La Nation Bénin...
C’est une grande première que le Bénin vient d’initier et compte inscrire sur la liste des pays à grande tradition de carnaval. Samedi 28 mars dernier dans les rues de Cotonou, les populations ont eu droit à un déferlement culturel inhabituel. A cette messe de la célébration de la culture béninoise, on pouvait noter également la participation de six pays étrangers.
La première édition du grand carnaval de Cotonou est passée du rêve à la réalité, depuis le samedi dernier. Après avoir réussi dans plusieurs domaines culturels et fait inscrire le nom du pays sur la liste de plusieurs grandes disciplines culturelles, c’est désormais au niveau du carnaval que le Bénin fait parler de lui. Et pour une première édition, on peut dire que le départ a été bien pris. En tout cas le spectacle offert samedi dernier par les dizaines de troupes et groupes folkloriques n’était pas en deçà des attentes. On dira même que de grands moyens ont été mobilisés à cette fin. Déjà, prophétise le ministre en charge de la Culture, Jean Michel Abimbola, «on en fera davantage pour que le carnaval de Cotonou soit réputé». Pour lui en effet, il ne s’agit pas d’un simple festival comme on en voit, mais plutôt d’un carnaval. Et en tant que tel, ce rendez-vous n’a pas manqué de revêtir les attributs qui sont les siens.
Tout est parti de la place de l’Etoile rouge avec une impressionnante mobilisation d’acteurs culturels pour un tour de ville sur plusieurs kilomètres, avec un arrêt démonstratif au carrefour Cica Toyota, avant le point de chute, l’esplanade intérieure du stade de l’amitié de Cotonou.
Ainsi, pendant plusieurs heures, chants, danses, animations, tambours… étaient le menu de cette grande déferlante qui avait, entre autres, pour acteurs les géantes marionnettes de Porto-Novo, le groupe Makandjou Ola, le Guèlèdè de l’Ensemble artistique Towara, les troupes de la compagnie Super anges, le groupe Forêt sacrée, la troupe Wanilo qui proposait le Sinsinnou, Tonassé avec le Houngan, les Dinosaures avec le Massè Gohoun, Guéli avec Akonhoun, Ashakata de Porto-Novo, les 3L, les Bourian des de Souza de Ouidah et de Cotonou, Ayidoté avec le Sakpata, le groupe Tèkè de Tchaourou, Issè Issè, plusieurs groupes de fanfare… C’est donc cet ensemble vantant divers rythmes et danses du Bénin qui a sillonné le tronçon Etoile rouge-Stade de l’amitié dans une démonstration de force qui n’a pas laissé le public indifférent. Des dizaines d’amateurs de la culture nationale ont ainsi suivi le mouvement et ont accompagné les caravaniers jusqu’à destination, pour être ensuite les témoins de la démonstration de force offerte sur place en présence du ministre en charge de la Culture et son collègue du Développement.
Mais le cocktail n’était pas que béninois. Plusieurs groupes de la sous-région sont venus honorer le rendez-vous du premier carnaval de Cotonou. On notait ainsi par exemple la présence des échasses et des danseuses venues du Togo, d’une troupe chinoise venue proposer les danses du lion et du dragon, les masques du village Gossina au Burkina Faso, une autre troupe venue du Niger avec la danse des génies en l’honneur des femmes. La Côte d’ivoire était également de la partie.
En somme, c’était une belle fête de la culture autour du Bénin qui a permis aux groupes invités de faire parler également leurs cultures. Mais le Bénin n’était pas du reste et comme il fallait s’y attendre, la grande attraction de ce carnaval est restée locale avec les démonstrations proposées par les différentes troupes. Ce carnaval a donc permis de faire découvrir, ainsi que le dira le ministre en charge de la culture, «un large pan de la culture béninoise». Mais il reste une initiative à parfaire, admet Jean Michel Abimbola. Pour les organisateurs même du carnaval, notamment les directeurs de la Promotion artistique et culturelle, de l’Ensemble artistique national et du Fond d’aide à la culture, c’est déjà un grand pas que le Bénin vient ainsi de poser sur le terrain de la valorisation de son patrimoine.