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Lutte contre le paludisme: Nouveau cap au terme des 4es Journées scientifiques

Santé
Au regard des défis, la lutte antipaludique ne peut plus se faire en vase clos Au regard des défis, la lutte antipaludique ne peut plus se faire en vase clos

La quatrième édition des Journées scientifiques sur le paludisme s’est ouverte, ce mercredi 29 mai, à l’Institut des sciences biomédicales appliquées (Isba) à Cotonou. Le thème de cette année est intitulé « Recherches scientifiques et innovations pour la lutte contre le paludisme». Les acteurs réitèrent leur engagement contre le fléau.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 03 juin 2024 à 07h03 Durée 4 min.
#Lutte contre le paludisme #Nouveau cap au terme des 4es Journées scientifiques

Les chercheurs du monde scientifique s'engagent à construire un avenir sans paludisme. Ils l’ont fait savoir, ce mercredi 29 mai, à l’ouverture des 4es Journées scientifiques. Leur conviction, la lutte contre le paludisme va de pair avec la recherche scientifique. Les présentes assises leur offrent donc l’occasion de faire la mise à jour des connaissances à la lumière des avancées sur l’épidémie au Bénin et dans la sous-région. 

« Les 4es Journées scientifiques visent à interroger la recherche scientifique et l’innovation sur le paludisme. Elles encouragent les approches innovantes sur le paludisme », explique Aurore Ogouyèmi Hounto, présidente du Comité scientifique. 

La rencontre réunit les chercheurs, les innovateurs, les étudiants, les Ong intervenant dans le domaine de la lutte contre le paludisme sur les plan national et international. Avec comme communication inaugurale «Vaccin antipaludique: historique, acquis, perspectives et défis », les discussions seront axées autour de plusieurs questions telles que les défis du système sanitaire, la chimio prévention, l’épidémiologie, les aspects socio-anthropologiques, la grossesse et le paludisme.

Les présentes journées scientifiques permettront aux participants de présenter les résultats de leurs recherches, leurs innovations technologiques ainsi que le contenu des projets de recherches dans le domaine de la lutte contre le paludisme.

Ces assises contribuent à la valorisation et à la visibilité du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), en mettant en avant sa collaboration avec les institutions de recherches de lutte contre le paludisme. 

Gros souci en dépit des progrès

Les données qu’expose Salifou Sourakatou, directeur de la Santé publique, représentant le ministre de la Santé, engagent doublement les acteurs de la recherche scientifique. On retient que le paludisme demeure encore un casse-tête dans le domaine de la santé publique en dépit des avancées majeures enregistrées ces dernières années. « Le paludisme, maladie évitable, ‘’facile à traiter’’ est devenu un problème de santé de par son ampleur, sa charge de morbidité, sa mortalité au sein des enfants de moins de 5 ans malgré les efforts et les énormes investissements consentis par la communauté internationale pour son contrôle et son élimination », relève-t-il.

La région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé continue de supporter la charge de mortalité et de morbidité. « En 2022, l’ensemble de la région a enregistré 94 % du taux de paludisme, soit deux cent trente-trois millions de cas ». Le Bénin n’est pas moins exposé. « Au Bénin, le paludisme constitue le premier motif de consultation et d’hospitalisation enregistré dans les formations sanitaires du pays et la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans. En 2023, l’incidence du paludisme au sein de la population générale est de 7 %. Il est deux fois plus élevé chez les enfants de moins de 5 ans, soit environ 39 %. La mortalité due au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans est d’environ cent six décès pour cent mille enfants », se désole Salifou Sourakatou.

En plus de ces données peu reluisantes, de nouvelles menaces éprouvent les avancées en matière de recherches scientifiques. Il s’agit notamment de « l’émergence de la résistance aux médicaments les plus couramment utilisés dans les traitements, l’apparition des outils résistants aux insecticides utilisés dans les outils essentiels de lutte, l’émergence de nouveaux vecteurs de paludisme invasifs qui prospèrent aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale, les effets néfastes induits par le changement climatique… », fait-il observer.

Il est donc difficile que la lutte se fasse uniquement dans des cercles fermés. D’où ces journées qui se veulent très prometteuses contre le paludisme.

De la rencontre, sortiront des résolutions hardies et des recommandations idoines à l’endroit des populations en vue d’une Afrique débarrassée du paludisme.