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Caucus africain: Les messages forts de la Déclaration de Cotonou

Economie
Par   LANATION, le 09 août 2016 à 07h19

La déclaration de Cotonou a sanctionné la fin des travaux du Caucus africain, le 5 août dernier à Cotonou. Les gouverneurs africains des institutions de Bretton Woods ont pris des engagements forts pour créer les conditions de résilience des économies africaines aux chocs exogènes.

Le Caucus africain a tenu toutes ses promesses. Après deux jours d’intenses discussions, les gouverneurs africains de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) ont bouclé les travaux sur des engagements forts devant renforcer l’intérêt des institutions de Bretton Woods pour les Etats africains. Ce qu’ils ont appelé la Déclaration de Cotonou part sur la détermination des gouverneurs à œuvrer davantage pour la bonne gouvernance et la transparence dans la conduite des politiques publiques de développement. L’enjeu, c’est de maintenir le cap des avancées réalisées par les économies africaines cette dernière décennie. «Les gouverneurs lancent un appel aux institutions de Bretton Woods pour accompagner la transformation structurelle des économies des pays africains, notamment par le financement et la facilitation d’investissements massifs à taux concessionnel dans les secteurs clés», soulignent-ils. Du coup, ils appellent à une solide reconstitution de l’aide et recommandent une nouvelle approche, de nouveaux instruments adaptés aux besoins réels du continent et un cadre de gestion de la dette plus souple.

Le Caucus africain sollicite aussi le renforcement des capacités techniques adaptées aux institutions de Bretton Woods afin de rendre les économies africaines plus résilientes aux chocs exogènes, d’autant que l’aide au développement, aux yeux des gouverneurs, devra être un levier pour libérer le potentiel intérieur des Etats africains. Les gouverneurs ont aussi saisi le rendez-vous de Cotonou pour relancer le débat sur la réforme de la gouvernance au sein des institutions financières internationales, afin d’y corriger l’injustice qui frappe les pays africains. « Nous appelons les institutions de Bretton Woods à rendre effectifs les engagements pris en matière de diversité et de représentativité du continent dans leurs instances de décisions», insistent-ils.

Cotonou, un modèle de suivi ?

La Déclaration de Cotonou n’a pas manqué d’apprécier le contexte économique actuel marqué par la multiplicité des chocs, notamment la chute des cours des matières premières, le resserrement des conditions financières sur les marchés de capitaux, les défis d’ordre sécuritaire et le changement climatique. Pour les participants au caucus, la conjoncture internationale rend plus difficile la conduite des politiques de développement sur la continent africain. Mais ils estiment que pour prendre en charge les chocs, il est nécessaire de promouvoir la diversification et le développement inclusif des économiques ainsi que le renforcement des communautés régionales.
Le Caucus africain a également adopté un référendum devant servir de socle dans les rapports que les Etats africains entretiennent avec les institutions de Bretton Woods. Ce document repose sur cinq grands axes, à savoir l’amélioration de la résilience des pays africains face aux chocs exogènes, la mobilisation des ressources internes, l’accélération de la croissance pour une meilleure transformation économique, l’appui aux économies pré-émergentes, les préoccupations liées à la représentativité de l’Afrique au sein des instances de Bretton Woods. « La nécessité de soutenir l’Afrique et d’accompagner les efforts des gouvernants africains est plus qu’impérieuse pour le maintien de l’équilibre du monde qui, faut-il le rappeler, est en proie à de graves crises», rappelle Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat en charge du Développement, président du Caucus africain. Il demande aux partenaires du FMI et de la Banque mondiale de porter la voix du continent africain auprès de la communauté des bailleurs de fonds pour un financement plus intensif en faveur de l’Afrique. «Nous avons confessé que les objectifs de Luanda 2015 n’ont pas tous été atteints et prenons l’engagement que Cotonou 2016 sera un modèle de suivi et d’application concrète », conclut l’ancien directeur Afrique du FMI. Après le Bénin, rendez-vous est désormais pris pour le Botswana qui aura l’honneur d’abriter le prochain caucus africain ?