été lancé
jeudi 12 septembre dernier. Organisé par l'Agence de développement des arts et
de la culture (Adac), ce concours joue un rôle crucial dans l'essor de la
littérature béninoise.
Si
certains estiment que tout le travail pour la publication d’un ouvrage repose
sur les éditeurs, il apparaît clairement que cela exige aussi diverses qualités
chez les auteurs ou écrivains. Les prix littéraires visent généralement à
distinguer et promouvoir le talent et la créativité des auteurs. Pour le Grand
prix littéraire du Bénin, seules les candidatures des éditeurs sont attendues.
Ces derniers peuvent soumettre entre un et trois livres d'auteurs différents
issus de leur catalogue. Ce processus de sélection représente un véritable défi
pour les éditeurs, qui doivent se montrer rigoureux dans leur choix en tenant
compte de la qualité, de l'originalité et de l'impact des œuvres soumises. Les
éditeurs doivent analyser les tendances des éditions précédentes du prix et les
thèmes abordés dans les œuvres nominées. La pertinence des thématiques
choisies, en lien avec l'actualité nationale et internationale, est un critère
déterminant. Cela s'explique par l'un des objectifs principaux de ce concours :
renforcer la visibilité de la littérature béninoise sur les scènes africaine et
mondiale. Par conséquent, les éditeurs sont tenus de faire preuve de
professionnalisme et de rigueur dans leur sélection. Mais il ne faut pas
oublier que derrière chaque livre se trouve un auteur, et celui-ci doit
également répondre à certains critères pour espérer remporter le prix.
«
La littérature, c'est comme la vie. Il n'y a pas de repos. On est en permanence
en route, à l'instar du philosophe. On se retrouve chaque jour soit voyageant à
travers de belles pages, soit, pinceau en main, en train de donner vie à des
univers imaginaires », affirme Florent Houndjo, lauréat du Grand prix
littéraire 2023. Selon lui, les écrivains ont tout intérêt à lire d'autres
auteurs et à continuer d'écrire, car cela nourrit leur créativité et les aide à
se perfectionner. À titre illustratif, son œuvre primée “Dans les limbes”
(Grand prix 2023) a été inspirée par la lecture du “Dialogue aux enfers entre
Montesquieu et Machiavel" de Maurice Joly, auteur français du XIXe siècle.
Cela démontre l'importance pour tout aspirant au Grand prix littéraire, de
s'intéresser à la littérature internationale et historique. De plus, les
écrivains doivent tenir compte des thématiques actuelles. A ce sujet, Florent
Houndjo précise: «La seconde source d'inspiration, c'est l'histoire et
l'actualité politique du continent africain, vues sous le prisme de la
confrontation entre le néocolonialisme et le panafricanisme». Pris sous cet
angle, l'écrivain ne se contente pas de raconter des histoires, il se
positionne aussi comme un acteur engagé, offrant des solutions aux maux de la
société.
Le
défi du concours ne se limite pas aux nouveaux participants. Dans ce paysage
littéraire qui se meut, la pression est d'autant plus grande chez les anciens
lauréats, car ils doivent continuer à évoluer et à se renouveler, en phase avec
les tendances actuelles. L'idée de se reposer sur ses lauriers n'est pas
envisageable pour ceux qui ont déjà été récompensés. Au final, éditeur et
écrivain jouent tous deux, un rôle essentiel dans la réussite de ce prix. Bien
que les exigences des éditeurs soient plus décisives, les auteurs doivent
également répondre aux attentes. Pour que ce prix prenne encore plus d'ampleur,
il est nécessaire d'encourager la participation de la jeune génération et
d'accroître leur engouement pour la littérature■