La Nation Bénin...
La
Banque mondiale a rendu public le rapport annuel d’évaluation des politiques et
des institutions nationales. Un rapport qui fait l’examen des défis économiques
en Afrique subsaharienne avec une appréciation des réformes économiques et
sociales.
L’évaluation
des politiques et des institutions nationales (Cpia) est un diagnostic annuel
portant sur les pays éligibles aux financements de l'Association internationale
de développement (Ida), une institution de la Banque mondiale qui aide les pays
pauvres. Le rapport 2024 fournit une évaluation de la qualité des politiques et
des institutions dans les 39 pays Ida en Afrique subsaharienne pour l'année
civile 2023. Les pays sont classés de faibles à élevés selon seize critères
regroupés en quatre domaines dont la gestion économique, les politiques
structurelles, les politiques d'inclusion sociale et d'équité et la gestion des
institutions du secteur public.
Dans ce classement, le Bénin occupe la première place dans la région ouest-africaine et du centre et est deuxième en Afrique pour le financement de l'Association internationale de développement (Ida). Ce qui démontre l’objectivité des réformes économiques et sociales opérées au Bénin depuis peu. Globalement, le rapport note que les pays d'Afrique subsaharienne ont relativement bien traversé l'année 2023 grâce à des réformes économiques et sociales convaincantes. Ainsi, la note moyenne globale de cette évaluation Cpia en Afrique subsaharienne reste stable et s'établit à 3,1. Une analyse plus détaillée des évaluations par pays indique que l'Afrique subsaharienne a rattrapé le score global moyen des pays Ida dans le reste du monde, et ce, grâce à la réforme des politiques sociales, à l'amélioration convaincante de la politique budgétaire et aux dispositions institutionnelles visant à promouvoir la stabilité économique. « Il convient notamment de souligner que les gouvernements et les banques centrales ont commencé à accorder davantage d'attention au renforcement de leur crédibilité, de leurs capacités et de la transparence qu'à la lutte contre les chocs mondiaux », souligne le document.
Observations
Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, explique que ce rapport permet de cerner les domaines de faiblesse relative et d'engager un dialogue sur les réformes politiques susceptibles de produire de meilleurs résultats de développement. Malgré cette embellie économique, les pays ont été freinés par une transparence limitée et un encadrement judiciaire insuffisant. Le rapport souligne la nécessité d'attirer et de conserver des investissements plus importants de la part du secteur privé pour rendre résilient le système économique. Toutes choses que le Bénin applique aujourd’hui avec des résultats probants.
Le
rapport oriente aussi vers de considérables opportunités dans les domaines du
commerce et de l'économie numérique, deux secteurs d’activités à forte valeur
ajoutée. L’étude relève qu’un accès accru à l'internet à haut débit dans
certains pays a stimulé l'emploi et la productivité. La Zone de libre-échange
continentale africaine (Zlecaf) favorise la concurrence et les investissements
étrangers directs (Ide). L’exemple du Ghana qui a connu une augmentation des
investissements étrangers directs grâce à la Zlecaf a été donné.
De
plus, le rapport indique que la mobilisation des recettes fiscales via la
numérisation des procédures fiscales et l'élargissement de l'assiette fiscale,
améliore les finances publiques. Dans ce sens, le Bénin s’est lancé dans une
vaste réforme de dématérialisation avec plusieurs services qui se font
aujourd’hui en ligne.
Cependant,
le document mentionne la persistance de plusieurs défis majeurs qu’il reste à
relever. Il cite la gestion de la dette qui constitue un problème critique, la
faiblesse de l'activité du secteur privé et la dépendance vis-à-vis des
investissements publics qui limitent la croissance économique. La qualité de
l'emploi est également préoccupante, avec une prédominance d'emplois précaires
et une faible proportion d'emplois salariés. Des défis importants subsistent
également dans le domaine de la gouvernance, selon le rapport avec
l’instabilité politique dans certains pays. Il faut dire que les notes de
l’évaluation des politiques et des institutions procurent aux entreprises et
aux investisseurs internationaux des indications sur la qualité des
institutions et l'efficacité des réformes récentes, afin de lever les doutes
qui empêchent parfois les partenaires intéressés de lancer de nouvelles
activités dans la région.