La Nation Bénin...
Les
pays de l'Afrique subsaharienne mènent des réformes ardues pour stabiliser
leurs économies face aux chocs répétés. Ces efforts sont reconnus et salués par
le Fonds monétaire international (Fmi) dans son dernier rapport “Perspectives
économiques régionales”.
L'Afrique subsaharienne évolue dans un environnement économique complexe qui mêle progrès et vulnérabilités macroéconomiques persistantes. La région se redresse de crises économiques multiples, selon les récents rapports du Fonds monétaire international (Fmi) qui révèlent une évolution contrastée. Malgré des progrès significatifs, la région reste confrontée à des défis complexes. La stabilisation des économies locales s'accompagne d'initiatives de réformes budgétaires et monétaires, visant à redresser les balances publiques et commerciales en déséquilibre. Cependant, l'ampleur des efforts varie selon les pays, certains affichant des résultats encourageants, tandis que d'autres luttent encore avec des déficits et une inflation galopante. Les efforts budgétaires et de politique économique ont commencé à porter leurs fruits, selon le rapport du Fmi intitulé " Perspectives économiques régionales". Plusieurs pays voient leur déficit se résorber et leurs positions extérieures se renforcer. Grâce à des ajustements monétaires rigoureux, l'inflation ralentit dans la moitié de la région, s'inscrivant même dans les cibles économiques établies pour ces pays. Cependant, le rapport révèle que certaines économies continuent de subir une inflation à deux chiffres, souvent due à des facteurs structurels et au coût croissant de la dette. « La croissance en Afrique subsaharienne, estimée à 3,6 % pour 2024, reste inégale. Les nations riches en ressources naturelles sont particulièrement touchées, les pays exportateurs de pétrole affichent une croissance de moitié inférieure à celle des autres économies. Les conflits, l'insécurité et les pénuries énergétiques accentuent les difficultés », note le Fmi qui précise par ailleurs, que l'accès aux financements demeure limité, restreignant la marge de manœuvre des États pour investir dans des projets structurants. Les réformes sont également entraînées par une frustration sociale croissante, résultant de pressions économiques et de l'augmentation rapide du coût de la vie. L'interaction complexe entre la pauvreté, le chômage et une gouvernance défaillante dans certains pays suscite des tensions politiques. Pour nombre de gouvernements, il s'agit de maintenir un équilibre délicat entre la stabilité macroéconomique, la satisfaction des besoins de développement et l'adhésion populaire aux réformes.
Pour garantir l'acceptabilité de ces réformes, le Fmi appelle les dirigeants à protéger les populations les plus vulnérables et qu’un accent particulier soit mis sur la création d'emplois, accompagnés de mesures de communication et de consultation. Le Fonds suggère également une gouvernance améliorée afin de regagner la confiance citoyenne, indispensable pour mener ces transformations économiques. Les ajustements budgétaires réalisés dans les deux niveaux des pays de la région en 2023 ont permis de réduire le déficit primaire médian de 1,3 point de pourcentage du Pib, avec des améliorations dans certains pays. En parallèle, les efforts ont permis de stabiliser le ratio dette/Pib à environ 58 %. Bien que ce niveau reste élevé, le rapport note qu’il témoigne de la volonté de nombreux États d'assainir leurs finances. L'Afrique subsaharienne bénéficie également de l'amélioration des conditions sur le marché des euro-obligations avec certaines économies de retour sur ce marché. « Le déficit des transactions courantes devrait baisser de 0,7 point de pourcentage en 2024, une dynamique soutenue par la rigueur budgétaire croissante », projette le Fmi dans le rapport. Avec l'accompagnement des institutions internationales, les pays de la région sont encouragés à diversifier leurs économies. Le Fmi trouve qu’en favorisant les secteurs créateurs d'emplois pour les femmes et les jeunes, la région pourrait non seulement renforcer sa résilience économique mais aussi atténuer les tensions sociales. Des réformes audacieuses et bien pensées, couplées à un meilleur climat de gouvernance peuvent ouvrir la voie vers une Afrique subsaharienne plus prospère et inclusive■