La Nation Bénin...
Le Programme de renforcement de la performance du système de santé (PRPSS) a organisé du 25 au 27 janvier à Grand-Popo, un atelier bilan 2015 et de planification opérationnelle des activités 2016. Les travaux permettront d’améliorer la gestion et l’efficacité de la mise en œuvre du programme.
Le succès dans la mise en œuvre d’un projet ou d’un programme, exige que l’on se fixe des objectifs dans le temps et que l’on s’applique à les réaliser. Il est nécessaire qu’à mi-parcours ou au terme du délai, que l’on fasse un bilan pour savoir si les objectifs fixés sont atteints. C’est à cet exercice que s’attèlent les cadres du Programme de renforcement de la performance du système de santé (PRPSS et), les partenaires techniques et financiers à Grand-Popo. Les différents travaux ont consisté à évaluer la mise en œuvre du programme opérationnel des activités de 2015 ainsi que les difficultés rencontrées, valider le rapport d’étape au 31 décembre 2015 du PRPSS, planifier les activités au titre de l’année 2016 et valider les documents programmatiques de l’année 2016.
Quelques réalisations
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Jacob Naboni a rappelé aux participants quelques réalisations du PRPSS à travers sa composante le Financement basé sur les résultats (FBR). Au nombre des réalisations, on peut retenir entre autres : la formation des responsables et cadres du ministère de la Santé en Financement basé sur les résultats, la mise à disposition des acteurs des zones d’un guide pratique des procédures FBR plus opérationnelles par rapport au document de cadrage, la formation des prestataires sur le FBR dans les zones du programme. Il y a également la signature des contrats avec les structures sanitaires éligibles aux activités FBR et la réalisation des missions d’appui technique par le consortium AEDES/SCEN AFRIK aux prestataires des formations sanitaires dans les zones du programme. A tout ceci, viennent s’ajouter les réalisations comme la vérification de nombreuses prestations déclarées dans les formations sanitaires contractées, l’évaluation par les pairs de la qualité des prestations au niveau des hôpitaux de zone et les centres de santé, le calcul et le paiement des crédits FBR aux formations sanitaires sur la base des prestations de soins fournies aux populations.
Le directeur de cabinet a aussi mis un accent particulier sur la plate-forme des partenaires techniques et financiers pour le renforcement du système de santé grâce à laquelle le Bénin a relevé le défi de la mise à l’échelle nationale du FBR. Aussi, dira-t-il, toutes les 34 zones sanitaires sur l’ensemble du territoire national sont désormais couvertes avec 8 zones sanitaires appuyées par la Banque mondiale, 19 zones sanitaires par le Fonds mondial, 2 zones sanitaires par GAVI Alliance, et 5 zones sanitaires couvertes par la Coopération technique belge.
Le ministre de la Santé, Pascal Dossou-Togbé a apprécié à sa juste valeur ces différentes réalisations. Il a témoigné que des progrès s’observent aussi bien au niveau de la qualité des services fournis par les différentes formations sanitaires qu’au niveau de la fréquentation desdites formations sanitaires par les populations.
Bilan satisfaisant, mais ...
«Les résultats quantitatifs qui étaient stationnaires en 2014, ont connu une amélioration grâce à la mise en œuvre des nouvelles stratégies telles que le FBR communautaire», précise-t-il avant d’ajouter que les résultats de la mise en œuvre de cette stratégie de Financement basé sur les résultats constituent un espoir pour impacter positivement la qualité des services de soins offerts aux populations.
Pendant 72 h, les travaux de cet atelier suivi de débats fructueux ont permis aux participants de réfléchir sur l’autonomie de gestion des formations sanitaires, la pérennisation et l’harmonisation des interventions du programme et l’actualisation du document de cadrage du FBR.
Il est une évidence que le FBR a connu des succès au Bénin. Expérimenté dans 8 zones sanitaires, le FBR est étendu à toutes les zones sanitaires du Bénin. En plus, il sert d’exemple à suivre à d’autres pays de la sous-région. Le représentant de la Banque mondiale, Ibrahim Magazi n’a pas nié ces nombreux progrès réalisés par la mise en œuvre du FBR au Bénin.
Pour lui, c’est un succès parce qu’aujourd’hui, le Bénin est un des rares pays de la sous-région où le FBR a été généralisé. Ceci à telle enseigne qu’on parle dans le secteur public d’un FBR national. Mais ces progrès ne l’ont pas empêché d’inviter les autorités à divers niveaux à réfléchir sur la pérennisation du projet. «Le FBR étant national, sur le plan institutionnel, un changement s’impose», dit-il avant d'admettre qu’il est temps qu’une structure pérenne du ministère de la Santé puisse prendre cette responsabilité.
Pascal Dossou-Togbé estimera qu’étant devenu FBR national, qu'il n’est pas acceptable que le Bénin ne dépende que du financement extérieur pour une grande partie de son financement. C’est pourquoi, il a aussi invité les participants à réfléchir sur l’autonomisation des formations sanitaires, étant donné qu’elles travaillent, produisent des résultats et sont payés en fonction de ces derniers.
Encore le soutien des partenaires techniques et financiers
Tour à tour, le représentant de la Banque mondiale, le représentant du GAVI et le chef de file des partenaires techniques et financiers ont exprimé la volonté de leurs institutions à poursuivre leurs soutiens au renforcement du système de santé au Bénin. Ibrahim Magazi de la Banque mondiale a annoncé la préparation d’un nouveau projet de 24 000 000 de dollars sur la surveillance des maladies animales et humaines. Après avoir apprécié l’expérience du FBR au Bénin, le représentant de la GAVI, Thierry Vincent a souhaité une meilleure coordination des différents systèmes de paiement pour faciliter l’accès aux soins aux populations.
Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers, Pierre M’Pelé le système de santé est la clé pour l’accès universel aux services de santé de qualité au profit de tous. Alors pour renforcer un système de santé, il faut qu’il existe. C’est pour cette raison qu’il est une nécessité de travailler, selon lui, pour renforcer l’ensemble du système qui nécessite des piliers solides et la fourniture de service de santé de qualité pour tout le monde. En cela, il a exprimé sa joie pour tout ce qui a été mis sur pied au Bénin grâce au FBR. Sur le point particulier du financement, il a salué l’avènement au Bénin du Régime d’assurance maladie universelle (Ramu) qui contribuera à donner aux populations la santé. «Nous allons dans la bonne direction de financement et il faut éviter le dispersement. Notre rôle est de renforcer les piliers et le FBR pour des soins de qualité aux populations», précise-t-il. Il a rassuré que tous les partenaires techniques et financiers suivront et se mettront à l’œuvre pour soutenir le FBR pour faire en sorte que la santé ne soit pas seulement une priorité, mais facilite l’accès aux soins de santé. ?