La Nation Bénin...
La
quatrième édition des Journées scientifiques sur le paludisme s’est ouverte, ce
mercredi 29 mai, à l’Institut des sciences biomédicales appliquées (Isba) à
Cotonou. Le thème de cette année est intitulé « Recherches scientifiques et
innovations pour la lutte contre le paludisme». Les acteurs réitèrent leur
engagement contre le fléau.
Les
chercheurs du monde scientifique s'engagent à construire un avenir sans
paludisme. Ils l’ont fait savoir, ce mercredi 29 mai, à l’ouverture des 4es
Journées scientifiques. Leur conviction, la lutte contre le paludisme va de
pair avec la recherche scientifique. Les présentes assises leur offrent donc
l’occasion de faire la mise à jour des connaissances à la lumière des avancées
sur l’épidémie au Bénin et dans la sous-région.
«
Les 4es Journées scientifiques visent à interroger la recherche scientifique et
l’innovation sur le paludisme. Elles encouragent les approches innovantes sur
le paludisme », explique Aurore Ogouyèmi Hounto, présidente du Comité
scientifique.
La
rencontre réunit les chercheurs, les innovateurs, les étudiants, les Ong
intervenant dans le domaine de la lutte contre le paludisme sur les plan
national et international. Avec comme communication inaugurale «Vaccin
antipaludique: historique, acquis, perspectives et défis », les discussions
seront axées autour de plusieurs questions telles que les défis du système
sanitaire, la chimio prévention, l’épidémiologie, les aspects
socio-anthropologiques, la grossesse et le paludisme.
Les
présentes journées scientifiques permettront aux participants de présenter les
résultats de leurs recherches, leurs innovations technologiques ainsi que le
contenu des projets de recherches dans le domaine de la lutte contre le
paludisme.
Ces
assises contribuent à la valorisation et à la visibilité du Programme national
de lutte contre le paludisme (Pnlp), en mettant en avant sa collaboration avec
les institutions de recherches de lutte contre le paludisme.
Gros souci en dépit des progrès
Les
données qu’expose Salifou Sourakatou, directeur de la Santé publique,
représentant le ministre de la Santé, engagent doublement les acteurs de la
recherche scientifique. On retient que le paludisme demeure encore un
casse-tête dans le domaine de la santé publique en dépit des avancées majeures
enregistrées ces dernières années. « Le paludisme, maladie évitable, ‘’facile à
traiter’’ est devenu un problème de santé de par son ampleur, sa charge de
morbidité, sa mortalité au sein des enfants de moins de 5 ans malgré les
efforts et les énormes investissements consentis par la communauté
internationale pour son contrôle et son élimination », relève-t-il.
La
région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé continue de supporter la
charge de mortalité et de morbidité. « En 2022, l’ensemble de la région a
enregistré 94 % du taux de paludisme, soit deux cent trente-trois millions de
cas ». Le Bénin n’est pas moins exposé. « Au Bénin, le paludisme constitue le
premier motif de consultation et d’hospitalisation enregistré dans les
formations sanitaires du pays et la première cause de décès chez les enfants de
moins de cinq ans. En 2023, l’incidence du paludisme au sein de la population
générale est de 7 %. Il est deux fois plus élevé chez les enfants de moins de 5
ans, soit environ 39 %. La mortalité due au paludisme chez les enfants de moins
de cinq ans est d’environ cent six décès pour cent mille enfants », se désole
Salifou Sourakatou.
En
plus de ces données peu reluisantes, de nouvelles menaces éprouvent les
avancées en matière de recherches scientifiques. Il s’agit notamment de «
l’émergence de la résistance aux médicaments les plus couramment utilisés dans
les traitements, l’apparition des outils résistants aux insecticides utilisés
dans les outils essentiels de lutte, l’émergence de nouveaux vecteurs de
paludisme invasifs qui prospèrent aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale,
les effets néfastes induits par le changement climatique… », fait-il observer.
Il
est donc difficile que la lutte se fasse uniquement dans des cercles fermés.
D’où ces journées qui se veulent très prometteuses contre le paludisme.
De
la rencontre, sortiront des résolutions hardies et des recommandations idoines
à l’endroit des populations en vue d’une Afrique débarrassée du paludisme.